Après l’Australie, les Usa : la France (Marseille et Ajaccio) accueille le 3e congrès Aires Marines Protégées (IMPAC3 21-27 oct., 87 nations, 1300 délégués). Philippe Martin ministre Écologie, Développement durable, Énergie et Paul Giacobbi député de la Hte-Corse, Pdt de la CTC, Pdt l’Agence des Aires Marines protégées, organisent le 26 octobre à Ajaccio le grand rendez-politique qui clôt ces rencontres internationales soit 20 ministres pour sauver les océans.
Quoi de plus pertinent qu’une île en Méditerranée pour comprendre les enjeux écologiques et humains de la préservation de la ressource maritime ? La conférence des Nations Unies Rio+20 avait insisté sur « la conservation et l’exploitation durable des ressources marines pour assurer le développement de la population humaine, préserver la biodiversité marine, côtière et insulaire ». Objectif planétaire : créer un réseau cohérent d’aires marines protégées (AMP) couvrant 10% des océans d’ici 2020 (objectif d’Aichi-Nagoya ). Sur la base du rythme actuel « cet objectif serait atteint en un siècle. Y parvenir en sept ans demande des prises de décisions internationales, la mobilisation des acteurs de la mer ». Un avenir du monde moins sombre et plus écologique se dessine-t-il ? Il faut y croire, et de toute façon, il n’existe aujourd’hui aucune autre solution, que la coopération internationale et la pédagogie. La conférence d’Ajaccio précède la 68e assemblée générale des Nations Unies et la XIIe Conférence des Parties à la Convention pour la diversité biologique (2014) Ainsi les « services écosystémiques » désignent ce que la nature produit et qui bénéficie aux humains. Une mer (en bonne santé ) possède une valeur économique, produit des poissons, attire les touristes, augmente la qualité de vie. Mesurer ces bénéfices induits (l’évaluation écosystémique) : un thème des ateliers et conférences de IMPAC3 à Marseille et Ajaccio. Autre tendance émergeante : la méthode locale et solidaire pour protéger une zone marine. Avant les Etats sur les 5 continents décidaient (éventuellement) et géraient (selon leurs moyens) les aires marines à sauvegarder. Aujourd’hui place aux acteurs locaux : riverains, usagers, professionnels, sportifs, pêcheurs, scientifiques, militants associatifs, autorités régionales.
Olivier Laroussine Directeur des Aires Marines Protégées : « avant l’Etat décidait tout seul de tout. On évolue vers des processus participatifs. L’outil de gestion d’une aire marine protégée signifie connaître les espèces, les habitats, les ecosystèmes, les activités humaines, les moyens de police et de surveillance pour faire respecter les règles. Tout cela est maintenant programmé. Et les acteurs ont appris à discuter ensemble de ces modèles de gestion ».
Sur place à Marseille des ateliers, des expos, des films illustrent ces expériences sous toutes les latitudes, sur les 5 continents ( focus Senegal, Seychelles, Mozambique, Colombie, zones polaires, pêches en Méditerrannée etc..). la rencontre majeure internationale des aires marines protégées. IMPAC3 (87 nations, 1300 délégués) est l’une des dernières étapes avant « l’objectif de protéger 10% des océans d’ici 2020 ». Largement ouvert à la société civile ce congrès innove aussi par la valorisation de la dimension socioculturelle des aires marines protégées. Une thématique en phase avec les méthodes de protection de l’environnement appliquées, en Corse en particulier, depuis 2 décennies. Technique, scientifique, citoyen : IMPAC3 a reçu 700 contributions internationales. Les 4 journées de Marseille portent sur la connaissance scientifique du milieu marin, les outils et les réseaux AMP, les catégories d’Aires Marines Protégées à l’échelle mondiale, les marges de progression, la gouvernance, les partenariats avec l’industrie. Essentielles, les approches régionales transfrontalières synthétisent la philosophie de ces rencontres. On parlera aussi des « aires protégées climato-résilientes » (face aux cataclysmes) , et des parcours vertueux des professionnels de la pêche « de la défiance au partenariat ». Programmes, réseaux, initiatives locales déjà en place : cette diversité est un défi. Les délégués examineront les répercussions des objectifs internationaux au niveau régional pour disent-ils « catalyser les synergies au travers de réseaux cohérents, efficaces et bien gérés. Les débats auront une forte dimension transfrontalière » IMPAC3 se clôturera avec une rencontre politique à Ajaccio : la Conférence ministérielle pour la préservation des océans présidée par Philippe Martin Ministre de l’Écologie, du Développement Durable de l’Énergie. A ses côtés : Paul Giacobbi député de la Haute-Corse, préside le Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale ainsi que Pdt de l’Agence des AMP, Julia Marton-Lefebvre ( Union Int. conservation de la nature IUCN) , Pierre Ghionga (Pt Office de l’environnement de Corse), Frédéric Cuvillier, Ministre desTransports, Mer, Pêche. Sont invités : 20 ministres étrangers, des structure internationale (la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial, la Convention sur la diversité biologique, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement…), et les grandes ONG (Living Oceans, WWF, CI, The Nature Conservancy , Pew....).
Selon Paul Giacobbi : « l’enjeu de cette conférence sera de concrétiser politiquement les recommandations techniques du congrès et de décider des actions à mettre en œuvre pour renforcer le réseau international d'aires marines protégées. Cela s’inscrit dans l’objectif d’Aichi de la Conférence de Nagoya de protéger 10% des océans d’ici 2020. » Les sessions plénières sont diffusées sur le webtv d’IMPAC 3: www.oceanplus.tv). Ce congrès est axé sur « l’océanité » notion centrale sur la prise de conscience du lien unissant chaque humain à l’océan, où qu’il vive. Partant des rives méditerranéennes à Marseille et Ajaccio , pour ouvrir vers d’autres horizons, « l’enjeu actuel est d’inviter les nations à assumer collectivement la responsabilité du devenir des océans en tenant compte des réalités sociétales. » Outre un concert de chants polyphoniques corses, les délégués visiteront Ajaccio, la route des Sanguinaires, la Réserve naturelle de la Scandola-Girolata-Calanques de Piana, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Liliane Vittori