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Billet de blog 17 décembre 2015

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CORSE."Faites vous-aussi votre part de chemin !" déclare Gilles Siméoni Pd de la Collectivité Territoriale.

Assemblée de Corse. "Faites vous-aussi votre part de chemin ! " : s'adressant à l'Etat, Gilles Simeoni Président nationaliste du Conseil Exécutif de Corse, demande le respect de la démocratie et des motions majoritaires votées à Ajaccio.

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Victoire nationaliste en Corse…et aucune réaction officielle de la gouvernance France et des états-majors PS et LR face à une période historique nouvelle et à une Collectivité Territoriale de Corse dirigée par une majorité de jeunes conseillers nationaliste. Lors de ce 3e tour, la presse nationale, muette depuis dimanche, et après avoir été focalisée sur le séisme électoral FN, s’est enfin déplacée à Ajaccio.Du Statut particulier aux Accords de Matignon et à l’actuelle gouvernance nationaliste : l’île reste à l’avant-garde de l’exercice du pouvoir régional et de la gouvernance locale, via désormais une Collectivité Unique de Corse prévue pour 2018. Les fondamentaux en seront négociés dès janvier par les élus de Corse et le Ministère de la Décentralisation et de la Fonction Publique. A Paris, du bras de fer diplomatique en perspective…en regard de la virtuosité républicaine indéniable et de la tonalité autonomiste et indépendantiste des convictions des deux nouveaux présidents Gilles Simeoni ( Exécutif de Corse) et Jean-Guy Talamoni (Assemblée de Corse). Ici prévaut une ambiance de réconciliation et d’ouverture vers toutes les forces politiques. Et Gilles Simeoni dans son discours d’ouverture n’a pas caché ses engagements envers le peuple corse et les motions majoritaires votées en Corse et refusées par la France. S’adressant à l’Etat il prévient : «  Je dis à Paris, au Gouvernement, prenez la mesure de la révolution démocratique que vit la Corse. Faites vous aussi votre part de chemin ! »

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On est en Corse ! C’est à dire comme en famille y compris dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse pour ce 3e tour des Territoriales après la nette victoire de la liste d’union nationaliste Pè a Corsica dirigée par Gilles Simeoni. A son arrivée dans l'hémicycle,  très souriant, poursuivi par une forêt de caméras et de micros, le maire nationaliste modéré de de Bastia a d’abord parcouru les travées pour embrasser tous les élus et amis de toutes sensibilités politiques confondues. C’est dire si l’atmosphère politique en Corse est apaisée et décrispée pour cette passation de pouvoirs dans le contexte de la fin de la lutte armée et de la sortie de la clandestinité annoncées par le Flnc en 2014. Jean-Guy Talamoni. Longuement applaudi notamment par son ami le Président sortant de la CTC député Paul Giacobbi : Jean-Guy Talamoni ( Corsica Libera) est élu Président de l’Assemblée de Corse pour cette 8e mandature. 

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Conseiller territorial depuis 1992, cet avocat bastiais président de Corsica Libéra est un homme de parti et de compromis, un auteur et un théoricien politique exceptionnel qui a développé le concept « d’imaginaire national corse ». Il a été l’artisan de nombreuses motions amplifiant une gouvernance plus locale et plus autonome de la Corse, dont le transfert de la compétence fiscale, le statut foncier, la coofficialité de la langue, un Padduc orienté vers la sauvegarde d’un littoral naturel préservé et accessible au public. Et favorisant la souveraineté alimentaire via des terres agricoles sauvegardées car vitales pour des exploitations fermières et paysannes. Autre concept innovant documenté par Jean-Guy Talamoni : le principe (non encore effectif ) d’un statut non-spéculatif de résident en Corse. Pour éviter l’occupation des terres par des résidences secondaires (vides à l’année), et pour favoriser les arrivées de populations jeunes et actives. Un ovni politique qui est une première en France mais pas en Europe. Faire de la Corse un espace économique de production est l’espoir et la revendication essentielle des militants nationalistes. « Cimu ghjuntu per tutti i nostri … » et « " La Corse n’est pas un morceau d’un autre pays mais une nation ! A Corsica ùn hè micca un pezzu di un altru paese, ma una nazione! » : c’est en langue corse qu’il s’exprime à la Tribune survolant toute l’histoire tragique et visionnaire de la Corse et annonçant pour l’avenir, la défense prioritaire du fait insulaire, tant à Paris qu’à Bruxelles. Gilles Simeoni. A 19h :  longue acclamation pour Gilles Simeoni qui préside désormais le Conseil Exécutif de Corse. Les caméras des télévisions tournent, enregistrant la réalité historique d’une immense espérance pour une gouvernance locale nationaliste. S’agit-il d’une tendance durable ? On pense à l’Ecosse et à la Catalogue. Gilles Simeoni renouvelle « la dynamique d’ouverture contre les logiques d’assistance. Nous combattons un système archaïque. » Il dit « la conscience partagée de vivre un moment apaisé et charnière et il évoque " une nouvelle ère pour la Corse".

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Une île qui, dès les Révolutions de Corse ( 1729 contre l’occupant Génois) devint ensuite la référence démocratique de l’Europe des Lumières. La Constitution de Pasquale Paoli inspirait alors la Constitution américaine. Mémoire, culture,  justice,  dignité : le nouveau Président du Conseil Exécutif n’oublie rien des années sombres de l’île : « notre combat vient de loin, il puise ses racines de 50 années de lutte contemporaine du peuple corse pour la reconnaissance de ses droits  Nous n’avons rien oublié de ces générations de femmes et d’hommes, qui, d’un camp ou d’un autre, ont perdu la vie. Nous pensons à leurs familles, dont le temps n’a pas effacé la douleur. à ces générations de femmes  et d’hommes qui pendant des décennies ont sacrifie vie familiale et professionnelle. Beaucoup nous ont quitté sans avoir pu vivre cette journée baignée de soleil et de bonheur. D’autres restent prisonniers. Que leurs enfants et leurs familles sachent qu’ils sont tous là, à nos côtés ! Que nous n’avons rien oublié de leurs sourires, de leurs voix, de leur visages. Rien oublié des occupations, des manifestations, des nuits d’angoisses, des parloirs de prisons, des silences de nos pères, des larmes de nos mères, des injustices subies qui ont été notre lot pendant des décennies (…) ». Traçant le portrait d’une île qui a su intégrer et accueillir depuis des siècles des populations de " toutes origines et couleurs de peau". Point crucial de son discours G Siméoni n’acceptera plus que des motions majoritaires de l’Assemblée de Corse restent sans suite comme bafouées par Paris. Sur la table des négociations : « la coofficialité de la langue corse, le  statut non-spéculatif de résident, le pouvoir législatif, la politique foncière, le transfert de la compétence fiscale, et l’inscription de la Corse dans la Constitution. La logique d’émancipation est en marche, les évolutions politiques et instititionnelles sont inévitables. Gilles Siméoni, Président du Conseil Exécutif de Corse conclut : « le choix du silence et la prolongation d’un rapport de force conflictuel tourne le dos à l’histoire. Je dis à Paris, au gouvernement, à l’Etat, prenez la mesure de la révolution démocratique que la Corse vient de vivre. Comprenez enfin que toutes les conditions sont reunies . Faites vous-aussi votre part de chemin »

LV

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