Bastia Auditorium du Palais des Gouverneurs 8 juin 2015. Présidé par Gilles Simeoni, maire de Bastia : séminaire entre la Ville et des représentants de la Commission Européenne, pour sensibiliser les entreprises et les collectivités de la Haute-Corse aux prochaines rêglementations des marchés publics applicables en 2018. Le Portugal a anticipé, en créant déjà des plates-formes numériques qui soutiennent efficacement leurs TPE-PME dans un double contexte il est vrai, de retour vers le plein emploi et de refonte du Code du Travail. Ici en Corse, l’accès à la commande publique est tout aussi crucial pour les entreprises souvent en concurrence loyale mais faussée, avec les multinationales. « Nous sommes actuellement dans un cycle où l’Etat réduit ses investissements, donc il faut renforcer le dialogue direct avec l’Europe » lance Gilles Simoni dans le propos introductif de cette réunion au sommet. « Il faut dit-il, proposer de projets structurants qui permettront à des dispositifs comme celui de la Banque Européenne d’Investissements d’apporter des fonds en Corse. C’est l’un des objectifs de la réunion d’aujourd’hui. Nous souhaitons à Bastia, nous positionner comme un site pilote d’accès à la commande publique plus équitable pour toutes les entreprises. Un site pilote pour lancer une plate-forme numérique d’accès en temps réel pour toutes les entreprises ». Pour aider les PME insulaires à mieux soumissionner dans le cadre de la commande publique, le maire de Bastia a invité des dirigeants d’envergure de la Commission Européenne. Dont Henri Malosse Pd du Conseil Economique et Social Européen qui a lui-aussi initié et préparé cette rencontre, avec la ville de Bastia. A ses côtés, Pierre Delsaux DG de la Direction du Marché Intérieur Industrie et Entreprenariat ainsi que Henry Marty-Gauquié Directeur à la Banque Européenne d’Investissement à Paris. On constate donc que la technocratie européenne parvient quand elle le veut bien, à se pencher sur les inextricables problèmes rencontrés par les PME en Europe... Il y a urgence et Pierre Delsaux, qui initie les dispositifs de plate-forme électronique des Marchés Publics résume : « si on ne bouge pas rapidement, c’est le monde qui va arriver chez nous ! ». Sur ces problématiques économiques qui attestent de la faiblesse des PME françaises et en particulier insulaires, Henri Malosse bataille depuis des années à Bruxelles : « ces nouvelles rêgles des Marchés Publics tombent à pic pour de nombreux entrepreneurs car ils désespéraient. La Commission Européenne a eu dans le passé trop tendance à favoriser le moins-disant, à préférer les gros par rapport aux petits, à ignorer les liens avec les Territoires, n’assurant ni l’égalité de traitements entre PME et multinationales, non plus que la transparence. ». Il ajoute la croissance repart certes « mais surtout dans les pays de l’Europe du Nord ». Quant aux Marchés Publics dans l’île, Gilles Simeoni a insisté sur le projet de charte qui prévoit que 30% des montants d’un chantier soient payés dès la passation d’un marché en commande publique. Un souhait légitime que nuance Jean-François Orlandi Président du Conseil Départemental de la Haute-Corse: « C’est une démarche qui peut s’envisager, car financièrement le Département peut l’assumer mais ce qui importe aux entreprises c’est le versement des 70%. On est très loin du système coréen évoqué il y a un instant, dans lequel l’Etat ferait l’avance ! Pour parvenir à un bon résultat il faut entrer dans un cercle plus rationnel plus vertueux de gestion des dossiers, avec des délais de réalisation des chantiers respectés. Mais ici en Corse, nous avons des contraintes, des difficultés géologique, des sites amiantifères, des glissements de terrains qui nécessitent de longues études préalables complexes ». Rien n’est simple, et la réunion entre Bastia et la Commission Européenne est un 2è point d’étape qui permet aux entreprises, aux Chambres de Commerce, aux élus insulaires de la Haute-Corse de dialoguer en direct avec la CE. Toutefois, Mr Delsaux a déclaré à la tribune « que bientôt l’insularité ne sera plus un problème»... on peut rêver c’est le commencement de tout projet.
LV