Euromed 7: le Président Macron n'invite pas les élus insulaires.
- 8 sept. 2020
- Par Liliane VITTORI
- Blog : Le blog de CORSE LILIANE VITTORI
Autre mise en perspective de la géopolitique du moins-disant version E. Macron : la Corse est la seule grande île européenne à ne pas disposer d'une autonomie de gestion. Paul-Felix Benedetti de Core un Fronte : " parmi les sept Etats du Med7 , deux îles sont indépendantes Chypre depuis 1960 et Malte depuis 1964. Et la Corse n’a aucun statut politique lui conférant de réels pouvoirs de gestion locale et non régaliens. Contrairement aux autres grandes îles de Méditerranée disposant de statuts de gestion, la Sicile depuis 1946 , la Sardaigne depuis 1948, les Baléares depuis 1983. »
Côté histoire de l’île, s’agit-il d’un affront conscient et assumé à l’encontre de cette extraordinaire et glorieuse page de l’histoire, à savoir la Libération de la Corse (« par son peuple » dixit le Général de Gaulle) et comme une répétition générale de la Libération de Paris ?
Quels sont les impacts présents et futurs des considérables régressions politiques, dues aux errements de E. Macron à l'encontre de la Corse ? S’agit-il d’une incompétence des services de l’Etat correlée à une arrogance en perpétuelle récidive du Président de la République… que les Gilets Jaunes puis le Covid19 ont révélé au monde ?
Le député Jean-Félix Acquaviva, secr. nat. Femu a Corsica : « à aucun moment la Collectivité de Corse, les parlementaires et élus nationalistes n'ont été associés, ni même contactés pour l'élaboration et le déroulement de ce déplacement de deux jours. Un mépris pour les institutions nationalistes corses et un refus de reconnaitre l'expression du suffrage universel ». Jean-Guy Talamoni Corsica Libera confirme : « si cette île est aujourd’hui si bien préservée, c’est bien parce que ses habitants ont toujours respecté et utilisé la nature avec un sens aigu du bien commun jusqu’à la défendre, y compris par tous les moyens en leur possession, dans l’histoire moderne. Depuis les années 1960 avec les oppositions populaires aux essais nucléaires de l’Argentella, aux boues rouges de la Montedison, au passage des pétroliers dans les Bouches-de-Bunifaziu, mais aussi contre l’accaparement du littoral pour des projets immobiliers faramineux, les réelles questions ont été posées en Corse sur la nécessité de protection, de gestion et de développement durable de ces milieux littoraux et marins tellement menacés en Méditerranée. Il ne faut pas nier l’évidence, le prix de cette protection du littoral depuis les années 1970 est encore payé aujourd’hui par des militants politiques emprisonnés. »
Les premières réserves naturelles, le Plan d’Aménagement de Développement durable de la Corse, la création du Parc naturel régional de la Corse, le parc marin international du Cap Corse, les réserves naturelles de Scàndula et des Lavezzi sont des victoires que le PR Macron ignore. Gilles Simeoni riposte : « « le projet méditerranéen doit s'appuyer non seulement sur les États mais également sur les citoyens et sur les peuples y compris les peuples sans État comme le peuple corse"
LV
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