
Agrandissement : Illustration 1

Territoriales de Corse 3 et 10 décembre 2017. A 1 mois de l'installation de la Collectivité Unique, les candidats Pe A Corsica (majorité sortante), distancent nettement, au plan politique et prospectif, un petit peloton LREM-LR , à la traîne, amnésique, démagogique, et de plus fâché avec la réalité arithmétique des comptes publics de la Collectivité Territoriale de Corse.
« Qu’ont-ils fait si tout reste à faire aujourd’hui ? » à la tribune de Ghisonaccia, Josepha Giacometti Conseillère Exécutive Culture a lancé le thème porteur de l’excellent bilan ( lire en détail ce-dessous) et du travail de titan accompli en 18 mois seulement par la courte mandature nationaliste en Corse.

Agrandissement : Illustration 2

A l'inverse quel est le réel état des lieux laissé après des années de majorités gauche-droite ? Quels sont les résultats après des décennies d'une gestion précaire, qui a maintenu la Corse en état de grave sous-développement, alors que l'île-montagne regorge de potentiels économiques encore non valorisés et non exploités dans le cadre d'une croissance verte et durable?
Après environ 60 réunions publiques dans toute l’île et autant de "Giru paesanu" : le débrief de campagne reste sans conteste positif pour les élus autonomistes et nationalistes, face à leurs deux principaux adversaires (sur 9 listes en tout): Jean-Charles Orsucci (maire de Bonifacio LREM) et Jean-Martin Mondoloni (LR). Ces deux délégués des partis jacobins de Paris, ont-ils offert un numéro de duettistes comiques et irresponsables, en délicatesse avec les additions et soustractions des comptes publics de la Corse ? Oui sans doute et cela pourrait être drôle sauf qu’il s’agit de l’avenir de l’île et que le bilan de Paris reste globalement négatif quand on constate le sous-équipement insulaire, ( et aussi l'abandon de la ruralité comme ailleurs en France). Les candidats corses des formations importées de Paris LREM et LR ont-ils montré une certaine désinvolture avec les chiffres ? Sont-ils prêts à gérer avec sérieux et prudence les comptes publics de la CTC ?

On peut en douter. Lors du débat du 21 novembre à Bastia, J.-C.Orsucci ( ami de E. Macron et tête de liste LREM qui se verrait bien diriger le Conseil Exécutif de Corse), commet cependant une grossière erreur de 22 Millions d'€ sur le chiffre des "arriérés de paiements mais c'est classique ", affirme-il à Bastia au micro de Rcfm pour sa faible défense. C'est la rédactrice du papier de Corse-Matin, la journaliste A.-C. Chabanon qui rectifie gentiment : "il faut qu'il se mette à jour". Côté LR, on ne peut que féliciter Nicolas Sarkozy d'avoir lancé dès 2002, les deux PEI (Plans Exceptionnels d'Investissements) pour 2 milliards d'€. Excepté que cela ne constitue pas la seule et unique solution de secours et méthode de gouvernance, pour assurer la reconstruction et le rattrapage économique intrinsèque d'un pays comme la Corse. Qui ont le sait n'est pas "une région comme les autres" malgré les constantes affirmations des penseurs simplistes et à-la-va-vite jacobins. Ils n'envisagent jamais l'adaptation des lois et réglementations en faveur de l'île et de l'insularité. Cette approche LREM de Corse et LR de Corse, ultra jacobine, révèle une absence de vision décentralisatrice et l'acceptation de la dépendance économique vis-à-vis de Paris et ses diktats. Paris qui attend le résultat des Territoriales pour re-engager les négociations sur les dotations dues à la nouvelle Collectivité Unique de 2018 ( dans 5 semaines !). Paris qui a jusqu'ici refusé tous les amendements, toutes les propositions (notamment fiscales adossées à la fréquentation touristique en Corse) qui constitueraient une voie pour installer ici une autonomie de gestion et un statut fiscal les deux leviers pour relancer l'activité économique insulaire.

A Ghisonaccia le 22 novembre dans une salle pleine à craquer, Jean-Guy Talamoni a disqualifié d'emblée les listes LR et LREM : « nos adversaires gauche-droite sont allés à Paris, prendre leurs instructions, pour que la Corse retrouve le petit train-train du XXème siècle. Ils ont accepté de se mettre d’accord mais ils ne sont d’accord sur aucun projet, sauf récupérer ces fauteuils qu’ils sont surpris d’avoir perdu! Je me souviens début 2016, passé le moment de sidération, ils ont commence à s’organiser, à créer des combinaisons, des coalitions, allant du PC jusqu’au FN et à En Marche. Mais les Corses sont un vieux peuple extrêmement politisé qui ne tombera pas dans un piège aussi grossier. Non à ces majorités qui ont ruiné la Corse. Nous ne nous attaquons pas aux candidats en tant que tels, nous les respectons tous. Mais leur démarche n’est pas respectable elle n’est fondée sur aucune base politique, elle est dictée par Paris. Non à ce front réactionnaire ».
Que s’est-il passé avant et pendant la mandature nationaliste?

Agrandissement : Illustration 5

Quelles sont les comparaisons possibles et quel réel débriefing dresser après la courte gouvernance de Gilles Siméoni (Président du Conseil Exécutif) et de Jean-Guy Talamoni (Président de l’Assemblée) tous deux désormais disent-ils redevenus « simples candidats »? Attaquant de front et en bloc les adversaires gauche-droite, Jean-Christophe Angelini Président de l’ADEC (Agence de Développement Economique) a pointé leurs déni, leurs incohérences, leurs emprunts toxiques, leurs constants retournements de veste sur le Padduc (*), la coofficialité linguistique et le statut de résident, sans oublier le mépris et la « colonisation » et jusqu’aux gravissime accusations de corruption et de détournements de marchés publics présumés (dont les affaires imputées à P.Giacobbi ancien homme fort de la Corse actuellement poursuivi en justice). Sans oublier non plus le trou de 107 millions d’€ découverts dans les caisses de la CTC lors de la prise de pouvoir en janvier 2016. Une réalité que Jean-Charles Orsucci ancien vice-président de la CTC se garde bien d’évoquer. Mais hier soir à Ghisonaccia, les récentes avancées cruciales semblaient loin… tant les batailles ont été menées tambour battant notamment par le député Jean-Felix Acquaviva (ex Pd de l’Office des Transports) qui a débloqué le transport maritime, obtenu que le statut d’île-montagne soit gravé dans le marbre de la loi, organisé le réveil du Comité Massif et de ses 187Md’€ sur 5 ans (alors que la droite et la gauche ont négligé de réclamer en leur temps les subventions régulières dues à la Corse depuis 3 decenies). Néanmoins « et il faut rendre ici hommage au soutien du député François Pupponi », ces avancées ont été gagnées face à une écoute souvent bienveillante et en coopération avec les ministres du gouvernement Valls-Hollande explique G. Simeoni qui a aussi fait le récit en langue corse, du combat rude et victorieux sur les Arrêtés Miot (prorogés de 10 ans). Lesquels réduisant les droits de succession, facilitent la transmission du patrimoine familial insulaire. Et ce, ajoute G. Simeoni, alors que « la gauche et la droite ici avaient baissé pavillon ! » et que le Conseil Constitutionnel avait statué deux fois « circulez il n’y a rien à voir nous disait-on ! ». Un dialogue pied à pied s’est alors engagé entre le gouvernement Valls et des élus corses surdéterminés: « monsieur le Premier Ministre ce n’est pas un chantage à la violence mais les Corses ne se laisseront pas spolier ! »
Toujours côté sensibilité autonomiste, les partisans de la liste Core in Fronte s’appuient sur un programme créatif d’économie circulaire incluant une nouvelle suggestion pour, in fine, parvenir à utiliser à plein les fonds encore disponible du PEI. U paese da fa ! Un pays à construire ! Cette campagne électorale a démontré la faiblesse de l’argumentaire politique des partis LR et LREM, totalement dépourvus de programme pour la Corse. Gilles Simeoni a rappelé les objectifs de Pe a Corsica « avoir le droit à l’émancipation culturelle et politique, consolider la paix dans la transparence, l’équité et la démocratie. »
LV