Etre Corse cela signifie être Charlie, avoir l'humour du désespoir.
Etre corse cela signifie être souvent Charlie, avoir l’humour du désespoir, la pudeur de la douleur, le sens de la blague « a macagna ». Ce socle liait d'amitié, les dessinateurs assassinés Cabu, Wolinski, Tignous avec Bastia et Festiventu Calvi. Hélas, être corse c’est être souvent diffamé collectivement dans les médias dominants en tant que Corses. Et c’est connaître toute la gamme de
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Et c’est connaître toute la gamme des aléas que sont le racisme anticorse, l’exil, l’insularité, l’ostracisme, la haine, le colonialisme… Pourtant, ce n’est pas un hasard, « l’Ile des Justes », qui n’a dénoncé, ni déporté aucun juif lors de la 2ème guerre mondiale, se mobilise avec ferveur, comme toute la France, en hommage aux policiers, aux caricaturistes de presse, aux journalistes, aux otages, tous lâchement assassinés à Paris par des terroristes lourdement armés.A Bastia et Ajaccio 15 hrs ce dimanche 11 janvier : les représentants des cultes musulmans, catholiques, juifs, protestants défileront en tête des deux cortèges sous la banderolle « POUR LA LIBERTE ET LA FRATERNITE » avec la LIGUE DES DROITS DE L'HOMME DE CORSE. Ont signé Daniel Bueno (Communauté juive de Bastia), Mgr Olivier De Germay Eglise catholique de Corse), Miloud Mesghati (Conseil Rég. des Musulmans de Corse, André Paccou (Ligue des droits de l’Homme), Marie-Odile Wilson (Eglise protestante unie de Corse). L’ensemble des partis politiques insulaires appellent aussi à manifester.
- Emmanuelle de Gentili Conseillère Exécutive de Corse PS :« Notre seule réponse face à cette menace doit être l’unité nationale, pour défendre la liberté et dire non à la barbarie. La Corse, ces dernières heures, a su se mobiliser massivement pour apporter sa solidarité à ceux qui ont porté un lourd tribut. »
- Jean-Jacques Padovani Pd dél. PS CG Haute-Corse :« Pour faire front contre le fanatisme et l'obscurantisme tout en réaffirmant notre engagement pour une société plus tolérante, loin des amalgames. Pour réclamer le droit à la sécurité autant que pour s’insurger contre le risque de perdre sa vie parce qu’on croit à
des principes, qu’on défend des valeurs et plus simplement parce qu’on fait son travail. Parce que nous avons la chance de vivre en République et de pouvoir manifester ce en quoi nous croyons et ce que nous refusons. Barrons ensemble la route au terrorisme, quels que soient sa nature et son mode d’expression. C’est l’affaire de tous. Venite à testimunià in favore di a Libertà di pensà,di sprimesi, di scrive è di disegnà. Figlioli di Charlie ! »
- Gilles Simeoni Maire Merre di Bastia Conseiller Territorial Femu a Corsica :« Les évènements tragiques initiés par le massacre de Charlie Hebdo appellent une réaction unanime de toutes celles et de tous ceux qui, quelles que soient leur nationalité, leur origine, leurs convictions politiques, croient aux valeurs universelles de démocratie et de liberté et pensent qu’elles sont la meilleure réponse
et le meilleur antidote à la haine et au fanatisme. La mobilisation, qui s’est exprimée, souvent spontanément et toujours de façon exemplaire, dans toute la Corse depuis mercredi dernier, n’appartient à aucun parti, à aucun culte, à aucun pays, peuple ou drapeau. Mais elle doit les concerner tous. J’appelle donc les Bastiais à être présents le dimanche 11 janvier à 15 heures, au départ du palais de justice, avant un rassemblement place Saint Nicolas. »
- François Tatti, Pd Agglomération de Bastia Pd Mouvement Corse Démocrate : « Comme dans de nombreuses villes en France, le MCD invite tous les élus et représentants des organisations politiques, syndicales, religieuses, associatives à s’unir pour que tous nos concitoyens quelles que soient leur origine et leur religion manifestent pour dire non à la barbarie. Nous vivons un moment grave de l’histoire de notre pays. Nous sommes tous concernés. Ici comme partout sur le continent, nous devons résister, ne pas céder à la haine. Un front uni contre le fanatisme reste la meilleure réponse à ceux qui veulent que nous reculions face à la peur, aux barbares qui veulent nous diviser. Nous ne pouvons accepter qu’en Corse, comme ailleurs, la liberté puisse être menacée. »
- Mgr l'Evèque de Corse :" Chers frères et sœurs dans le Christ, l’attentat meurtrier qui a eu lieu au siège du journal Charlie Hebdo a suscité une grande émotion en Corse et dans tout le pays. L’Eglise prie pour les victimes et condamne fermement ces actes odieux qui ne respectent pas la vie humaine et remettent en cause la liberté d’expression. Certains profitent de cette situation pour inciter à la haine vis-à-vis de la communauté musulmane. Plusieurs agressions ont eu lieu en Corse depuis deux jours à l’encontre de leurs lieux de culte. Nous devons nous opposer à cette récupération et appeler au contraire à un sursaut de fraternité. Dans cet esprit, avec les autres responsables des communautés religieuses présentes en Corse et le responsable local de la Ligue des Droits de l’Homme, nous avons organisé une manifestation pacifique qui aura lieu ce dimanche à partir de 15h à Ajaccio (départ de la gare) et à Bastia (départ du Palais de justice). Le mot d’ordre sera le suivant : La Corse se rassemble pour la liberté et la fraternité . Je vous laisse le soin de faire connaitre ces manifestations et d’inviter les fidèles à y participer, en leur demandant de ne pas répondre aux éventuelles provocations qui pourraient avoir lieu.
Des manifestations seront organisées dans d’autres communes de l’île. Il est bon également d’y participer dans la mesure où elles visent à promouvoir la paix et la fraternité et évitent toute récupération politique. J’invite également les fidèles de l’Eglise catholique à prier et à jeuner pour la paix en France. On veillera en particulier à faire mention de cette intention dans la prière universelle de ce dimanche. Bien en communion dans le désir d’annoncer le Prince de la Paix."
- Jean-Guy Talamoni Conseiller Territorial Corsica Libera : " Dans une autre situation, il y aurait beaucoup à dire sur ce que Charlie-Hebdo a publié au sujet de la Corse. Des réserves pourraient également être formulées sur la façon dont les religions y sont traitées, l’islam et le christianisme notamment. Par ailleurs, pourraient être soulignées les responsabilités de la France dans la situation internationale actuelle : son passé colonialiste, qui se perpétue aujourd’hui sous d’autres formes, y compris dans notre pays ; les ambiguïtés et le cynisme de sa politique étrangère de ces dernières décennies… Tout ceci pourrait être développé et le sera certainement dans l’avenir.Aujourd’hui, il s’agit surtout de dénoncer la folie sanguinaire d’un courant né d’une vision dévoyée de l’islam, étant rappelé qu’il ne relève aucunement de phénomènes groupusculaires mais d’un défi considérable, défi que devront relever l’Europe et le reste du monde civilisé dont, en première ligne, l’Afrique. À cet égard, la nécessité d’une réflexion et d’une action politique déterminée s’imposeront bientôt à tous, y compris aux Corses. Tout en se gardant de faire la moindre concession aux démarches d’amalgame et d’exclusion, caractérisant une idéologie importée qui n’a rien à faire sur notre terre, car radicalement contraire au paolisme et à notre tradition politique. Mais il convient surtout pour l’heure de penser aux victimes et à leurs familles. Et de leur témoigner – sobrement et sans ostentation, comme notre culture et notre forme de spiritualité nous l’enseignent – respect et compassion. Rispettu per i morti."
Pour lire plus sur les cortèges Simu Tutti Charlie de Bastia, Ajaccio, Ile-Rousse et Porto-Vecchio l’excellent site CORSE NET INFOS
Et puis dans l'actualité du jour cette banderolle inouie (!) ,
" le PSG finance le Qatar... et le terrorisme. ". Sans langue de bois, elle est déployée à Furiani-Bastia, lors du match de football PSG-BASTIA du 10-01-15. Match précédé par une minute de silence en présence des panneaux " EIU SO CHARLIE". Selon le site L'Equipe.fr : " Juste avant le match Bastia-PSG (4-2), samedi après-midi, des supporters bastiais ont déployé dans le stade Furiani une large banderole accusant le Qatar de financer le terrorisme, trois jours après l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. Cette banderole est restée visible pendant dix minutes dans le stade, de l'entrée des joueurs jusqu'au coup d'envoi du match. Celui-ci a été précédé d'une minute de silence en hommage aux victimes, au cours de laquelle la banderole était donc déployée."
