Corse : la SNCM coulée dans les « eaux troubles des scandales politico-financiers parisiens » ? Le journaliste Paul Antonietti décrypte ce naufrage de la compagnie maritime, qui déstabilise l’économie et la politique insulaires. Les salariés de la SNCM sont au désespoir. Pour visualiser cette grande braderie des biens publics français et ce « scandale d’Etat » où des Enarques font étalage de leurs nombreux talents et ne parviennent qu'à gaspiller l'argent des contribuables : lire ce papier de P Antonietti sur le site du magazine Paroles de Corse http://www.parolesdecorse.fr/?p=1216 .
INFO FRANCE 3 CORSE VIA STELLA : ce mercredi 18 déc., un C.A. de Transdev, filiale de Veolia actionnaire de la SNCM, doit décider d'accorder ou non, une avance de trésorerie de 13 M €. A Bastia, le Pascal Paoli, cargo mixte de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) est toujours occupé par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC) qui réclament le démantèlement de leur compagnie et la création d'une société régionale. Les 19 et 20 décembre le sort de la SNCM va, dit-on, se jouer à l’Assemblée de Corse. Sauf que, tout serait déjà cadré, arrangé, plié ! Selon P Antonietti : « Apres le rapport de la Commission d’enquête sur la privatisation de la SNCM en 2006 ( Ass. Nat.) , chacun s’accorde à dire que ce fut un énorme gâchis dont l’Etat porte une grande part de responsabilité. Ce n’était pourtant que la suite d’un premier scandale et les prémices d’un nouveau, celui d’une tentative de mise à mort de la compagnie qui se déroule dans les eaux troubles des transports maritimes et des milieux politico-financiers parisiens.
La vérité est ailleurs . L’Etat est un piètre acteur financier et actionnaire malgré (ou à cause de) de ses énarques inspecteurs des finances. Le petit monde politico-financier parisien sur de son impunité, ne se cache pas pour commettre des « hold up », le mot était de Paul Giacobbi. Véolia n’a rien fait pour aider sa filiale. De nombreux acteurs, dont la Méridionale et la Corsica Ferries, travaillaient à la liquidation de la société nationale afin de récupérer à bas prix ses actifs. Rien que de très normal donc sous le soleil de la République puisque le même scénario se reproduit aujourd’hui. Butler (énarque et ancien de Goldman Sachs) devait pourtant « rendre gorge » de ses 60 M€ gagnés indument dans l’opération, selon les mots de Paul Giacobbi, énarque lui aussi et qui ne pouvait donc ignorer la règle d’or du milieu, on nationalise les pertes et on privatise les profits. Beaucoup de bruit pour rien, comme d’habitude diront les adversaires du Président de la CTC habitués à ses déclarations fracassantes, comme l’évocation de poursuites pénales, mais qui en tant que rapporteur de la commission d’enquête a fait soudain preuve d’un avis plus nuancé : « l’Etat est responsable des conditions de la privatisation. Il y a eu une faute à ce stade. Mais elle est administrative, pas malhonnête. Il n’y a rien de pénal dans le choix opéré. Après, sans doute l’État qui néanmoins n’était plus actionnaire qu’à hauteur de 25 %, n’a-t-il pas fait ce qu’il fallait». Cela n’étonnera que ceux qui veulent encore croire que la voix des élus insulaires a une quelconque importance à Paris, sinon, pour tirer leur épingle du jeu, c’est-à-dire alimenter au mieux les finances locales. Car c’est à Paris que tout se passe entre les palais de la République, les conseils d’administration des grandes sociétés et les clubs où il faut être pour compter. Circuler il n’y à voir. Apres tout c’est à ça que servent les commissions d’enquête, trouver des responsables mais jamais de coupables : « nous n’avons constaté aucune faute à caractère pénal… ni morale ». On peut s’interroger sur ce que vient faire la morale dans ces milieux, à part sous forme de leçons administrées a un peuple gavé de scandales et qui ne croit plus en rien. (...) Des pertes patrimoniales et financières estimées au total de 450 M€ pour le moment. Car il faudra une nouvelle commission d’enquête pour effacer les traces du nouveau scandale d’Etat en train de naitre autour de la SNCM, celui de sa mise à mort volontaire et programmée et dont l’ardoise s’annonce aussi corsée sauf liquidation rapide de la société ou mise en œuvre du plan de relance présenté et accepté pourtant par les vrais actionnaires, c’est-à-dire l’Etat et Véolia environnement. (…) Il semble y avoir urgence à liquider la SNCM avant la fin de l’année, la nouvelle DSP dont la SNCM a obtenu une partie entrant en vigueur le 1 janvier 2014. Mais on ne peut comprendre cette histoire que dans le contexte général où elle se déroule et qui ressemble à un vrai thriller politico-financier sur fond de démantèlement et de dépeçage des sociétés publiques maritimes françaises commencés il y à un peu plus de 20 ans et de contrôle des transports maritimes en Méditerranée. Comme toujours la vérité est ailleurs. Accrochez-vous ! »» PAUL ANTONIETTI dans PAROLES DE CORSE.
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