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Billet de blog 27 septembre 2017

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Députés Pe a Corsica et loi sur la sécurité intérieure.

Loi sur la sécurité intérieure : lors du débat, les députés Pe A Corsica face à un Rapporteur de la Commission des Lois dépourvu de connaissance historique et de conscience politique. Il confond les méthodes criminelles du terrorisme islamique avec l'actuel processus électoral et politique qui se déroule en Corse.

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Illustration 1

Assemblée Nationale 26 septembre 2017.  Débat sur le projet de loi sur la sécurité intérieure censée se substituer à l’état d’urgence. Lequel avait été décrêté immédiatement après la série d’attentats meurtriers du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis Stade de France. Les trois députés nationalistes Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani, Paul-André Colombani présentent 20 amendements dont le n° 435 co-signé avec Jean Lassale député des Pyrénées-Atlantiques et ancien candidat à la Présidence de la République. Alors vrai débat politique ou simulacre ? "Terrorisme" ou processus politique et électoral ? Un Rapporteur de la Commission des Lois peut-il être, dépourvu de connaissance historique et de conscience politique, au point de confondre les méthodes criminelles du terrorisme islamique avec l’exigence de démocratie telle qu’elle se manifeste en Corse ou en Catalogne ? Voici le premier dérapage, la première gaffe, le premier crash test, la première « faute morale majeure » commise par la majorité LRem lors du débat sur la loi antiterroriste. Il faut le préciser personne ne s’attendait à une performance. De plus, et malgré une vingtaine d’amendements rédigés et commentés, les trois députes nationalistes de Corse ont récolté une réaction insultante et « scandaleuse » de la part du député Raphaël Gauvin, nouveau Rapporteur de la Commission des Lois. Il a osé déclarer à la tribune de l’Assemblée Nationale : « à notre sens, il n'y a pas lieu de faire la distinction entre le terrorisme islamique, basque ou corse » A cet amalgame dangereux et plus que douteux s’ajoute un précédent hélas peu flatteur pour le Gouvernement E. Macron - E.Philippe. En effet en 1941, les nazis qualifiaient les Résistants de « terroristes ».

Illustration 2

Lors de ce débat, les trois députés Per a Corsica ont dénoncé « la dérive sécuritaire du Gouvernement » en particulier la conception extensive de la notion « d'actes de terrorisme » qui disent-ils « dépassent la simple lutte contre l'islamisme radical, objet premier à notre sens du projet de loi. » Concernant la nouvelle gestion de l’assignation à résidence « pratique courante des régimes fascistes », le député de la Corse-du-Sud le Dr Paul-André Colombani a souligné : « nous refusons que la lutte contre le djihadisme devienne un prétexte opportun, pour assigner à résidence, voir provoquer délibérément, les Corses, les Basques, les zadistes, les lanceurs d’alerte, les Bonnets rouges ou tout autre activisme, qui sans mettre en cause les fondamentaux de la société européenne, ont le seul tort d’agacer les gouvernements au pouvoir. »
Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani, Paul-André Colombani ont tenté de « limiter les mesures exceptionnelles prévues par l'Exécutif afin de préserver les libertés fondamentales, mais aussi et surtout de les circonscrire à l’islamisme radical ». Ils ont aussi dénoncé « les agissements de l'Etat à l'encontre des militants politiques corses dont les actes et les intentions ne peuvent être en aucun cas assimilés à des actes de terrorisme. ». Ils ont largement cité l’interpellation récente de Franck Paoli (à Ajaccio) et les rafles d’élus effectuées en Catalogne pour « délit de vote » et d’exercice du « libre choix ». Jean-Félix Acquaviva insiste : «  nous appelons le Gouvernement à se ressaisir et à prendre ses responsabilités. Les méthodes, les buts, et le " bilan " des djihadistes ne sont en rien comparable avec les actes de violences commis en Corse, qui n'ont jamais terrorisé la population en s'attaquant aveuglement à des civils innocents et notamment des enfants. Il est inquiétant de voir le Gouvernement de la France se perdre dans ce type de confusion. Cette attitude est indécente et insultante. La majorité territoriale Pè A Corsica , les élus de toutes tendances au sein de la Collectivité Territoriale de Corse, accompagnés de plusieurs centaines d’élus locaux et de municipalités, travaillent à l’enracinement de la paix et de la démocratie dans l’île. Ils demandent le rapprochement de prisonnier et l’amnistie. Et alors que le FLNC a déposé les armes depuis 3 ans: il y a des amalgames qui relèvent de la faute morale et politique majeure. »

LV

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