Entre le libéralisme droite-gauche, les compromis EELV et le vote protestataire anti européen , il existerait une troisième voie pour Jean-Jacob Bicep et François Alfonsi : le « fédéralisme », « l’Europe au service du monde rural » et « l’élargissement interne ». L'élargissement interne ? C’est à dire la parole aux « entités infra-étatiques » que sont les 271 Territoires européens. Dans la campagne officielle et avec deux eurodéputés sortants (François Alfonsi et Jean-Jacob Bicep) : Régions & Peuples Solidaires (R&PS) est présent dans 5 circonscriptions (Sud-Est, Guadeloupe, Ile de France, Grand-Ouest, Sud-Ouest).
Loin des grandes machines de guerre électorales, cet ancrage local revendiqué , et appliqué déjà au Parlement Européen de Strasbourg, semble plus réaliste, plus démocratique, plus généreux sur le vivre-ensemble. R&PS déploie une logique territoriale qui peut attirer les élus locaux comme les électeurs. A condition qu’ils soient informés…C’est le cas puisque la fédération Régions et Peuples Solidaires, bénéficie de la campagne officielle et regroupe des militants autonomistes et régionalistes progressistes qui opérent partout des rassemblements. Ils regroupent le Parti Occitan (Occitanie), Unser Land (Alsace), l’Union Démocratique Bretonne (UDB Bretagne), le Partitu di a Nazione Corsa (PNC Corse), Convergencia Democratica de Catalunya et Esquerra Republicana de Catalunya (Catalogne), le Parti Nationaliste Basque, Abertzaleen Batasuna et Eusko Alkartasuna (Pays Basque Nord ), le Mouvement Région Savoie (Savoie) et Congrès Mondial Amazigh (membre associé). L’eurodéputé (EELV sortant) François Alfonsi, tête de liste dans le Sud-Est regroupe des Corses et leurs nombreuses amicales de la diaspora, des Occitans des régions Paca et Bouches-du-Rhône, des Savoyards, des militants Berbère du Congrès mondial Amazigh. Dans l'Ouest : la liste couvre la Bretagne avec des candidats Union Démocratique Bretonne (UDB) qui dispose déjà d’un député à Paris Paul Molac. Dans le Sud-Ouest figurent les Basques du Parti Nationaliste Basque. R&PS est aussi présent outremer avec le député européen sortant guadeloupéen Jean- Jacob Bicep. En Ile de France, une liste est formée par les « diasporas de toutes composantes » emmenée par Vincent Le Scornet. « Refus du centralisme, respect de la diversité des cultures, défense des territoires, harmonisation des droits sociaux, principes des droits humains » : ce positionnement politique est peu relayé par les grands médias. Lucides, les candidats R&PS considérent que « l’Union européenne est parvenue à un tournant de son histoire, qu’elle doit évoluer vers plus de démocratie ou disparaître dans un conglomérat inefficace d’États-nations prétendument souverains qui se déchirent , avant de se séparer définitivement pour disparaître. » Le constat est rude. Les propositions ? « Il faut approcher l’Europe de ses populations, éviter qu’au nom de pseudo-intérêts généraux et au mépris de la solidarité, les territoires soient oubliés dans les décisions européennes ». François Alfonsi : « la France étonne et détonne en Europe par son centralisme jacobin. Il y a eu un début de régionalisation avec des assemblées régionales élues au suffrage universel. Si un contenant existe, le contenu des pouvoirs réels des Régions françaises est faible, sans comparaison avec les Länder allemands et les régions autonomes d'Espagne, d'Italie ou du Royaume Uni ». Sur le prochain découpage cantonal et régional ? « On assiste dit-il à une offensive hostile aux régions naturelles, découpages cantonaux du Ministère de l’Intérieur, métropoles et intercommunalités imposées par les Préfectures contre la volonté de territoires entiers. Un nouveau découpage des régions à la hache, selon des critères technocratiques. » Le Front National surfe sur la colère des territoires ? François Alfonsi a été rapporteur pour les « langues menacées de disparition » (645 pour sur 700 députés), rapport qui a relancé le processus de ratification par la France de la Charte Européenne des Langues régionales ou minoritaires. Pourtant parmi les eurodéputés opposant, se distinguent trois élus du FN Front National (J-M Le Pen, M. Le Pen et B. Gollnisch. Le Front National est-elle la formation plus anti-régionaliste sur l'échiquier politique français. François Alfonsi : «grâce à un savoir-faire démagogique quasi-professionnel, il surfe aussi sur le mécontentement des territoires faute d'une force politique apte à exprimer une attente régionaliste. Régions et Peuples Solidaires entend occuper ce terrain que les forces politiques classiques, droite, gauche et désormais écologistes, aspirées par leurs logiques parisiennes, ignorent totalement. » La Corse ? Les élus européens constatent que la France ne parvient pas à apporter un réponse au problème corse : « et personne en Europe, à cause de l’insularité, ne considère la Corse comme une région française ordinaire. Avec la multitude de nos revendications, ce sont pour eux , des blocages inexplicables. » L Vittori
Billet de blog 12 mai 2014
Rapprocher l’Europe de ses populations et territoires naturels contre la démagogie du FN et le découpage technocratique.
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