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Billet de blog 11 décembre 2017

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La Corse autonomiste à 56% face à E. Macron et à une droite insulaire réactionnaire.

Corse: la gouvernance autonomiste redémarre, plus forte pour inaugurer un dialogue avec Paris encore muet et attentiste. De plus, la ligne de front sempiternelle, reliant Paris à la droite insulaire « réactionnaire » sera difficile à tenir, le processus politique engagé étant adossé à une intelligence territoriale et collective.

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Quel pilotage présidentiel de E. Macron en faveur d’une solution politique globale pour la Corse ? Ce 10 décembre 2017  : la majorité nationaliste sortante  est reconduite par une large victoire, en voix et en sièges, soit 42 conseillers territoriaux Pe A Corsica sur 63 élu-es. Ce score historique « souffle d’espoir » va-t-il débloquer le dialogue avec Paris dans le contexte de la gouvernance personnelle et opaque de E. Macron ?
Nul n’ignore en Corse que depuis son élection, le Président de la République n’a pas prononcé un seul mot sur l’île, s’évertuant à évoquer souvent les « territoires ultra-marins »… sans jamais citer la Corse où il a été mal élu, tendance confirmée avec le faible score de ces Territoriales (12,8% de la liste En Marche « Anda per dumane » en 3ème position) .
Qui sont déjà ou qui seront bientôt les conseillers élyséens qui plancheront sur la Corse ? Comment E. Macron, qui se pose en sauveur des équilibres planétaires et qui prend

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des postures internationales quasiment chaque semaine, va-t-il gérer en pilotage présidentiel, « la plus proche des îles lointaines » et sa revendication d’un statut d’autonomie de gestion ?
Autonomie de la Corse ? Les militants nationalistes et autonomistes ont les premiers, théorisé, formulé, clairement revendiqué une « solution politique globale » en faveur de la Corse. Ils ont souvent été largement suivis au sein de l’Assemblée de Corse, notamment dès 2010 ( lors du scrutin ils avaient déjà approché la majorité). Certains concepts innovants, certaines motions avaient été votées sous la mandature de P.Giacobbi, dont l’Inscription de la Corse dans la Constitution Française, la coofficialité linguistique, le statut non spéculatif de résident, une amnistie et le rapprochement des prisonniers politiques.

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Face à ce « tournant politique majeur » Paris va donc devoir se repositionner.  « Heureux ce soir et tres optimiste » Gilles Simeoni tête de liste Pe A Corsica : « pour cette option, le mandat est clair et massif, et au-delà de la revendication d’un statut d’autonomie de plein droit , concernant la relation avec Paris, nous avons répété , que le moment du dialogue est venu, afin de construire une solution politique. Désormais la balle est plus que jamais dans le camp de Paris, nous espérons un geste fort, public, rapide de la part du Président de la République. » . Lors du débat de France 3 Corse Via Stella , dans le contexte du plébiscite à 56% pour Pe A Corsica, les élus de droite cherchent le vent et une logique qui leur échappe alors que Gilles Simeoni les invite à rejoindre un processus politique en cours. Et on ne voit pas bien comment, en l’absence d’une ligne philosophique forte, ils pourraient se tenir à l’écart des prochaines négociations avec Paris... D'autant qu'il y a parfois en Corse, une convergence de vue locale et solidaire. Un phénomène difficile à comprendre depuis Paris, car il est né de l’insularité, de l'histoire de l'île, des épreuves traversées depuis 1975, de l'expérience et du travail institutionnel mené ensemble par les élus de l'Assemblée de Corse, de l’intelligence collective de la Collectivité Territoriale de Corse (appelée à devenir Collectivité Territoriale Unique).

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Un des objectifs de la nouvelle mandature Pe A Corsica : faire accepter,  par l’Elysée, le principe d’un véritable statut fiscal opérationnel… mais c’est comme si Paris visualisait cela comme à un véritable épouvantail ! Ainsi les députés En Marche ont rejeté en séance cette semaine une inoffensive écotaxe corse sur les camping-cars… pourtant acceptée en Commission des Finances ! Laquelle ne coûterait pas un centime de plus à la dépense publique française, bien au contraire.  

Info  France 3 Corse Via Stella : " Edouard Philippe a appelé dimanche soir le leader autonomiste corse Gilles Simeoni pour lui adresser des "félicitations républicaines" après la victoire des nationalistes aux élections territoriales dimanche, en lui indiquant sa "disponibilité" à le recevoir rapidement à Paris, a indiqué Matignon.    Dont acte et à suivre....

 LV

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