Rose comme la douceur, rose comme un bonbon ! Voici « Corse Terre de nonviolence ? » et sa couverture rose. La couleur rose éclairant ici, comme une provocation et une consolation, ce numéro spécial de Alternatives Non-Violentes. Une histoire d’amitié entre les animateurs du mouvement non violent IFMAN et la Corse « la plus proche des îles lointaines" , si méconnue, si paradoxale, si convoitée, si décriée... Vous y lirez Jean-François Bernardini : « en exigeant la vérité, la nonviolence nous délivre de la véritable omerta sur la Corse.
Elle ne libère pas seulement les Corses, elle libère l’opinion publique sur la Corse. » Et aussi Edmond Siméoni :« il est essentiel, face à l’intransigeance de l’Etat , de comprendre le phénomène de violences, de l’analyser, de situer les responsabiliser et d’armer la société sur le plan, pacifique et pacifiste, de la conscience, du civisme et de l’engagement des femmes et des hommes libres de notre pays. » Qui dit consolation implique de traiter une douleur, celle des femmes et hommes de Corse, qui « souffrent dans leur chair » révèle François Vaillant rédacteur en chef. Il a réalisé ce numéro, avec la forte implication de Jean-François Bernardini, auteur compositeur de I Muvrini, Pd de la Fondation de Corse AFC-Umani. Lequel a lancé un vaste programme dédié à la nonviolence (nv) , qui se déploie à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône et désormais, avec les Rectorats et l’Education Nationale, dans les programmes de formations des futurs professeurs des écoles. Ce n’est pas rien ! Ce besoin vital de connaître et vivre des comportements nonviolents est partout, et pas seulement en Corse. Vous n’avez encore rien compris à la Corse mais vous y viendrez quand même en vacances ? Malgré le soleil et les plages à gogo, l'hôtel Paradisula, la montagne et les vins : vous passerez à côté, mais sans les voir, des plaies ouvertes de l'île. Les habitants de l'île sont pudiques sur leurs souffrances. De plus, « Etre pour ou contre la violence est devenue en Corse une question d’identité » se désole Jean-François Bernardini. Cette saga de la non-violence en Corse (une histoire loin d’être terminée ! ), engage l’avenir de l’île, son image, sa démocratie, le bien-être des habitants des deux départements, comme celui des visiteurs si nombreux en été. Ce numéro « Corse Terre de nonviolence ? » richement illustré, se déploie sur 108 pages avec des témoignages, entretiens, anecdotes, coopérations, faits historiques, dessins de presse, pastiches de journaux… Tous liés à l’histoire de la Corse et des mobilisations sur la non-violence.
Ces opérations ont démarré dans l’île comme une fusée éclairante en 2011, comme un appel et comme un projet de réconciliation. Résultats ? 3000 animateurs ont été formés en Corse et « ensemencent le terrain insulaire, surtout scolaire avec la forte participation de l’Education Nationale. La moisson de l’espoir s’annonce déjà fructueuse. » Tout a commencé lors d’une conversation entre François Lhopiteau ( la pédagogie de la nonviolence ) et Jean-François Bernardini .« Je lui ai parlé dit-il, de nos préoccupations au sein de la Fondation de Corse. Je lui ai bien sûr longuement parlé de la Corse. Il m’a laissé m’exprimer. Il m’a écouté attentivement, puis a résumé mes propos sur la Corse par une question que je n’ai jamais oubliée : d’où vient toute cette souffrance ? C’était la première fois que l’on me posait cette question sur la Corse. Fraternelle question ». Jean-François Bernardini : « comment grandissent les enfants quand on tue à 2 kilomètres du collège, sans qu’un mot soit posé sur cette souffrance ? Quand ce goutte-à-goutte de suspicion est avalé au quotidien, criminalisant toutes les victimes ? » Vous lirez son expérience fondatrice, il confie d’emblée: « parler publiquement de nonviolence en Corse semblait impensable ! La nv est cependant solidement enracinée maintenant ici , avec la vigueur des jeunes pousses ». En 2011 malgré les doutes et ricanements de la médiasphère : toute première réunion au collège de Fulleli (Penta-di-Casinca en Hte-Corse) . Les enseignants se déclarent « transformés par cette expérience ». Ensuite le Pd de AFC-Umani, leader de I Muvrini, auteur de La Corse invisible, déroule le fil de cette résilience sociale en cours.
Il résume : « en exigeant la vérité, la nonviolence nous délivre de la véritable omerta sur la Corse. Elle ne libère pas seulement les Corses, elle libère l’opinion publique sur la Corse. La nonviolence dit : il y a une santé pour la Corse et pas seulement une maladie. En Corse, la nonviolence offre un nouveau point de repère qui nous libère de deux pièges. Toutefois en étant " contre la violence" : on se résigne, on se dédouane, on condamne la violence des autres, on tait l’injustice, on enterre la colère. Le second piège prétend que tout ce que la Corse a obtenu l’aurait été par la violence. Une conviction admise, presque un compliment, que l’on adresse à la Corse…C’est aussi un postulat pernicieux, dangereux, mensonger. » Savez-vous qu’il existe dans l’île ce diction « Hè megliu à more ch’è tuba. Mieux vaut mourir que tuer »? Jean-Charles Adami (enseignant et membre de la Confrérie Santissimu Crucifissu) revient sur « I Paceri » ( les faiseurs de paix) d’hier et d’aujourd’hui : « inconnues sur le continent, les confréries ont en Corse un rôle social, notamment pour réguler les conflits de manière nonviolente, en s’appuyant sur la spiritualité évangélique. ». Dans ce n°169 les auteurs Jean-Marie Muller, Txetx Etcheverry , Jacques Fusina Christian Robineau Kim Altmeyer, Edmond Siméoni, Georges Gagnaire , Hans Schwab, Élisabeth Maheu, Jean-Jacques de Félice, Michel Auvray, explorent les thématiques de la coopération, de l’abandon de la lutte armée au Pays Basque, de la langue corse, du choix de la nonviolence etc…Dans « Plus fort que la violence, la parole ! » Yvette Bailly ( porte-parole de Man France) apporte un témoignage bouleversant sur un évènement rare. Lors de la Quinzaine de la nonviolence et de la paix à Lyon en octobre 2013 s’est engagé un dialogue constructif entre des jeunes des quartiers et des professionnels avec des « résultats étonnants ! ». En rêvant à vos vacances en Balagne, en Casinca, à Bastia, à Porto Vecchio : lisez donc et augmenter votre connaissance et votre compassion sur la Corse. Avec ce numéro « Corse Terre de nonviolence ? » des tabous tombent et des brèches s’ouvrent...
L Vittori.
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Jean-François Bernardini : compositeur, guitariste, leader du groupe I Muvrini, Président de la Fondation de Corse.
Auteur de : La Corse invisible, Éd. AGFB, 2013
Carnet pour Sarah, Éd. Anne Carrière, 2005
Lumière dans la tempête corse, Éd. Mango, 2005.