MEDITERRANEE, MARSEILLE, CORSE. Boulangeries solidaires à Marseille, télévision coopérative en Balagne, insertions solidaires à Biot et à Grasse (Pays Niçois), plan Corse’Eco Solidaire 2 : l’Economie sociale et l'entreprise coopérative démultiplient la valeur ajoutée globale sur un même territoire. Et aussi le bonheur d'y vivre... sans être automatiquement happé, comme syphonné par la capitale. Cette mécanique sociale ET territoriale accentue l'insertion, l'intégration, l'innovation. Des Régions baignées par la Méditerranée montrent l'exemple. Et pour l'ensemble de la France, l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) signifie, la résilience, le sauvetage d'espaces ruraux déprimés, de villes sinistrées par les délinquances urbaines, dévastées par le chômage… Alors que les potentiels et les ressources en local existent. L'Economie Sociale et Solidaire dans le Sud...pendant que les médias dominants nous bombardent d'infos sur les tragédies des migrations en Méditerranée. Aussi, quand tout va mal, quand les licenciements se multiplient aux JTs de 20h : la gouvernance et les énarques (une technocratie hors sol ultra concentrée à Paris), a trop souvent appelé au secours et in extremis...l’Economie Sociale et Solidaire. Un secteur qui s’illustre pourtant , n'en déplaise aux lobbies de la finance, non pas dans l’urgence ou le rafistolage et l’assistanat, mais dans la performance, les stratégies territoriales. l’innovation, l’emploi. La force et les valeurs d’une « économie sociétale » et « inclusive ». Se pourrait-il, dans ces phases de recessions chroniques, que la gouvernance France, malgré son indécrottable jacobinisme, puisse enfin miser sur les territoires ? Mieux vaut tard que jamais. Ainsi la Loi ESS du 31 juillet 2014, prévoit des appels à projets sur les PTCE. Ces POLES TERRITORIAUX DE COOPERATION ECONOMIQUE regroupent sur un même territoire, des entreprises commerciales ou ESS, des organismes de recherches et/ou de formation. L'Economie sociale et solidaire crée plus d'emplois que l'économique classique libérale. En France depuis 2000, l'economie sociale et solidaire, ce modèle entrepreneurial « stable et résilient », crée plus d’emploi que l’économie classique : +24% de nouveaux emplois pour l’ESS, contre seulement +4,5% dans l’économie libérale. Soit en Corse: 1153 établissements employeurs, 8576 salariés, une Chaire à l’Université Pascal Paoli et le Cress (Chambre Rég. ESS) que dirige Jean-François Rubini : « tant qu’il y a de la croissance, le modèle dominant reste l’économie libérale avec toujours plus d’argent pour les actionnaires. Avec la crise, on redécouvre soudain l’ESS, une économie plus humaine ». Pourtant « l’Etat en Corse et ailleurs, tarde dit-il à assumer ses engagements. Ca traîne. La loi est votée depuis le 31 juillet, les décrets publiés, mais les moyens ne suivent pas. Ici, nous attendons la signature de la Convention type entre la Chambre Régionale de l’Economie solidaire, lePréfet et la CTC. Un acte administratif essentiel pour la reconnaissance car les Territoires attendent … ». D’autant que la Collectivité Territoriale de Corse via l’ADEC ( Agence economique régionale) présidée par Jean Zuccarelli, met tout mis en oeuvre pour actionner le moteur de l’entreprenariat social et collectif en Corse. Un modèle qui gagne en puissance et qui appelle l’engagement des collectivités locales, la créativité des entrepreneurs, la patience des investisseurs et la solidarité, afin de créer le « choc coopératif ». Une dynamique en phase avec un territoire insulaire idéal, mais où tout reste à re construire dans le rural. Soit un montant engagé de 6 M d’€, un plan « Cors’Eco Solidaire 2 », une adéquation avec le PADDUC (Aménagement et Développement Durable). Jean Zuccarelli Conseiller Exécutif de Corse: « la notion d’entreprise ESS regroupe les acteurs historiques que sont les associations, les fondations, les mutuelles, les coopératives. Et l’ESS aujourd’hui ce sont de nouvelles collaborations entre les collectivités locales et les entreprises commerciales solidaires ». La Corse est-elle un territoire idéal pour l’économie coopérative ? « L’ESS soutient l’entreprenariat collectif et coopératif. La dimension insulaire, nous permet d’interagir avec les acteurs et ici il y a une grande proximité. Et aussi la volonté politique que nous avons incarnée ces dernières années. Mais il y a d’énormes besoins sociaux surtout dans le rural. La corse doit relever de nombreux défis tous domaines : logement, mobilité, transport, solidarité. Les PTCE, plans territoriaux de coopération, impliquent la mutualisation de services, de nouveaux partenariats, des clauses sociales d’insertion dans la commande publique. » La Balagne et le monde… Quoi faire et comment ça marche ? En Balagne la télévision locale TéléPaese ( multicanaux dont la TNT et bientôt l’Adsl TV) est une exemplaire « coopérative d’intérêt collectif » ( SCIC depuis 2013). Elle valorise le tissu économique local, le territoire, la langue, la culture corses… tout en créant des emplois. Soit 55 sociétaires ( des téléspectateurs, le capital risque Femu Qui, le Pays-de- Balagne, Ile-Rousse, Corbara, Muro etc…), 5 salariés, 4 plateaux techniques délocalisés à Belgodère et Santa-Reparata. Bref toute la micro-région et tout son riche patrimoine, profitent de la dynamique TelePaese.
La loi du 31 juillet signifie un réel tournant et un changement d’echelle, une logique de « co-constructions des territoires ». Il faudrait aussi que le bloc parisien, parisianniste, ultra centralisé, composé des médias dominants et des pouvoirs publics, puissent enfin discerner et diffuser une autre image et une autre information sur la Méditerrannée, la Corse, la Region Paca, la Région Midi-Pyrenées. Aujourd'hui le mot "Méditerranée" est uniquement et quotidiennement associé aux tragédies des migrants. Ce n'est pas toute la réalité de ces régions innovantes y compris sur les questions d'intégration et de mixité sociales.
Liliane Vittori.
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