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Billet de blog 18 décembre 2013

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SNCM une solution politique et régionale pour le volet corse ?

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Suite à concertation entre Paul Giacobbi Pd du Conseil Exécutif de Corse et les syndicalistes du STC : est relancée l’option d’une compagnie maritime régionale, adaptée, loyale, en accord avec l’idéal républicain de service public… en réaction aux incohérences de la Commission européenne. Et pour protéger la SNCM des  machinations qui se trament lors de négociations politico-financières à Paris, à Bruxelles, et souvent aux dépens des Régions et des salariés (*).  C’est la grande braderie des infrastructures publiques. Alors , la SNCM  en cessation de paiement et proche du dépôt de bilan ? La compagnie semi privatisée , a déclaré un chiffre d’affaire de 300M € en 2012 pour 14 M € de pertes. Selon Marc Dufour, Pd du Directoire,  la SNCM est viable et potentiellement rentable.Une réunion a lieu ce jour 19 dec. entre le gouvernement et les actionnaires de la SNCM.  IL faut savoir que, hier 18 décembre à Bastia,  les syndicalistes du STC acceptaient la solution de Paul Giacobbi. Alors qu’à Marseille, l'actionnaire Veolia Transdev acceptait lui, de verser 13 M d'€ pour la relance la compagnie. Comme si les vampires que sont parfois les multinationales, reculaient devant le danger d’une compagnie régionale corse qui se ferait ... mais sans eux !  En Bretagne les Etats Généraux des Bonnets Rouges, pourraient eux-aussi lancer des préconisations de relocalisation , en local donc, des décisions économiques vitales. Ce qui pourrait fissurer cette alliance fatale de fait , à Paris, entre les milieux politiques et financiers  ( des décideurs souvent issus de l'Ena comme l'explique Paul Antonietti pour l'affaire de la SNCM) , et souvent contre les intérêts des Régions. Unicité de la République oui, mais dans l'intérêt des Régions solidaires.

Depuis le 18 dec., un début d’accord semble être en marche pour préserver le transport public maritime corse-continent et les navires de la SNCM. En effet, c’est une première et du jamais vu : les syndicalistes du STC ( Sindicatu Di I Travagliadori Corsi ) auraient obtenu gain de cause in fine du moins sur leurs principes et sur leurs convictions affichées depuis des années. Observant avec consternation les aléas de la privatisation de la SNCM, ils avaient toujours et avec constance, préconisés la création d’une compagnie maritime régionale sous l’égide de la CTC. Ce n’est pas nouveau, c’est LA solution que le syndicat STC défendait, lors de chaque épisode de la lente descente aux enfers de la SNCM. C’est à dire tout au long d’une privatisation qui a consisté à brader le bien public à des capitalistes voyous ( pléonasme) comme par exemple le Fonds Butler qui n’a jamais rendu les 60M € qu’il avait extorqués à l’Etat français, sous la présidence de N Sarkozy. Le processus enclenché hier sera-t-il mené à son terme, en solutionnant à chaque étape les obstacles actuels, dont la dette de 440M d€ que la SNCM est censé devoir à la Commission Européenne et à la CTC ? Brandissant la lettre de Paul Giacobbi Alain Mosconi déclarait mercredi  : « à l’unanimité ce document est adopté et nous suspendons le conflit ! ». Dans cette lettre émanant de Paul Giacobbi, on trouve l’engagement formel de reprendre les 4 navires de la SNCM de la continuité territoriale et les personnels insulaires.
Alain Mosconi précise : « c’est une solution publique régionale, donc la concrétisation politique, le  premier document d’un président de l’Exécutif allant dans ce sens. Nous y voyons là du courage, une volonté d’avancer. Cela nous réjouit ! » Paul Giacobbi ce matin à Ajaccio tempérait, modeste, au micro de Anne Marie Leccia de France 3 Corse: « il n’y a pas d’originalité dans notre position mais c’est une affaire compliquée alors je dirais, les paroles s’envolent mais les écrits restent.» Une solution publique régionale ? Cela passerait par la création d’une société d’économie mixte, avec ou sans participation du secteur privé. Que vont décider les actuels propriétaires de la SNCM à savoir l’Etat et l’actionnaire Transdev filiale de Veolia, sur les actifs, les navires ( des cargos mixtes), la trésorerie, les dettes, les contrats de travail des 2600 salariés dont 700 en Corse ? En 2012 la SNCM a déclaré 300 millions de chiffre d'affaires pour 14 millions de pertes. Elle a remporté en septembre avec la Méridionale (CMN) l'appel d'offre de DSP (Délégation de Service Public) jusqu’en 2023. L’errance de la Commission Européenne ? Selon l’AFP et Jean Crozier de France 3 Corse, Marc Dufour, le président du directoire de la SNCM explique : « l’issue pour la SNCM sera politique. La compagnie maritime est viable et peut devenir rentable dans deux ans, mais il faut une volonté politique, de la part de l'Etat. Je considère qu'il existe une solution pour la SNCM, sur le plan économique et juridique, mais elle ne peut être mise en oeuvre que s'il y a une volonté politique. Aujourd'hui, il y a un bras de fer entre Veolia Transdev et l'État. Nous, on est otages de ça ! L’État et Veolia, actionnaires de la SNCM, étaient au courant de l'épée de Damoclès des condamnations européennes qui planaient au-dessus de la compagnie. Il y a beaucoup de reniements dans ce dossier. » Comment s’est comporté la Commission européenne qui réclame maintenant 440M d’€ ? Le président de la SNCM enfonce le clou : «  d’abord l'Europe valide les aides publiques et revoit sa copie six ans après ! Puis l'État qui savait que dans la convention de privatisation, ces deux contentieux étaient visés par deux clauses résolutoires. Et Veolia, qui savait que ces contentieux pesaient sur l'entreprise, a considéré que c'était l'affaire de l'État, donc a validé notre plan à long terme de redressement. Maintenant, on me dit qu'à cause de ces condamnations on va tout arrêter… » Bruxelles a condamné la compagnie marseillaise à rembourser 440 millions d'aides liées à sa privatisation en 2005 et à la délégation de service public (DSP) de desserte de la Corse.En résumé Marc Dufour affirme : « cette entreprise est viable, mais il faut modifier totalement son modèle économique, et social, et faire évoluer le produit ». C’est ce que pense aussi la Collectivité Territoriale de Corse comme les salariés de la SNCM.

LVittori

Et selon les informations de  FRANCE 3 CORSE VIA STELLA  à 14hrs . 

Le comité de pilotage s'est tenu ce jeudi matin au ministère des Transports, pour examiner la trésorerie de la compagnie et le contentieux européen, en présence des PDG de Veolia Transdev et de Veolia Environnement. On en ignore pour l'instant le résultat. Ce comité était présenté comme décisif pour l'avenir de la SNCM. Un communiqué devrait être publié dans les prochaines heures. Cette réunion au ministère des Transports intervient la veille d'un comité de surveillance du vendredi 20 décembre à Marseille. Mais Veolia Transdev ne fera pas le déplacement de Marseille. Quelle signification donner à l'absence de l'actionaire privé de la SNCM à une réunion de la ... SNCM ? ( Un calendrier décidément chargé puisque l'Assemblée de Corse examine le 20 décembre les nouvelles OSP (obligations de service public) pour les lignes entre la Corse et les ports de Nice, Toulon et ...Marseille.)

(*) Dans leur blog Médiapart Marie Batoux et Corinne Morel Darleux, du Parti de gauche, soulignent « l’incohérence des décisions prises à Bruxelles, qui autorise l'Etat français à aider la filiale du groupe Vinci en charge de Notre-Dame-des Landes, mais pas la SNCM, qui assure le service public de transport entre la Corse et le continent. A Bruxelles, la concurrence est libre et non faussée... Enfin, ça dépend des fois. C'est ainsi qu'on apprend que la Commission européenne vient d'autoriser l’État français à verser 150 millions d'euros à la filiale de Vinci en charge de la réalisation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et dans le même temps qu'elle réclame en tout 440 millions d'euros à la SNCM pour remboursement d'aides du même État. »

MERCI DE SIGNER L'APPEL DE MEDIAPART POUR LA PRESSE EN LIGNE !  A FRATELLANZA. 

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