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Billet de blog 28 janvier 2017

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SmartFipa2017. Hologrammes et réalité augmentée : la télévision du futur sans écran.

Produire un « récit » avec les technologies du numérique en préservant l’émotion ? La télévision du futur sera immersive, interactive et sans écran grâce à la réalité augmentée. Le SmartFipa 2017 repousse les frontières du virtuel les hologrammes « entrent dans le champ de vision, se superposent à la réalité et vous intégrent à l’histoire. »

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A Biarritz, le SmartFip@ avec ses films, ses « keynotes », son prix, son Hackathon et ses « applis web mobile » fonctionne comme la cellule-souche capable de fertiliser la télévision de demain. François Sauvagnargues Délégué général du Fipa : « le smart est le coeur d’un festival qui repose sur 4 piliers. La sélection globale, le Fipa Industry professionnel avec les tendance, l’actualité de la télévision mondiale en regard de l’évolution numérique. Le smart c’est l’étape suivante, l’innovation. Quels seront les usages et les impacts à court terme du numérique ? ».  Une vision plus aigüe et plus perspicace de la réalité. « La façon de voir le monde… va changer le monde que vous voyez » déclare David Dedeine de Asobo Studio. Comment ? Grâce aux hologrammes qui vont investir la vie quotidienne et donner aux observateurs que nous sommes, une vision plus aigüe et plus perspicace de la réalité. Une « réalité augmentée » qui colonise la création et l’existence humaine, au-delà du jeu vidéo, du cinéma numérique, du spectacle vivant et des parcs d’attractions.  Et l'exercice bien français du meeting politique : ce dimanche 5 février on voit Jean-Luc Mélenchon en double ! Le show du candidat à la Présidentielle à Lyon sera retransmis en direct et hologrammé à Paris. Au SmartFip@ de Biarritz on a vu les Hololens de Microsoft proposant la vision « réalité augmentée au-delà de l’écran » via les lunettes de réalité virtuelle en 3D.

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La " Réalité Augmentée" et ses hologrammes  capable de détecter les fausses déclarations. Il s’agit, dans un premier temps (et ici pour une expérimentation d’une dramaturgie de jeu vidéo), de scanner-modéliser l’espace réel (maison,murs, mobilier) dans lequel se déroule une intrigue. Les personnages ( policier, enquêteur, victime, intervenant divers) sont hologrammés. Leurs regards, comportements, déplacements sont repérés, analysés. La psychologie humaine entre en scène notamment via les fondamentaux habituels et naturels dont « le contact occulaire ». La gestuelle sur site est accompagnée, phasée, incarnée en temps réel. Là se situe le point de bascule génial de la  réalité augmentée, une nouvelle façon plus logique, d’observer le monde… et de détecter ses mensonges et anomalies ! Hololens-Microsoft permet de lire, décrypter les actions…et jusqu’à la mémoire des intervenants. Le casque de réalité augmentée, nouvelle interface holographiques, intervient en « surimpression de la réalité » en temps réel in situ sans écran. Cet outil multi-usages annonce une nouvelle frontière technologique pour l’apprentissage, la formation, le tourisme, l’architecture et l’exploration encore plus intelligente de toute situation. Il est question « d’observateur translucide ». 

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Le vocabulaire de la technique, souvent inspiré du grec ou du latin, nous dit que « translucide qualifie un corps laissant passer une lumière diffuse ». Une présence diaphane, autant dire quantique et pas vraiment éloignée du mystère encore non élucidé de l’existence humaine dans ses composés physiques ou spirituels… Ces hologrammes vont investir la télévision devenu une galaxie de nouveaux médias immersifs et interactifs. Christopher Canalis qui programme le SmartFipa : « l’industrie audiovisuelle opère une mue inédite. Transformée, voire bousculée, par la révolution digitale, elle doit faire preuve d’adaptation et d’audace pour en saisir les opportunités. De la réalité augmentée aux hologrammes tactiles, des interfaces homme/machine à l’intelligence artificielle et émotionnelle, les nouvelles technologies n’ont pas fini de révolutionner la narration. La prochaine grande étape : La narration au-delà de l’écran. Demain, l’histoire et les personnages n’auront plus besoin d’écran pour exister, ils s’inviteront dans la réalité, jusqu'à inclure le spectateur dans l’histoire. ». Feedback control. Plus loin vers le futur, on a écouté au SmartFipa (avec attention mais sans tout comprendre…) l’extraordinaire communication de Yasutoshi Makino, chercheur de l’Université de Tokyo. Il a annoncé la « technologie haptique » comme étape suivante après la réalité augmentée et virtuelle. Imaginez des hologrammes que vous pourriez toucher ? C’est possible, ses HaptoClones, êtres virtuels, délivrent les mêmes sensations au toucher, le même contact tactile que le corps réel. Cette recherche avancée sur la « sensation de contact » (feedback control) vise à reproduire les perceptions humaines. Autre incursion dans un réel toujours plus métamorphosé : les Bots, contraction des chatbox les « robots conversationnels ». Des programmes et algorythmes capables d’assurer les échanges démultipliés en temps réel. Avec qui ? Avec nous. Depuis 2001 Odyssée de l’Espace, le film « Her » ou encore « Black Mirror », les robot parlent…

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Aujourd’hui, ils sont activés par nos écrits ou nos paroles comme Siri (Apple), Google Voice ou S Voice de Samsung. Toutefois, ces gentils robots toujours souriant ne sont pas parfaits. Et, à cause d’une certaine perversité humaine persistante, ces entités numériques peuvent être manipulées. Ce fut le cas de Tay crée en 2016 par Microsoft. Le géant de l’informatique mit fin à l’expérimentation… 16h  à peine après sa mise en ligne. Un flop retentissant suite aux innombrables « communications » racistes, révisionnistes ou complotistes introduites par des internautes malveillants. En cause ? La possibilité, dangereuse ou bénéfique, « d’apprentissage » (machine learning ) d’une intelligence artificielle (IA). Elle se nourrit des communications, évolue, s’adaptant au milieu naturel ou aux mots et convictions sous-jacentes des « interlocuteurs ».

"Tantale" le Président capable de tous les reniements, trahisons et voltefaces. Consécration pour le SmartFip@ : la cérémonie d’inauguration du Fipa 2017 s’est ouverte sur un moyen métrage politique et interactif « Tantale » (réal. Gilles Porte La Générale de Production).

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Les spectateurs dirigent la progression du scénario en votant ( choix 1? ou 2?) sur smartphone. On suit un Président de la République négociant les ultimes tractations avant le vote final de l’attribution des Jeux Olympiques de 2024. Qui va l’emporter de Paris ou Mumbaï (Inde) ? Comment est conçu le scénario, entre cigare et whisky en placement de produit, et arborescence? Chantage, coup d’état et déstabilisation d’un pays africain, manipulations du Cac 40, plus un président de la République se transformant en lanceur d’alerte. C’est du jamais vu. Deux versions ont été présentées à Biarritz : le résultat des choix du public et un scénario alternatif et son arborescence. 

« Tantale » ambitieux, produit d’appel pour une télévision réellement interactive offre un suspense ultra classique, un peu convenu et des acteurs légèrement désincarnés. Ou se situent le charme de la fiction et de l’imprévu? François Sauvagnargues: «  c’est un peu le graal des films high tech, il ne faut surtout pas tomber dans un gadget qui remplacerait la narration. Le spectateur doit adhérer à l’histoire qu’on lui raconte. Les créateurs explorent au-delà des outils traditionnels du cinéma. Pour Tantale il y a une proximité extraordinaire avec le personnage du président, on est dans sa tête!  Notamment via le visionnage sur le site francetv.fr  avec les écouteurs dans les oreilles et un son spatial à  360°. Alors, la voix intérieure s’incarne absolument, on devient soi-même le président, on s’entend parler et réfléchir. »

"Une expression collective et démocratique..." . Tantale produit par France Télévisions, première mondiale quant aux moyens investis, entre en résonnance avec la préoccupation centrale des médias y compris la presse écrite : l’interactivité. Autre plus de Tantale: la double sollicitation vers le spectateur, auquel on demande de faire jouer à la fois ses pulsions,  instincts et intuitions… mais aussi sa réflexion et sa raison. Les résultats des « votes » ouvrent sur des solutions multiples que l’on peut jauger, observer comme des enchaînements logiques de cause à effet. Déjà autour des années 90, la Cité des Sciences avait réalisé un prototype de film interactif, une comédie dramatique baptisée « Stratégie pour une soirée". Cela avait sans doute échappé aux créatifs mais l’essentiel du bénéfice résidait déjà dans la psychologie et la thérapeutique. Avec Tantale ajoute le délégué général du Fipa « il s’agit d’une expérimentation sur les principes d’une influence négative ou positive du public pour se libérer dans une expression collective et démocratique. »

L Vittori.

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