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Cette Collectivité Unique de Corse sera-t-elle dotée de nouveaux pouvoirs fonciers, fiscaux, économiques, environnementaux, que réclament les hommes et femmes politiques de Corse ? Loin des états-majors parisiens, la Corse a subi les durs contrecoups de décisions inadaptées à son insularité, à son agriculture, à son écosystème, à sa montagne, à ses côtes, à son territoire et à son économie ( et ce depuis le Traité de Versailles de 1769). Pourtant sa tres longue histoire, sa culture, sa langue ont survécut. Les futurs dirigeants de la Corse (Gilles Simeoni présiderait l’Exécutif de Corse, Jean-Guy Talamoni l’Assemblée Territoriale) ont oeuvré pour la reconnaissance du fait insulaire… par la trop lourde machine étatique française. La Corse "une montagne dans la mer". Etre une «montagne dans la mer » signifie avoir un handicap structurel majeur et des enjeux vitaux environnementaux, politiques, sociétaux, culturels. En 2014 et 2015 les négociations entre la précédante mandature de Paul Giacobbi et l’Etat, ont abouti à un calendrier démarrant en janvier prochain. En 2018 sera installée une « collectivité territoriale unique », les départements 2A et 2B disparaissent. Les travaux portent sur les nouvelles règles budgétaires, financières, fiscales, comptables. La Corse, l'Ecosse, la Catalogne. Les revendications de la Corse sont similaires à celles de l’Ecosse ou de la Catalogue , pays à hauts potentiels économiques, mais qui réclament plus d’autonomie fiscale et qui s’estiment floués par les contraintes financières et politiques injustes et contreproductives de Londres et Madrid. Dans le contexte d’une mondialisation numérique et financière féroce : les Régions sont pourtant dotées en local, de réponses humaines, sociales. Elles accueillent des millions de visiteurs, elles valorisent leurs patrimoines, elles exportent et elles sont les solutions de croissance ancrées dans les territoires.

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Jean-Guy Talamoni Président de Corsica Libera, théoricien politique exceptionnel, à alimenté, documenté et fait voter en Corse de nombreux concepts innovants, dont le principe ( non encore réalisé) d’un statut non-spéculatif de résident en Corse. Pour simplement éviter le mitage des résidences secondaires (vides à l’année) et pour favoriser les arrivées de populations jeunes et actives. Un ovni politique qui est une première en France mais pas en Europe. A la veille du 2e tour, au micro de Corse Net Infos, il évoquait : « les orientations patriotiques en matière de langue corse, de foncier, d’évolution institutionnelle et, c’est important pour nous, d’amnistie pour les prisonniers. Egalement, le soutien au PADDUC, tel que nous l’avons élaboré et qui prend le contrepied du Plan précédent. ».

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Les " promesses non tenues de la France". Edmond Simeoni ( père de Gilles Simeoni, maire de Bastia, tête de la liste gagnante Pè a Corsica) rappelle dans son blog « les promesses non tenues de la France » qui de fil en aiguille, annonce, avance, recule… puis finalement fait invalider des dossiers solides et urgents élaborés conjointement par la Corse et Paris comme celui des Arrêtés Miot (regime derogatoire pour les droits de succession)

: « le Gouvernement a validé une procédure, mieux il l'a faite sienne. Me Spadoni et son équipe ont préparé un dossier solide... que le Conseil Constitutionnel a naturellement invalidé ! Tromperie chronique ! ». Une trahison mille fois vécue et subie en Corse par les décideurs locaux d’où cette vague qui porte les nationalistes modérés aux commandes de l’île. Depuis 2 siècles : les Ministres successifs et les services de l’Etat font leur maximum ils sont méritants et dévoués…mais les résultats sont dérisoires en matière de développement. Le Maroc ou la Californie sont très loin devant la Corse en terme d’équipements. L’île semble fonctionner comme un pays du quart-monde. Et le sentiment d’abandon, de précarité, d’incohérence est réel. Sans parler du racisme anti-corse diffusé par les médias nationaux (surtout France2) et jamais sanctionné. Sans parler du grand silence des médias nationaux français sur la victoire nationaliste en Corse. Sur le continent les populations en souffrance ont voté Front National. Un exemple ici dans l’actualité ? L’Hôpital de Bastia est gravement sous-équipé. Une grêve tournante reclame les 70M d’€ dus par l’Etat pour améliorer le quotidien des malades. L’Etat ne propose que 23 M d’€ alors la grêve continue, les personnels refusent ce qu'ils appelleent " encore des miettes". Les conflits sociaux se multiplient en Corse. Pourtant le tourisme est une manne mais les Corses n’en profitent pas, non plus que les investisseurs.

Autre exemple : une curiosité qui écorne sérieusement les compétences des services de l’Etat. Des dizaines de PLU validés par l'Etat, invalidés par les tribunaux. En Corse, les Préfectures ont depuis 15 ans « validé » de nombreux P.L.U. (Plans Locaux d’Urbanisme) totalement en infraction avec les lois montagnes et littoral, les zones remarquables ou agricoles.

Les militants ultra mobilisés de U Levante ont saisi les tribunaux.Ils savent que des atteintes à la Nature sont parfois irréversibles. Résultats? Des dizaines ( oui vous lisez bien ce chiffre qui donne le tournis ) de Plans Locaux d’Urbanisme et de Cartes Communales ont été refusés, annulés en série partout en Corse par les TGI de Bastia et Marseille (Porto-Vecchio, Borgo, Coghia, Oletta, Bonifacio, Calvi, Piana, Palasca, le PLU intercommunal du Cap Corse (19 communes), Tallone, Coti Chjavari, Lucciana, Solenzara, Rogliano, San Nicolao, etc…). Une avalanche d’annulations des dispositions de l’Etat. Edmond Simeoni s’insurge aussi de « la non application du Statut de la Corse, concernant la capacité législative de l'Assemblée de Corse. 41 demandes, une seule réponse favorable sur la taxe du mouillage forain. Le reste soldé par le mépris du silence alors que la loi oblige l'Etat à justifier sa position. ». Il précise que la France est restée muette

« face aux récentes motions largement majoritaires de l'Assemblé de Corse - co officialité, Révision de la Constitution, la Résidence ». Alors autonomie ou séparatisme ? Tout dépendra, en Corse (comme ailleurs sur le continent et en Europe), du niveau du chômage et de la santé des entreprises tous secteurs ( 53 AOC et AOP) . Les patrons insulaires sont actuellement en première ligne pour la relance économique. L’instant politique est donc à la modération et à l’ouverture vers la gauche et la droite dans l’hémicycle d’Ajaccio ou se déroulera le 3e tour, session historique, le jeudi 17 décembre. La future gouvernance de la Corse . A la veille de la session de demain à l'Assemblée de Corse la liste gagnante Pè a Corsica a confirmé sa volonté d'ouverture vers les autres forces politiques un appel direct aux autonomistes de gauche les socialistes Jean-Charles Orsucci ( maire de Bonifacio) et Emmanuelle de Gentili (Première adjointe au maire à Bastia ) : " Ce résultat nous confère une responsabilité nouvelle, celle de parvenir au profond changement attendu par l'immense majorité de notre peuple, et de rassembler largement autour d'un projet d'avenir. Comme nous l'avons dit tout au long de la campagne et plus particulièrement entre les deux tours, nous devons aujourd'hui, au moment où s'élabore une majorité nouvelle, dont sera issu le gouvernement de la Corse, concilier fidélité à nos aspirations fondamentales, ouverture et sens du compromis. Nous réitérons donc, dans l'intérêt supérieur de notre pays, notre proposition de dialogue et de partenariat, à l'endroit des autres forces politiques et plus précisément des élus désireux de rompre avec le clientélisme et les errements du passé."
LV