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Billet de blog 25 mars 2014

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BASTIA MUNICIPALES : ACCORD PANORAMIQUE LIANT LE NATIONALISME, LA GAUCHE, LA DROITE.

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Un accord inouï sur l'échiquier politique : du grand art et du jamais vu ! GILLES SIMEONI, (nationaliste modéré) a conclut un contrat de mandature, avec le duo FRANCOIS TATTI -EMMANUELLE DE GENTILI (Dvg-Ps) et JEAN-LOUIS MILANI (Ump). Si ces quatre-là et leurs équipes sont élus dimanche à Bastia, ils ne seront pas en surnombre pour gérer cette capitale économique ! Et ses grands chantiers et projets prioritaires : le futur port de la Carbonite, la voie douce, le train-tram, les navettes maritimes, la croisière, le parc technologique Bastia Futura, un palais des congrès, la revitalisation urbaine, le PRU des Quartiers Sud. On l’oublie… mais Bastia est le 1er port voyageurs français et méditerranéen soit 2,17 millions de passagers en 2013 ! Une surprise cette coalition ? Non car G. Simeoni et F. Tatti ont appris à travailler ensemble à l'Assemblée de Corse. Vent debout contre  la liste Jean Zuccarelli (PRG - PC, 32% au 1e tour): cette coalition percutante (62% des suffrages au 1er tour) rassemble l’autonomisme de gestion ( Inseme per Bastia), le Parti Socialiste, la droite libérale. Objectifs: une« meilleure administration de la vie démocratique communale » et un nouveau mode de gouvernance. C’est totalement inédit à Bastia où Emile Zuccarelli (ancien député, ancien ministre) a gouverné avec une gauche unie depuis les années 70 et avec notamment les communistes, très bien implantés depuis la Résistance et l’après-guerre. GILLES SIMEONI. Profondément démocrate et opposé à la violence, le fils d’Emond (père du nationalisme insulaire), est né et a grandit à Bastia où il vit avec sa famille ( 43 ans , 3 enfants) . Pour lui (qui fût l’avocat d’Yvan Colonna) cet accord est en phase avec les intérêts majeurs des Bastiais et de la Corse: « c’est un choix fait avec lucidité et courage politique. Il fallait prendre en compte le message des électrices et électeurs bastiais, la diversité des opinions, en particulier la rupture avec le système en place, les pratiques claniques qui ont prospérées, l’opacité des procédures, les pressions, le chantage au logement. » Avec la volonté de construire une alternance victorieuse dimanche, Gilles Siméoni  ((32, 3 % au 1er tour) déjà Conseiller Municipal et Conseiller Territorial , n’a pourtant jamais dirigé une collectivité locale. « Tous les maires compétents et expérimentés dit-il ont commencé un jour et ont été d'abord des élus sans expérience ! L’un des critères de la bonne santé d’une démocratie c’est justement l’alternance. Je suis engagé corps et âme en politique parce que cette ile mérite mieux que ce qui existe aujourd’hui. La défense de l’intérêt collectif du peuple corse reste le moteur de mon engagement. Bastia concentre tous les enjeux actuels de la Corse.»  FRANCOIS TATTI. La gauche socialiste (au pouvoir dans la précédente mandature), plus la droite Ump , plus une équipe profondément autonomiste mais sans expérience de gestion, peuvent-ils gouverner ensemble ? Cette construction inédite (déjà en route pour les candidats de Bonifacio et Porto Vecchio ) tient au statut particulier de la Collectivité Territoriale de Corse. Et à l’immense travail ( en cours) accompli par une Assemblée de Corse qui dispose de pouvoirs décisifs pour l’avenir et la gestion quotidienne d’un territoire. Cette île, haute montagne dans la mer n’est pas une région comme les autres. Elle peut (enfin!) imaginer des solutions ciblées, lancer des programmes de développement adaptés à l’insularité et plus efficaces que les diktats de la technocratie parisienne. François Tatti (14,6%) est numéro 3 de cette liste commune, après EMMANUELLE DE GENTILI ( Bureau National du PS, Conseillère Exécutive de Corse, Présidente de l’Office Hydraulique) et candidate au poste de première adjointe au maire de Bastia. Le Président du Syvadec (Syndicat de Valorisation des Déchets) a déjà soulevé des montagnes pour  convaincre et rassembler les élus insulaires sur la collecte - tri- recyclage des emballages et déchets. Un exploit. François Tatti précise : « la dynamique initiée à Bastia a du sens, ici les forces du changement sont  largement majoritaires. Parvenir à les rassembler, malgré nos divergences politiques, et en si peu de temps, tenait d’un pari fou ! Nous l’avons fait, c’est notre responsabilité, nous n’avions pas le choix, les Bastiais nous ont mis au pied du mur ! Etes - vous capables de relever ce défi , de construire réellement  une plate- forme d’union,  mettant de côté vos différences  politiques sans les masquer ? Désormais la comparaison des compétences et expériences des deux équipes en compétition au 2e tour , montre a l’évidence que nous avons un avantage déterminant pour dimanche. ». JEAN ZUCCARELLI. Maniant l’injure animalière avec une certaine créativité Jean Zuccarelli fustige « les arrangements politiciens » . « Cette alliance dit-il c’est le mariage de la carpe, du lapin et du loup. Leur ambition n’est pas de servir Bastia mais de se de servir de Bastia pour des ambitions personnelles. C’est l’union de la honte ». Sans plus d’arguments, chiffres ou preuves pour appuyer son propos, comme lors du débat RCFM-CorseMatin du 26 mars. Jean Zuccarelli n’a cessé de manier l’invective. Remarquons que François Tatti, Emmanuelle de Gentili, Julien Morganti, Marie-Claire Poggi issus de la précédente mandature ont effectué du très bon travail pour Bastia et qu’ils ont un bilan remarquable concret, visible, qu’on l’on peut découvrir en se promenant dans les rues de la ville. REPUBLIQUE DECENTRALISEE. Comment François Tatti, républicain convaincu , opposé au statut de résident et à la co-officialité de la langue corse, va-t-il gouverner avec un probable futur maire nationaliste modéré ?  François Tatti : « je reste un républicain mais je ne suis pas un jacobin. Je suis un républicain décentralisateur fortement attaché aux pouvoirs locaux. Ils sont l’expression de la meilleure administration territoriale. » Autre spécificité dictée par l’intérêt majeur de la ville : ce pacte de gouvernance mettra en sourdine les divergences politiques « qui ne devront pas interférer dans la gestion municipale et seront traitées dans d’autres hémicycles » ( Assemblée de Corse, Assemblée Nationale et Sénat, Parlement Européen).  L’élection de cette équipe dirigée par Gilles Siméoni pourrait enfin sonner le glas du mépris des grands médias dominants à l’encontre de l’île « région périphérique ». COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE. La Corse a longtemps souffert d’être le sujet de laboratoire d’une  République parfois versatile et incohérente, et qui a souvent changé de braquet, de vision politique et de cadrage économique vraiment adapté. Aujourd'hui l'île ( 2 départements 2A et 2B)  fonctionne, se développe via des programmes nationaux et européens mieux ciblés sur ses besoins économiques et ce, toujours avec des objectifs de protection de l'environnement. Ainsi  la CTC gère les infrastructures (routes, fer, ports, eau, assainissement, déchets, énergie, technologies de l'information, environnement, tourisme, entreprenariat, agriculture et forêt, pêche et aquaculture, enseignement et formation professionnelle etc...) . Via quatre fonds structurels européens (FEDER, FEOGA, FSE, IFOP) concourant aux financements. Toutes les Régions de France ont accès à ces mêmes mécanismes, toutefois , ce ne sont pas des îles. Les réflexions , les enjeux sont différents, les décisions ( reseau routier ou fer par exemple ) sont encore plus partagées avec des organismes nationaux.  

Liliane Vittori

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