SNCM et CMN. Une sortie de grêve gagnant-gagnant digne d’un gouvernement socialiste ? Oui avec un projet industriel, le respect du droit du travail pour le cabotage Corse-continent et des déclarations sans ambiguïté de Frédéric Cuvillier Ministre des Transport. Mais la situation reste délicate pour la SNCM. La Commission Européenne lui réclamant toujours le remboursement de 440M d’€ au titre d’aides jugées illégales. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault devra désormais déployer tout son savoir faire européen !
Les navires Piana, La Girolata , le Kalliste, ( pour la Méridionale) et le Jean Nicoli, le Danielle Casanova, le Pascal Paoli (SNCM) ont repris du service entre le continent et la Corse. Soulagement dans l’île particulièrement chez les professionnels du monde agricole et du Btp. Une reprise du travail suite à un vote unanime ce matin des marins grévistes, après la réunion cruciale du 8 janvier à Paris avec Fréderic Cuviller ministre chargé des transports, de la mer et de la pêche, délégué auprès du ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Une sortie de grève gagnant-gagnant, digne d’un gouvernement socialiste, et qui satisfait les salariés et la direction de la SNCM. Lesquels s’étaient mobilisés, ensemble, autour d’un plan de relance de la SNCM et de l’application du droit du travail français pour le cabotage français y compris pour les compagnies italiennes et les équipages multinationaux. « Ce que nous avons obtenu, c'est que, dès lors que les salariés, français ou étrangers travaillent entre deux ports français, ils bénéficient du droit du travail français, de contrats français, des conventions collectives françaises et des minima salariaux français » précise Frédéric Alpozzo de la CGT-Marins. Le projet industriel prévoit le départ de 500 salariés et la commande avant fin juin de deux nouveaux cargos mixtes propulsés au gaz. Ainsi que des « solutions financières » de la Banque publique d'investissement (BPI) et de la Caisse des dépôts (CDC) pour l'achat de quatre navires . Preuves de la logique de ces avancées : les déclarations sans ambiguïté de Fréderic Cuvillier cet après midi au Sénat : « Des contentieux anciens se sont accumulés après des projets de privatisation. Il importe qu'il n'y ait plus de dumping social et qu'une concurrence loyale puisse s'exercer dans le transport maritime. La liquidation de la société a été évitée grâce aux décisions prises par le Premier ministre. La trésorerie a été assainie. On peut passer au plan industriel et social. L'ensemble des représentants syndicaux avait été associé à la réunion d'hier, visant à donner des perspectives à cette société afin qu'elle soit plus compétitive, avec le renouvellement de sa flotte, avec la recherche d'un financement de la CDC et de la BPI. Et bénéficie d'un pacte social permettant le départ volontaire de plusieurs centaines de salariés. » Si « l’esprit de responsabilité l'emporte » le contentieux européen n'est pas clos. Le gouvernement promet de faire valoir auprès de la Commission Européenne « les arguments de la continuité territoriale et des obligations de service public ». Car dans le cadre « d’un actionnariat temporaire stabilisé » demeure l’épée de Damoclés des 440 millions d’€ d'aides jugées illégales et dont le remboursement est demandé. Pour cette raison Veolia - Transdev souhaite toujours se désengager et un repreneur armateur norvégien SIEM Indutries a réaffirmé son intérêt pour la reprise de la SNCM au micro de France 3 Corse Via Stella. Selon Christian Garin dirigeant de SIEM : « la SNCM reformatée est viable » . La condition majeure d’une vrai normalisation de l’entreprise semi publique ? Que la SNCM obtienne une sorte de dégrèvement, une dérogation, une remise des pénalités ou tout autre formulation (s) …qui lui assurerait de ne pas payer 440M d’€. Tout le savoir-faire européen du gouvernement de Jean-Marc Ayrault est donc sollicité pour sortir la SNCM d’une situation toujours inconfortable en regard des diktats de la Commission Européenne. A suivre….
Liliane Vittori.