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Billet de blog 8 février 2014

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Operata Sponda : la mer pour tous

« Pourquoi les handicapés seraient-ils privés de bains de mer, des bienfaits, du plaisir intense qu’on y ressent ? » demande Pierre Paul Battesti Président d’Isula Viva en Corse. Pour financer des accès aux plages pour personnes handicapées : il édite SPONDA ( rivage) un recueil de quarante nouvelles en partenariat avec le Rotary d’Ajaccio.

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« Pourquoi les handicapés seraient-ils privés de bains de mer, des bienfaits, du plaisir intense qu’on y ressent ? » demande Pierre Paul Battesti Président d’Isula Viva en Corse. Pour financer des accès aux plages pour personnes handicapées : il édite SPONDA ( rivage) un recueil de quarante nouvelles en partenariat avec le Rotary d’Ajaccio. Les auteurs ? Que du beau linge et du talent. Jerôme Ferrari Prix Goncourt, Marie Ferranti (Prix Académie française ), Sampiero Sanguinetti, Philippe Pozzo di Borgo le héros de « Intouchables » et des journalistes. Tous bénévoles.

 « Arthur, où t'as mis le corps ? » se souvient Patrice Antona dans l’un des textes qui jalonnent SPONDA, recueil de nouvelles publié en Corse. Les ventes financeront certains accès aménagés aux plages insulaires pour les personnes à mobilité réduite. Quarante auteurs corses dont le Prix Goncourt Jerôme Ferrari ont participé à cette oeuvre caritative pilotée par Pierre Paul Battesti Président de Isula Viva et  Florence Molinet en partenariat avec le Rotary. Ce livre est parrainé Philippe Pozzo di Borgo, celui-là même dont la vie est relatée dans le film succès mondial « Intouchables » (adapté de son ouvrage Second Souffle).  « Pierre-Paul souhaitait que je rédige une nouvelle, exercice auquel je ne m’étais jamais astreint. « Raison de plus ! » insista-t-il. Plutôt qu’une nouvelle, une brève de fauteuil, à l’image de ces brèves de comptoir, où un dialogue incertain s’établit avec ce verre d’alcool, comme une interrogation sur un passé regretté, un avenir improbable. Rendre nos côtes accessibles aux invalides permet aux mutilés de la vie de se ressourcer au rythme bienveillant de notre mer, et offre aux moins invalides l’occasion de se confronter à la différence et à la fragilité et d’être réconciliés avec notre condition commune. Nous nous sentons tous fragiles, à des degrés divers, et inquiets du refus de la société de considérer notre nature fondamentalement vulnérable et multiple. La tyrannie de la norme et de la force est une impasse. »« Qu’est-ce que l’action ? C’est être dans l’action… » écrit Pierre Paul Battesti dans sa préface et il le prouve « ces bénévoles dit-il ont fait ce choix parce que le littoral et bien entendu ses plages, sont parties intégrantes du domaine public. Pourquoi un certain nombre d’entre nous, ne pourraient y avoir accès et bénéficier de la mer, de ses bienfaits et du plaisir intense que l’on ressent en s’y baignant ? Il ne doit pas y avoir d’accès réservés et encore moins proscrits pour certains. Les quarante vous proposent un engagement simple et facile : j’achète un livre, je peux y découvrir des auteurs qui ont écrits des textes courts, apprécier leurs styles différents tout en faisant un don pour une belle action. » Invalide? Infirme ? Impotent ? L’opportunité aussi de découvrir ce texte de Patrice Antona sur le corps handicapé : « Arthur, où t'as mis le corps ? Chantait jadis avec un accent corse de fantaisie Serge Reggiani. Moi qui rêve toujours à côté du sens des phrases, j’oublie l’anecdote de la chanson et je me dis que c’est un privilège de valide de ne plus savoir où est le corps. Le corps handicapé ne se laisse pas oublier. On peut ne plus le sentir, mais l’oublier, jamais. Il devient un corps étranger, étrange et familier. » Un livre conclut Pierre-Paul Battesti « c’est avant tout un objet, on peut l’offrir, le garder pour soi, voyager, rêver avec lui, prendre conscience que l’on a envie d’écrire aussi, pour raconter des histoires et les partager avec les autres et si ce partage devient un don de soi pour les autres… alors n'est-ce pas agréable ? » 

Liliane Vittori

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