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Billet de blog 20 juillet 2014

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Costa Concordia. Alerte rouge de la Ville de Bastia, de Ségolène Royal, de Greenpeace et Légambiente (1/4)

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Remorquage de l'épave du paquebot Costa Concordia 22 juillet Giglio-Gènes par le Canal de Corse. Mobilisation politique à Bastia, cellule de crise au Ministère de l’Ecologie, alertes de Greepeace et Legambiente plus une flotille d’intervention et de nettoyage : le remorquage du Costa Concordia est-il vraiment sécurisé ? L'épave géante, équipée de 30 flotteurs ( en tout 290 m,  115 000 t) est bourrée de matérieux toxiques ( plastiques, câbles, phatalates, huiles industrielles, liquides frigorigènes, eau polluée, carburant etc...) . Selon accords ( ou pas ? ) avec le gouvernement italien : Ségolène Royal, Gilles Simeoni, Greenpeace, les écologistes italiens et corses, les marins-pecheurs de Bastia, les protecteurs des dauphins de Pelagos, des élus de Corse, accompagneront ou barreront la route du convoi de remorquage  le 23 juillet dans le Golfe de Gènes entre la Corse et l'Italie. Outre un avion ATR et un hélicoptère suivront: 2 remorqueurs de secours (en plus du Resolve Earl et du Blizzard), un navire sonar-radar,1 navire d’intervention, 2 bâtiments Marine  italienne, 1 navire-laboratoire " en cas de fuite de carburant " (?!) , 1 barge "de récupération", 1 navire-nettoyeur, 16 plongeurs et 18 techniciens seuls habilités à intervenir à bord de l’épave.  Peut-on douter de l’efficacité d’une telle armada ? Le Ministre italien de l’Environnement n’apporte à Ségolène Royal, ni garanties, ni documents officiels…la veille le 21 juillet, du convoi Giglio-Gènes de la monstrueuse épave. Les cales (263000 m3 d’eaux polluéex plus 100 tonnes de carburant) comme les structures, tiendront - elles pendant les 4 jours de ce convoi de cauchemar ? Vous pensez que la Méditerranée n’est pas une poubelle ? Vous rêvez de plages corses non polluées, sans boulettes de fioul ? Après l’overdose d’images effrayantes du naufrage du paquebot Concordia : la suite c’est maintenant dans l’île de Giglio ( Toscane) et à Bastia !  Avec en prime une leçon de détermination politique administrée par la Municipalité de Bastia. Une piqure de rappel de Gilles Simeoni Maire de Bastia pour ceux qui n’ont pas bien compris l’enjeu politique majeur de l’environnement en Corse, tout comme la notion d’insularité en terme de protection de l’écosystème marin. Quelles sont les mesures anti pollution et les impacts potentiels d’un tel remorquage à haut-risques ? Qui longera à moins de 25 km les côtes du Cap Corse et l’Ile de Capraia  et traversera un sanctuaire protégé de dauphins et cétacés ?  Interpellant le gouvernement et alimentant ensuite un dialogue fécond avec une très mobilisée Ségolène Royal Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable : Gilles Siméoni Maire de Bastia a fait monter les enchères dès le 10 juillet . « à l’heure où ces lignes sont écrites, dit-il, le doute persiste et s’accroît quant aux risques réels de pollution induits par cette opération imposée sans concertation à la Corse, et désormais à l’Etat français ». Ségolène Royal a réclamé des précisions et des garanties à l’Etat italien dont « la preuve de l’absence de risques liés aux substances dangereuses, frigorigènes et lubrifiants résiduels, leur nature, leur quantité, leur confinement ».  Lundi 21 juillet: le maire Gilles Simeoni aussi Conseiller Territorial Femu a Corsica de la CTC appelle à une « mobilisation populaire » et à un contrôle citoyen concernant ce remorquage hors-norme. L’opération du 22 juillet est-elle légale au vu de la législation européenne? Peut-on renforcer la sécurité ( si c’est encore possible ?)  de ce convoi depuis l’île de Giglio (Italie) jusqu’à Gènes ?  La Municipalité de Bastia appelle à la concertation, les associations, corporations, syndicats, partis politiques de Corse : « nous devons obtenir les informations et garanties nécessaires avant le début des opérations  de  remorquage.  En  l’absence  de  ces  informations  et  garanties,  nous  ne pouvons en aucun cas accepter en l’état que l’épave géante passe devant nos côtes dans le périmètre du futur parc national marin, à proximité immédiate du Cap Corse. »  Que répond Gian-Luca Galletti Ministre italien de l’Environnement, saisi par le Ministère de l’Ecologie français ? Il tempête et semble se noyer dans un verre d’eau : « je n’accepte pas que quiconque me rappelle à mes devoirs concernant le contrôle de nos mers, car c’est notre première préoccupation ». Mais où sont les documents maritimes obligatoires ? Quels sont exactement, dans les cales et flancs du navire échoué, les volumes d’eaux polluées par les hydrocarbures ou liquides toxiques ? Ou sont « les garanties écrites » prouvant le respect de la réglementation européenne ?  En l’absence d’éléments probants, on peut s’attendre à des opérations spectaculaires d’envergure menées de la part des écologistes corses… si l’Italie et le consortium chargé du convoi et du démentèlement persistent dans leur projet en l’état.  Un navire de Greenpeace suivrait le convoi. L’ONG affirmant que les liquides toxiques menacent ce grand sanctuaire marin en Méditerranée dont les dauphins et les jeunes cétacés. Greenpeace révèle que la carcasse de l’épave risque de rompre lors d’un convoi de 4 jours, lâchant dans la mer des composés non dégradables : métaux, produits chimiques, huiles toxiques, matériaux plastiques en plus de 263 000 metres cubes d’eau polluée restant stockées à l’intérieur de l’épave monstrueuse. Un site internet leconcordia.fr, dédié au  « renflouement du Concordia », propose du « direct streaming depuis  l'île de Giglio »sur ce convoi 24/24. Le trajet prévu Ile de Giglio - Port de Gênes est supervisé par « deux sociétés en charge du démantèlement » La San Giorgio del Porto ( 140 salariés), maison mère de la CNM (Chantier Naval de Marseille), se présente comme « une référence mondiale dans la réparation et la conversion de tous les types de navires ». Et la SAIPEM ( Milan) , filiale du groupe ENI, 33400, salarié serait « numéro un mondial dans la recherche et les forages pétroliers ». Toujours sur www.leconcordia.fr :  le 20 juillet 2014 à 8 h 00, Nick Sloane et ses équipes de techniciens a annoncé : « la dernière chaîne a été connectée et la proue du Costa Concordia commence à sortir de l’eau … ». Le responsable de l’opération Franco Gabrielli Chef de la Protection civile italienne précise  : « Il a été décidé de commencer les opérations du départ dans la matinée de mardi prochain après l'arrivée du premier ferry venant de Porto Santo Stefano à 08h30. Les opérations dureront entre 4 et 6 heures. » Ségolène Royal annonce qu'un « navire anti-pollution de la marine nationale serait mobilisé le long de la côte corse au moment du remorquage de l'épave du paquebot Costa Concordia  ». Le 20 juillet, selon France 3 Corse citant le quotidien La Repubblica : « de légers écoulements d’hydrocarbures sont apparus au flanc droit de l’épave lors des opérations de renflouement. Indice peu rassurant quant au risque de pollution que pourrait induire le transfert du navire. »  Les moyens prévus accompagner l’épave ? 

«  - 2 remorqueurs (les principaux), Resolve Earl et le Blizzard. 70m de long chacun.

- 2 remorqueurs de secours, le Garibaldo et le Red Wolf.

- 1 navire équipé de sonars et de radars (pour détecter le passage de cétacés).

- 1 navire d’intervention le « Salvage Master ».

- 2 navires de la Marine nationale italienne.

- 1 navire-laboratoire pour tout problème de fuite100 tonnes de carburant dn cuves étanches).

- 1 barge pour « récupérer un caisson qui lâcherait ».

- 1 navire-nettoyeur pour tout ce qui pourrait tomber du Costa Concordia.

- 1 hélicoptère.

- 1 avion ATR 42 qui interdira tout survol

- 16 plongeurs.

-  18 techniciens équipe Nick Sloane. seuls habilités à monter à bord.../... »

Le Concordia navire de Costa Croisières avait fait naufrage en janvier 2012 après avoir heurté un rocher au large de l'île de Giglio : 32 morts et des dizaines de blessés sur les plus de 4.200 clients  de de 70 nationalités. 

Liliane Vittori.

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