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Billet de blog 25 juin 2015

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Assemblée Nationale assiégée par 500 maires ruraux mobilisés contre une reforme territoriale « urbaine et dogmatique ».

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Une Assemblée Nationale assiégée par 500 maires ruraux parqués et malmenés par les Crs : le triste spectacle du soi-disant dialogue social en France. Une loi NOTRe de « Nouvelle Organisation Territoriale de la République » formatée, rédigée, alignée sur les intérêts à court terme des agglomérations urbaines ? Voilà, selon les Maires Ruraux, le dogme urbain de la technocratie française toute puissante. Tout le contraire donc d’une vraie décentralisation clâment ces élus de l'AMRF (10 000 maires en France), qui maintiennent la pression sur les députés et le Gouvernement de Manuel Vals avant le vote de la loi. Ces élus ruraux sont-ils insolents et outrecuidants vis-vis des dirigeants des collectivités de Paris-Ile de France, des villes, des banlieues, des grandes métropoles régionales ? Ou bien les maires du rural sont-ils plus proches et plus conscients des réalités vécues par 33% de la population française résident en zone rurale? Vont-ils lâcher prise ou se sentent-ils investis d’une mission quasiment divine en faveur de la proximité, de la solidarité et des valeurs encore véhiculées par le monde rural ? Une Loi NOTRe formatée pour les aggglomérations urbaines au detriment du monde rural ? Hier devant une Assemblée Nationale assiégée : une manifestation de 500 élus du monde rural bardés de leurs écharpes tricolores a failli dégénérer en bataille rangée avec les policiers. Du jamais vu ! Ou est ce dialogue social dont se gargarise tant la gouvernance socialiste ? Ne subsistent, dans le flot continu de l'information, que quelques images de violences policières, indignes d’une gouvernance moderne. Tour ceci accentue l’image déplorable et folklorique d’une France incapable de gérer par la voie du dialogue, ses conflits sociaux. Une France où la démocratie est en panne. Consternant. En ligne de mire : la technocratie. En désaccord profond depuis des mois avec le projet de loi NOTRe, les Maires Ruraux de France tâclent durement les parlementaires cumulards « maire de grandes villes ou de président d’intercommunalités ou d’agglomération qui ne prennent pas en considération la manière dont vivent les ruraux et travaillent leurs élus. Comme le symbole d’une difficulté de cette Chambre des députés à accepter un dialogue sur le fond et entendre la volonté des élus ruraux à développer leur territoire. » Un vrai hiatus entre les maires de petites communes de moins de 3000 habitants  et la représentation parlementaire. Vanik Berberian Pd de l’AMRF exprime l’inquiétante lassitude des élus ruraux : « ils déplorent que l’intérêt pour les maires ruraux soit souvent limité à la quête des 500 signatures de parrainage pour l’élection présidentielle. Le mot de ruralité n’a été intégré qu’au bout de deux années de gouvernement dans un portefeuille ministériel ». Il précise : « l’intercommunalité, formidable outil à l’origine, est dévoyée au service de la concentration des pouvoirs sans garantie d’efficacité ni d’économie. La réforme des dotations plus qu’urgente n’est encore qu’un projet malgré des décennies d’inégalités injustifiées entre riches et pauvres qu’ils soient urbains ou ruraux. Le plan Ruralité peine à se traduire concrètement et à se mettre en place. » Une délégation de 120 maires a été reçue par les Ministres Marylise Lebranchu (Décentralisation, Fonction Publique), André Vallini (Réforme territoriale) et par David Habib, député des Pyrénées-Atlantiques vice-président de l’Assemblée nationale. L’AMRF annonce : « tous les maires présents mercredi, comme ceux mobilisés sur leur département, ont décidé de poursuivre et amplifier l’action pour l’adoption d’une loi qui ne soit pas une preuve supplémentaire du processus d’épluchage du niveau communal ou d’affaiblissement de la légitimité de la municipalité par un nouveau mode d’élection aux conseils communautaires. Trop d’inconnues et d’articles inacceptables sont en cause. Les maires ruraux seront donc exigeants et vigilants jusqu’au terme du débat parlementaire pour ne pas être trompés une fois de plus. » Plusieurs rassemblements ont déjà été organisés ces derniers jour, notamment à Nice et samedi à Quimper. D’autres actions suivront : mairies fermées, crêpes noirs sur les panneaux. Les Maires Ruraux ont rappelé leurs propositions « pour une organisation territoriale s’appuyant sur sa cellule de base : la commune ». Le monde rural représente 92% des communes et 33% de la population. Les Maires ruraux font valoir une statistique qui fait peur : « un citoyen du rural bénéficie de subventions publiques à hauteur de 64€ annuels… contre 128€ pour les citadins ! ». Une injustice - plutôt une schizophrénie - qui se renouvelle et se reproduit mécaniquement dans un pays qui ne cesse pourtant de vanter, avec nostalgie, la France rurale, sa gastronomie et son patrimoine culturel. Obstinés et  têtus, les Maires Ruraux refusent « une vision technocratique et rigide qui valide, lois après lois, une idée contraire à l’esprit de la décentralisation. ». Ils demandent « plus de liberté d’action locale pour plus d’efficacité, de simplification en vue de développer les territoires ruraux. ». Dans leur ligne de mire :le vote des conseillers communautaires, le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal), le transfert obligatoire de compétences. 

LV

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