A la veille de la dernière lecture du texte de la Loi « NOTRe », les Maires ruraux seront rassemblés devant l’Assemblée Nationale le 24 juin à 15h. Très mobilisés contre leur pire ennemie « la technocratie »: ils rappellent leurs propositions pour une organisation territoriale s’appuyant sur sa cellule de base : la commune. Ils répètent aussi - mais qui s’en soucie ? - que le monde rural représente 92% des communes et 33% de la population totale française. Des chiffres qui devraient faire mieux réfléchir les experts et techniciens de la dite « technostructure » à la française, héritée d’une pensée ultra jacobine. Laquelle favorise et encourage, un perpétuel flux de préjugés et d’initiatives, se développant avec automatisme en faveur de Paris et ses réalisations, au détriment toujours plus marqué, des Régions. En témoignent les titanesques "projets structurants" parisiens comme la candidature Jeux Olympiques 2024 alors peut-on oser la question : et pourquoi pas Marseille ou Bordeaux ? Ou l’abîme sans fond des infrastructures de transports publics parisiens ou encore les taux affolants de pollutions atmosphériques qui font de l’Ile-de-France une capitale championne des nuisances urbaines. Autre déséquilibre ? Les médias publics basés à Paris, consacrent une grande part de leurs temps d’antenne à inviter sur les plateaux de télévisions, des personnalités plus ou moins remarquables, qui tournent déjà en boucle, chaque semaine et toute l’année sur les mêmes divans. Comme si les talents des territoires ne pouvaient, ne devaient être reconnus et salués, in fine, qu'à Paris. Le rural et les grandes « métropoles d’équilibre » sont absents de ces canaux expressions publics nationaux, restant relégués sur les antennes locales. Exceptées diverses mascarades de compensation comme l'émission « Le Village préféré des Français » ( FR 2)… lequel demeure désavantagé toutefois par la dépense publique selon les Maires Ruraux. Dépenses publique : 64€ pour les ruraux... et 128 € pour les urbains. Ainsi les Maires Ruraux n’ont cessé de faire valoir une autre statistique qui fait peur : un citoyen du rural bénéficie de subventions publiques à hauteur de 64€ annuels… contre 128€ pour les citadins ! Une injustice - plutôt une schizophrénie - qui se renouvelle et se reproduit mécaniquement dans un pays qui ne cesse pourtant de vanter, avec nostalgie, la France rurale, sa gastronomie et son patrimoine. Loi NOTRe Nouvelle Organisation Territoriale de la République. Obstinés et têtus, les Maires Ruraux refusent « une vision technocratique et rigide qui valide, lois après lois, une idée contraire à l’esprit de la décentralisation. ». On peut donc s’attendre le 24 juin à quelque action d’éclat symbolique après des années d’une mobilisation continue, qui sera confrontée le 24 juin, à l’ultime délibération sur le Loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale). Les Maires Ruraux estiment que la démocratie n'est plus respectée. Les Maires Ruraux demandent « plus de liberté d’action locale pour plus d’efficacité, de simplification en vue de développer les territoires ruraux. ». Partout en France, des mairies seront fermées et des crêpes noirs seront installés sur leurs panneaux d'entrée. Selon le site Objectif Gard : " dans les régions très peu denses en population, le seuil des intercommunalités serait avancé à 20 000 habitants, et les compétences du plan local d'urbanisme, de l'eau et de l'assainissement seraient transférées aux communautés de communes. Si ce texte était voté, le maire et le conseil municipal n’auraient plus aucune prise sur les décisions locales désormais prises loin des villages. Les ressources seraient asséchées et les choix transférés ailleurs, sans l’accord des élus, représentants du peuple". Une délégation de l’AMRF ( présidée par Vanik Berberian) sera reçue par Mme Marylise Lebranchu Ministre de la Décentralisation, pour faire le point sur le vote des conseillers communautaires, le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal), le transfert obligatoire de compétences. Très combatifs depuis des années, les Maires du monde rural ( communes de moins de 3000 habitants) répètent pourtant avec inquiétude que « la résignation ou le dépit chez les élus ne sont pas un bon signe pour notre démocratie ». Devant la difficulté des maires à faire entendre leur voix auprès de nombreux députés, le rassemblement du 24 juin « est un appel au dialogue et à l’écoute pour éviter au Parlement de rendre l’activité d’élus encore plus complexe. » Leur association l’AMRF rassemble 10 000 maires ruraux « en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. ».
LV