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Billet de blog 29 mai 2017

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Méditerranée: les marées noires des rois du pétrole : qui en veut encore ?

Gilles Simeoni Pd du CE de Corse lance une mobilisation politique contre le risque écologique majeur de marées noires en Méditerranée. La solution ? Interdire les permis d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures, soit un moratoire intégral des forages en Méditerranée... alors que des sociétés européennes viennent d'obtenir des autorisations d'exploration.

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Illustration 1

 - Saviez-vous que des compagnies pétrolières prévoient des forages en Méditerranée en contradiction avec l’accord de Paris COP 21 et les objectifs de la transition énergétique actée par la France et l’U.E.? En contradiction flagrante aussi avec le principe de précaution qui devrait prévaloir face aux risques sismiques en Méditerranée. 

 - Saviez-vous que de nombreuses autorisations de d’études de forage ont été délivrées notamment à la société norvégienne TGS NOPEC et que d’autres demandes d’instruction sont en cours sur la même zone, ou plus à l’Ouest sur le plateau continental espagnol ?

Illustration 2

- Saviez-vous que l’exploitation maritime des hydrocarbures, peut entraîner des catastrophes irréversibles en Méditerranée, mer fermée particulièrement fragile ? Qui se souvient de la marée noire Deepwater au large du Mexique ?

Illustration 3

Suite à une brêche de la plate forme sousmarine, une nappe de pétrole brut s’était répandue pendant de longs mois… sans aucun moyen technique connu pour stopper l’hémorragie de pétrole menaçant toute la vie dans l’océan, son écosystème, ses côtés, ses activités économiques, ses ressources, ses espèces sauvages et protégées? 

Illustration 4

Gilles Simeoni Président du Conseil Exécutif de Corse et Président de la Commission des Iles de la CRPM va conduire une vaste mobilisation politique contre ce risque écologique majeur qui menace les eaux territoriales et internationales au large de la Corse, de la Sardaigne, de l’Espagne et plus généralement toute la Méditerranée. La Commission des Iles est l'une des 6 Commissions géographiques de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d'Europe.

Gilles Siméoni préconise un moratoire des forages et des permis d’exploitation en Méditerranée rappelant aussi que la Corse a été historiquement à l’avant-garde des grands combats écologiques pour la protection de la Mer Méditerranée : lutte contre l'implantation (par la France) d’un site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella, combats contre la pollution des Boues rouges toxiques déversées par la Montedison (littoral italien), combats pour la protection des Bocche di Bunifaziu ( menacé par les passages de supertankers, chimiquiers, porte-containers), mobilisations pour le rail de sécurité du Canal de Corse. Rappelons que les premiers procès écologiques menés suite aux déversements des Boues rouges ont servi de jurisprudence et d’exemples pour les autres procès liés aux marées noires (Amocco Cadiz notamment). 

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COMMUNIQUE DE PRESSE DU CONSEIL EXECUTIF DE CORSE.

CULLETTIVITÀ TERRITURIALE DI CORSICA

COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE

 Cumunicatu di u Presidente di u Cunsigliu Esecutivu di Corsica

Demande d’autorisation et d’exploration d’hydrocarbures au large de la Sardaigne et de la Corse.

Appel à la mobilisation face à un risque écologique et économique majeur. Aiacciu, u 29 di maghju di u 2017

Une étude géophysique est en cours en vue d’autoriser des explorations d’hydrocarbures liquides ou gazeux au large de la Corse et de la Sardaigne, sur une surface de 20 200 km2 s’étendant de la latitude de Prupià jusqu’à celle d’Oristano.

Déposée par la société norvégienne TGS NOPEC, cette demande d’étude s’ajoute à d’autres demandes d’instruction sur la même zone, ou plus à l’Ouest sur le plateau continental espagnol.

Elle rappelle aussi la demande de permis de forer déposée il y a quelques années par la société Melrose au large de Port-Cros, gelée pour l'heure par un moratoire décidé en 2015 par l'ancienne Ministre de l'Environnement, Ségolène Royal. Mais ce moratoire ne vaut que pour le plateau continental français.

Il faut désormais aller plus loin et obtenir à l’échelle de la Méditerranée tout entière une interdiction totale de tout nouveau permis d’exploration ou d’exploitation d’hydrocarbure, en s’appuyant sur les accords pour le climat qui visent à réduire la production d’énergies fossiles, notamment l’Accord de Paris du 12 décembre 2015.

En effet, la Méditerranée est une mer fermée, ce qui renforce le caractère impactant, voire irréversible de toute pollution.La profondeur des forages, les risques sismiques avérés en plusieurs points du bassin méditerranéen, accroissent les risques de catastrophe. En 2010 par exemple, la brèche sous la plateforme Deepwater Horizon, au large du Mexique, n’a pu être colmatée qu’après de longs mois, entrainant un véritable désastre écologique. Un tel accident sur une exploitation pétrolière en Méditerranée pourrait occasionner une catastrophe écologique, économique et sociale majeure, y compris pour le tourisme durable qui est un des piliers de notre stratégie de développement économique.

La Corse est historiquement un acteur majeur des combats pour la protection de la Mer Méditerranée : lutte contre l'implantation d'un site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella, contre la pollution des Boues rouges, pour la protection des Bocche di Bunifaziu, rail du canal de Corse... Ce combat doit être mené plus que jamais à l'échelle de la Méditerranée tout entière, laquelle est un écosystème global. Le développement constant de notre politique euro-méditerranéenne, depuis notre accession aux responsabilités en décembre 2015, a renforcé notre audience et nos prérogatives en la matière.

 J’ai donc d’ores et déjà engagé trois démarches :

  - Saisine de mon homologue, le Président de l'Exécutif Sarde, Francesco Pigliaru, afin de lui proposer une intervention conjointe auprès des Gouvernements italien et français ;

  - Action, en ma qualité de Président de la Commission des îles de la CRPM, auprès de toutes les îles de la Méditerranée pour engager une action concertée auprès des instances européennes en vu d’interdire les autorisations d'explorations pétrolifères en Méditerranée;

  - Sollicitation de Son Altesse sérénissime, le Prince Albert II de Monaco, pour l’alerter sur les dangers que la prospection pétrolière sollicitée au large de la Sardaigne et de la Corse ferait peser sur le sanctuaire marin Pélagos, instauré par l’accord du 25 novembre 1999, liant la France, l’Italie et la Principauté, et situé à étroite proximité de la zone de prospection envisagée.

Le Conseil exécutif proposera lors de la prochaine session de l'Assemblée de Corse un calendrier d'actions, parmi lesquelles le vote d'une motion et l'engagement d'une mobilisation élargie à la société civile et aux acteurs du secteur marin et maritime (pêcheurs, associations, scientifiques, professionnels du tourisme, etc.).

 Gilles Simeoni.  Président du Conseil Exécutif de Corse

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