
« L’Appel du Bleu », « Méditerranéo », « Vents du Sud », "Expressions", « Orizonti », "Cunfrontu", « Fora di Strada » ces programmes explorent , avec delicatesse et respect, l’identité profonde et multiple de la Méditerranée… Mais ils restent quasiment inconnus des téléspectateurs de l’hexagone. Pourquoi ? Fruits de 2 décennies d’expérimentation de la télévision corse, ils constituent pourtant un formidable outil politique et diplomatique en faveur de la coopération, de la paix en Méditerranée et au-delà en Europe. Mais qui connait et regarde Via Stella hormis le public insulaire et quelques trop rares téléspectateurs via internet ? Aussi perspicace et percutante que les JTs, grand-messes parisiennes un peu enfermées dans leurs certitudes : France3 Corse Via Stella ( gpe France Télévisions), survit, fabrique du sens, oeuvre pour la fraternité, en marge de l’information mainstream. Elle contourne les préjugés, pulvérise les non-dits, traque la réalité au quotidien via des portraits, des témoignages bouleversants, des parcours de vie, des bonheurs, des tragédies qui se déroulent en Méditerranée et nulle part ailleurs.

Voici « L’Appel du Bleu » émission devenue culte dédiée à la vie sous-marine des 1000 km de côtes de Corse, produite, diffusée par France3 Corse Via Stella. Oubliant un instant les mortifications du monde, on y croise des mérous communicants, certains sont quasiment apprivoisés par les plongeurs de la Réserve de la Scandola. On découvre aussi l’archéologie sousmarine et un « Musée englouti » témoin des naufrages et tempêtes. Mais ou est l'essentiel, quel est le but ultime de L’Appel du Bleu écrit, filmé, réalisé par Georges Antoni ? Dresser un inventaire de la faune et flore sous marine, informer sur l’état des protections écosystémiques locales et globales. Voici « les prairies sous la mer » (herbiers de Posidonies poumon de la mer), les habitats si cosy des poissons, l’histoire du corail et d'autres créatures en armures dont les gorgones géantes. Ce milieu marin « pose plus de questions qu’il n’offre de réponses » alors pour étudier, sauvegarder « les mystères des profondeurs », des hommes remarquables vouent leur vie, en Corse, à la recherche scientifique.

Ils évoquent les efforts conjugués, des élus insulaires, des socioprofessionnels, de services de l’Etat, des programmes européens, en faveur de la biodiversité, des milieux marins, des oiseaux rares, des eaux saumâtres des étangs de Corse, des Zones humides vitales, des Aires Marines Protégées, des projets de Parcs Marins (Bonifacio et Cap Corse) . « Lorsque le sombre manteau de la nuit recouvre l'univers marin, une foule de créatures, tapies dans l'ombre durant le jour, se met en quête de nourriture. » : L’Appel du Bleu est multidiffusé, vers France 3 Midi-Pyrénées et Paca. France3Corse Via Stella accessible en Corse sur la TNT, est distribuée sur l’ensemble du territoire national via le câble, le satellite, les box ADSL. La diffusion annuelle est passée de 1 022 heures à 6 739 heures de 2007 à 2012. Informations, coopérations, coproductions en Méditerranée. France 3 Corse Via Stella innove dans le paysage audiovisuel français en co produisant et/ou co diffusant un bouquet de magazines et reportages tournés dans 24 pays.

On peut parler d’une extraordinaire télévision locale de proximité de la Méditerranée. Le vaisseau amiral reste l’hebdomadaire « Méditerranéeo » co produit avec la Rai Télévision publique italienne. Avec « Carnets de Méditerranée », le "JT de la Méditerranée", "Maghreb Orient-Express", "Vents du Sud" et le "26 minutes en Méditerranée " : Via Stella propose une vision panoramique de la géopolitique de mare nostrum (Tunisie, Maroc, Malte, Israël, Espagne, Corse, Libye, Turquie, Sicile, Slovénie, Algérie, Liban, Chypre, Croatie, Egypte, Palestine, Grèce etc…) .

Rencontres, portraits, regards sur un monde en mouvement : « les défis sont nombreux pour les pays méditerranéens confrontés à des situations post-révolutionaires très tendues, à une crise économique aïgue de cette zone du monde, qui est le berceau des trois grandes religions monothéistes. ». Méditerraneo ( Rédacteur en Chef Thierry Pardi ), réalisé par des journalistes de toutes nationalités, observe et décrypte, loin des cartes postales et des stéréotypes.

Ces magazines reflètent l’identité globale de Via Stella « chaîne de plein exercice » du groupe France Télévision, dédiée à la Corse et à la Méditerranée. Une véritable télévision locale de proximité qui pourrait être un outil politique et diplomatique puissant en faveur de la coopération… mais dont la promotion reste cependant hésitante. Qui connait Via Stella sur le continent ? Aucune statistique, ni étude de marché ne semble être disponible. Pourtant le bassin méditerranéen est dit-on « une zone géopolitique centrale du monde contemporain, en perpétuelle évolution.». Ce que l’actualité confirme tous les jours et ce que Via Stella montre, sans idéaliser, dramatiser ou occulter. Des reportages clairs, honnêtes sur la vie des gens au quotidien, dans 24 pays dont certains souffrent le martyr. France Télévision vient de signer une Convention en faveur de Via Stella mais l’Etat ( à Paris) semble dépassé par les enjeux stratégiques en Méditerranée. Pourquoi ne pas utiliser largement le haut-parleur que constituent ces programmes d’une qualité exceptionnelle ?


Des magazines en prise directe avec la réalité des conflits, des migrations, avec la vie politique et associative, avec les enjeux économiques et environnementaux à Beyrouth, à Zagreb, au Caire, à Gaza, à Naples, à Bastia, à Athènes ? La stratégie de diffusion pour ces magazines et documentaires axés sur la Méditerranée ? Anne-Catherine Nanopoulos responsable du Marketing France 3 Régions : « Les 24 antennes régionales de France 3 produisent ou co produisent des magazines et documentaires. Les productions corses sont vue en Paca et Midi-Pyrénées et inversement. Des one-shot documentaires peuvent entrer en résonnance sur plusieurs territoires. Le point d’entrée reste éditorial, la légitimité du récit prime. Le public va chercher la marque régionale qui lui parle. Nous avons observé un comportement de téléspectateur, revendiqué, suite aux résultats d’une consultation. Globalement ils savent qu’ils peuvent aller voir ailleurs, vers les 24 antennes régionales de France 3, motivés par des liens affectifs ou culturels avec une autre région que celle où ils résident. » . France 3 « étudierait » les possibilités de lancer en Bretagne ou en Alsace d’autres télévisions régionales de plein exercice, mais sans avoir encore le feu vert « de la tutelle ». La volonté politique fait défaut comme les moyens budgétaires dans le contexte actuel d’une recentralisation. Via Stella le plus haut taux de productivité des salariés de tout le réseau régional FR3. Selon le député Stephane Travert , Via Stella serait un « modèle non transposable ». Le parlementaire souligne « un bilan dans l’ensemble positif de l’expérimentation Via Stella. L’organisation, dans le domaine de la gestion des collaborateurs et dans la rationalisation des moyens techniques, permet d’afficher le plus haut taux de productivité du réseau. ». Vie locale, questions d’actualités à l’Assemblée Territoriale, éditions d’informations quotidiennes, directs événementiels (Tour de France, déplacement en Corse du Président de la République) » : le rapport mentionne aussi le « développement d’un tissu économique de producteurs en Corse, les partenariats multiples, notamment avec la presse quotidienne régionale, Radio France, la chambre des métiers, des notaires. ». Le député ajoute « qu’il se montrerait vigilant quant à l’indépendance éditoriale de la chaîne compte tenu de son financement par la collectivité territoriale de Corse. Via Stella est un modèle coûteux qui répond à un objectif politique et culturel et qui est adapté à une population ayant une forte identité. Si l’on opte pour un modèle de télévisions régionales de plein exercice, se poserait la question de leur nombre. Le réalisme budgétaire conduit à envisager la création d’environ huit chaînes interrégionales, la notion de proximité devenant dans cette hypothèse très relative...».

En février 2015 le président de la CTC Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, et le PDG de France Télévisions, Rémy Pflimlin, ont signé une nouvelle convention de développement liant la Collectivité territoriale de Corse, l'État et France Télévisions pour la période 2014-2016. Rémy M. Pflimlin a précisé : « cette troisième convention est d'abord destinée au financement des productions et contenus permettant de structurer une véritable industrie corse dans l'audiovisuel. » A Ajaccio un nouveau bâtiment ultramoderne et éco responsable (3300 m2) abrite depuis fin 2014 France3 Corse Via Stella. Des espaces dédiés, de nouveaux décors pour Manghjà Inseme, Prima Inseme, 6 ½, et U Caffé 3 . Plus un plateau JT dévolu aux magazines (Orizonti, Cunfrontu, Cuntrastu, Foot è Basta, Sport in Corsica, Ghjenti, Via Cultura, Inchiesta, Les Médicales, Hôtel Paradisula, Mèches Courtes Cinéma, U Live, Mezzo Voce, Musiques de Méditerranée, Docs Histoire de Corse et de Méditerranée, Galleria, Made in Corsica, Tempi Fà, Tempi d’Oghje, Pieve (Vie quotidienne & histoire des microrégions) et aussi Fora di Strada - Les grands sentiers de l’île). Dés 2008, France 3 Corse ViaStella avait dématérialisé les supports vidéo au profit du numérique. Elle diffuse chaque année 200 documentaires/ an, 90 films de cinéma, 12 magazines hebdomadaires et enregistre 3,2 M de visites sur corse.france3.fr, plus 220 000 téléchargements pour l’appli « France 3 Régions » . L’audience cumulée France 3 Corse & ViaStella est de 6,4% de PdA (janv. - juin 2014).
LV
La Réserve Naturelle de la SCANDOLA . Située sur la côte ouest de la Corse, la Réserve naturelle de Scandola se distingue par sa biodiversité exceptionnelle. Créée en 1975, cette presqu'île sauvage est la première réserve de France à double vocation maritime et terrestre, et est également classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

La réserve de Scandola ( 900 ha et compte 1000 ha d'espace maritime), comprend une zone centrale où l'activité humaine est tolérée et organisée selon une réglementation très stricte, et une zone intégrale qui représente 80 ha où toute activité humaine de prédation est totalement interdite ainsi que certaines activités de loisirs (la plongée ou le mouillage de bateaux.) Le Parc naturel régional de Corse gère la réserve de façon exemplaire depuis plus de 35 ans, ce qui lui a valu le diplôme de la catégorie A des Réserves naturelles européennes décerné en 1985 par le Conseil de l'Europe ; un diplôme renouvelé en 1990 et en 1995. Depuis 1982, la Presqu'île de Scandola appartient également au Réseau des aires marines et côtières Protégées de la Méditerranée.
Une réserve pour sauver le Balbuzard pêcheur. En 1974, il ne restait plus que 3 couples de ce rapace marin rare et sa disparition ne pouvait être que néfaste pour le développement du tourisme. La réserve de Scandola vit enfin le jour en 1975 avec pour vocation la conservation de la biodiversité en vue de développer une activité économique maîtrisée. Une réglementation stricte fut mise en place contrôlée par une équipe efficace sur le terrain.
Repeuplement des Balbuzards pêcheurs. Aujourd'hui, après d’importants efforts de conservation, 33 couples reproducteurs de Balbuzards pêcheurs vivent dans la réserve et des spécimens sont exportés en Toscane et en Sardaigne afin de recoloniser ces régions où l’espèce est en voie de disparition.
Une équipe de gardiens pluridisciplinaires. Une référence internationale : depuis sa création, la réserve a porté ses fruits. La biodiversité de Scandola est devenue une référence internationale et demeure strictement contrôlée par une équipe pluridisciplinaire présente sur le terrain.
Jean-Marie Dominici, directeur de la réserve depuis plus de 25 ans, sans aucun jour de congé ! « C’est le travail de toute une vie au service de la nature. On ne peut pas tenir si on n'est pas passionné ». Titulaire d’un DEA de biologie animale, ce Corse oiriginaire du centre de l'île, a travaillé à l’Office National des Forêts avant de décrocher ce poste en participant à un concours du Parc Naturel Régional Corse. Dès le premier jour de sa nomination, il est tombé amoureux de la réserve et n’en finit pas de s’émerveiller de ses beautés terrestres et marines qu’il surveille avec son équipe 24h/24 et 7/7 jours.
Un travail de sensiblisation sur le terrain. Assermentés et commissionnés par le ministère de l’environnement, les six gardiens sillonnent régulièrement la réserve à bord de deux bateaux - un zodiac et un shark de 150 et 200 chevaux - pour sensibiliser les visiteurs et verbaliser les infractions. Durant les premières années de la création de la réserve, l’équipe dressait plus de 60 PV pendant l’été, alors qu’elle en compte moins de 10 aujourd’hui. Sur la superficie totale de la réserve qui approche près de 2000 ha, c’est la partie marine qui demande le plus d’attention, la densité du maquis prévenant tout accès à la partie terrestre.
Un haut lieu de la biodiversité marine. La réserve naturelle de Scandola et surtout sa partie intégrale (80 ha) sont considérées par la communauté scientifique comme une référence mondiale en matière de protection de la biodiversité. Entre les falaises de granit rouge escarpées, les pitons sculptés et les criques enchanteresses, se cachent nombre d'espèces remarquables dont certaines ont quasiment disparu de la Méditerranée. « Plus de 450 espèces d’algues et près de 200 espèces de poissons ont été recensés dans la réserve et chaque années de nouvelles espèces sont découvertes. On y trouve encore des espèces devenues rares en Méditerranée tels que la badrêche, le denti ou encore le corb, sans compter le mérou dont on a compté pas moins de 160 individus concentrés sur 150 mètres ! C’est la concentration de faune la plus élevée en terme d’espèces et de biomasse et toutes les tranches d'âge y sont représentées."