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Chaque année la même jubilation, le même bonheur à Bastia ! Etre immergé, tous ensemble, lovés dans nos fauteuils rouges et projetés au coeur de la vie émotionnelle intense telle qu'elle est vécue dans les films italiens. La fraternité dans le 7ème art italien ? Elle ne s'explique pas... elle se vit contrairement au cinéma français , toujours à la recherche d'un scénario de rencontre improbable.
L'Italie, la Corse : des racines, des vertus ancestrales, une sociologie, des combats d'hier et de demain, tous hérités de la Méditerranée, cette manière bien à nous, de vivre et de considérer la vie, la famille, l’espérance... Des rires et des larmes jalonnent les films italiens où les personnages sont réellement ensemble, dans la même approche compassionnelle de l'existence. Contrairement au cinéma français, cette exception culturelle largement subventionnée sur nos impôts. Dans les films français, en majorité, il s'agit de rencontres fortuites, artificielles , improbables, toujours traitées selon le même modèle. Dans cette société française fracturée: un scénario se répète. Un personnage central, dépressif et en crise, rencontre, toujours par hasard et très surpris quelqu'un... Au choix : un vieux ? un migrant? un handicapé ? un patron? un agriculteur ? Résultat ? Toujours le même film français...censé nous expliquer la fraternité de A à Z!
A Bastia en cette 36 ème édition: place aux réalisatrices avec des destinées de femmes extraordinaires ou inconnues. En ouverture et en avant-première: « C’è ancora domani » de Paola Cortellesi. Un film-événement, une oeuvre subtile sur le sort des femmes dans l’Italie des années 1940. Un premier long-métrage, qui déroule comme « une comédie douce-amère qui raconte l’histoire de Delia et se déroule juste après la libération et la période du fascisme. L’héroïne est une épouse et mère de famille qui vit dans le quartier populaire de Testaccio, au sud de Rome. Elle est régulièrement victime de son mari qui la frappe, la vexe et la néglige. Résignée, elle se soumet à sa condition. Jusqu’au jour où elle décidera de prendre sa vie de femme en main pour s’engager sur la voie de l’émancipation. » Après plusieurs prix au Festival de Rome c’est le plus grand et incontournable succès de l’année cinématographique 2023 en Italie.
Autre destin de femme « La Nuova donna » de Lea Todorov. « En 1900. Lili d’Alengy, célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux : sa fille Tina est née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors déficients ». Ensuite de Liliana Cavani : « L’ordine del tempo ».

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De la science fiction, un astéroïde, une apocalypse imminente qui sert de prétexte à un huis-clos, tout en psychologie et en « couples apparemment solides se délitent. Des célibataires qui se tournaient autour depuis des années se rapprochent. Des liens amicaux évoluent. Quoi qu’il arrive, à la fin de cette réunion amicale, plus rien ne sera comme avant. » . « Prima donna » de Marta Savina. La Sicile de 1965 pour décor et sujet de l’existence de Lia qui a grandi dans un village rural. « Elle est belle, têtue et sait ce qu’elle veut. Lorenzo, fils d’un patron local, tente de la séduire. Lorsqu’elle le rejette, fou de rage, il décide de la prendre de force. Au lieu d’accepter un mariage forcé, Lia le traîne au tribunal. Cet acte va pulvériser les habitudes sociales de son époque et va ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes. »
Le Festival du Cinéma italien de Bastia a invité toutes les stars et les personnalités qui ont compté dans le 7eme art italien et mondial: Claudia Cardinale, Gina Lollobrigida, Stefania Sandrelli, Ornella Muti, Alberto Sordi, Michele Placido, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Elio Germano, Carlo Verdone, Mario Monicelli, Dino Risi, Francesco Rosi, Ettore Scola, Paolo Taviani et bien d’autres.

Jean-Baptiste Croce, co fondateur et Président du Festival du Cinéma Italien de Bastia est revenu longuement dans un livre «En toutes confidences » sur toute l’histoire du festival . Voici un extrait : « La première édition de ces « Rencontres Italiennes » a eu lieu pendant cinq jours, du 8 au 12 février 1988. Huit films étaient au programme dont Regalo di Natale de Pupi Avati, Un ragazzo di Calabria de Luiggi Comencini, Lunga vita alla signora d’Ermanno Olmi qui dix ans auparavant avait obtenu la Palme d’or à Cannes pour L’arbre aux sabots et « Intervista » de l’immense Federico Fellini. A notre grande satisfaction, ce fut un succès. Nous avions relevé le défi et tenu notre pari. Nous pouvions donc continuer de plus belle sur cette lancée.Par la suite, le festival s’est développé, émancipé, professionnalisé. Il y a eu des dizaines d’invités, des centaines de projections et des milliers des spectateurs. Je me suis amusé à compter que depuis le clap-départ plus de 900 films ont été présentés jusqu’ici, dont une grande majorité en avant-première. » En compétition de cette 36 ème édition : « Nata per te » de Fabio Mollo, « La bella estate » de Laura Luchetti, « Quando » de Walter Veltroni, « Il signore delle formiche » de Gianni Amelio, « Anna » de Marco Amenta, « Come pecore in mezzo ai lupi » de Lyda Patitucci,
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