A Porri-di-Casinca : La Table du Querciu

Comme par enchantement, ce qui était la « Ruine » bien connue des enfants du village, est redevenue une propriété familiale avec châtaigniers et chênes, un restaurant doté d’une vue exceptionnelle et bientôt des chambres d’hôtes. Salades du Berger, Corsica Burger, Escalope Marsala, Tartines grillées au fromage de Porri, Galettes  bretonnes, Vins corses et Mojito ...voici La Table du Querciu. La vieille bâtisse quasi ensevelie par la végétation, fait place à une élégante maison sur trois étages

avec terrasse panoramique, surplombant la mer Tyrénnienne, la vallée du Fium’Altu, Folleli, Taglio-Isolacciu et l’Ampugnani.

La Table du Querciu a été inaugurée en présence de tous les habitants du village.

Pour Jérôme Colonna-Santini qui a crée le restaurant avec son partenaire Eric Kerreneur, c’est un parcours de redécouverte de ses racines familiales de Porri et du site du Querciu, qui avait jadis appartenu à sa famille…mais il n’en savait rien.
Comme un conte de fée bien réel à savourer le soir devant la mer. Une histoire qui se passe à Porri-di-Casinca et nulle part ailleurs.  

Revenu au village Jérôme Colonna-Santini, ne connaissent que l’autre maison de son grand - père Santini sise à Panicale. Jérôme Colonna-Santini :

« Je suis très famille, et en venant à Porri, il y a dix ans pour la première fois, je voulais connaître l’histoire de mes ancêtres du côté Santini. Quand j’ai vu cette ruine avec sa tourelle, c’est comme si je revenais à la maison mais je n’en connaissais aucune photo, je ne savais pas même pas que cette maison avait appartenu à ma famille. Et pourtant ce sentiment d’appartenance je l’ai vécu. Ici, je me suis tout de suite senti chez moi, dans cette ruine où des arbres poussaient à l’intérieur ! Ensuite on m’a expliqué que c’était une des propriétés de mes ancêtres. Alors, symboliquement, j’ai pris une pierre que j’ai amené avec moi sur le continent ou je vivais, je dormais avec la pierre sur ma table de nuit. Mais là, rien n’était encore à moi ! Mes enfants Enzo et Flavie eux-aussi gardaient une pierre d’ici avec eux comme un voeux. » Ensuite Jérôme a acheté le Querciu qui était passé par 3 propriétaires et maintenant quand on passe la grande porte en fer forgé, on aperçoit la terrasse d’un restaurant….D’autant que l’épisode de la clé  continue de raconter cette histoire incroyable mais vraie…

Jérôme Colonna-Santini :  «  maintenant je peux redonner vie a un lieu. J’ai un profond respect pour mes ancêtres, qui m’ont laissé cette maison, comme en héritage à travers le temps mais qui n’en est pas un. C’est une belle histoire, sans cette maison je ne serais pas revenu dans le village. 
Ainsi, avant les travaux, je suis venu du continent une semaine pour tout préparer, que tout soit propre, pour une nouvelle petite maison qui a été notre première réalisation. 
Un soir, je ratisse devant la porte de la Ruine et en fin de journée, le dernier coup de dent du râteau se prend dans une clé, la voici! Elle n’ouvrait aucune porte, après j’ai trouvé cinq autres clés dont une posée sur un mur recouvert par les ronces, elle était posée devant comme oubliée mais présente quand même. » Ces clés , symboles de la continuité, représentent un peu l’histoire à éclipses de la Corse, depuis les ravages des razzias barbaresques jusqu’aux occupations génoise, pisane puis française (en 1769 le Traité de Versailles). C’est à dire un perpétuel exil vers le continent, un constant « partir-revenir » permanent du fait des mobilisations pour les guerres de 1870, 1914 et 1943, où tant de jeunes Corses ont perdu la vie et n’ont jamais revu leurs jardins, leurs troupeaux, leurs forêts, leurs villages. La revitalisation du rural est relancée maintenant avec l’espoir d’une reprise de l’activité culturelle et de l’économie locale avec des emplois directs et induits notammentgrâce à l’éco-tourisme qui dispose en Corse d’un réseau et d’une charte. En Casinca, des jeunes s’installent et créer leurs entreprises. A Porri en plus du restaurant Table du Querciu, il y a un bûcheron, un berger producteur de fromage et deux apiculteurs.

La première saison commerciale de la Table du Querciu s’est très bien déroulée avec beaucoup de clients et un bon chiffre : «   nous avons eu des clients heureux  qui nous ont accordé leur confiance pour le démarrage. On travaille une carte avec des plats simples

et goûteux. C’est un lieu ou l’on se sent chez soi, les gens s’y sentent bien , c’est exactement l’image que je voulais donner. Et quand il y a le coucher de soleil magnifique derrière la montagne, le service s’arrête ! On admire le spectacle. »

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