A BASTIA ALTERNANCE ET " RESPIRATION DEMOCRATIQUE ". Historique victoire Siméoni-Tatti-Milani : vers une Corse plus républicaine...mais décentralisée ? Ou plus séparatiste ? « C’est tout le contraire du séparatisme ! » riposte Emmanuelle de Gentili, du Bureau National du PS, nouvelle première Adjointe au Maire: « avec cette victoire, la Corse se rapproche de la République ! Le message aux socialistes ? Notre liste nationaliste-gauche-droite traduit une transformation de la Corse, qui n’est pas stérilisée. Nous construisons un chemin de paix entre progressisme et conservatisme. Et notre vision de la Corse va bien au-delà de Bastia. ».
LIESSE à BASTIA. AVA TOCCA A VOI ! Avec 55,40 % des suffrages ( contre 44,60% à Jean Zuccarelli ) : sont élus GILLES SIMEONI MAIRE DE BASTIA (autonomiste modéré), Emmanuelle de Gentili (PS) 1e Adjointe, François Tatti (DVG), Jean-Louis Milani (UMP) soit 34 conseillers sur 43. Soulevés ! Portés ! Transcendés ! « Votez pour vous car vous écrivez une page de l’histoire de Bastia ! » clamait Jean-Louis Milani devant 2000 supporters lors d’un meeting enfièvré de fin de campagne à Bastia. Colistiers, ces nouveaux élus ce soir … marchaient déjà sur l’eau toute cette semaine, dans une ambiance de concorde, de liesse, de libération de la parole à Bastia. Sur tous les visages une joie communicative (sauf chez les partisans de Jean Zuccarelli). Car le nouveau maire Gilles Simeoni, qui a répété mille fois les mots « démocratie communale » et « transparence » , est avant tout, un « rassembleur ». Unissant l'autonomisme, la gauche, la droite dans une même amitié au service de l’intérêt majeur des Bastiais. Mais que d’épreuves traversées. Et tant de petits et grands pas en avant, dans la confiance, pour finaliser une liste commune où les numéros 2 et 3 sont de gauche et le quatrième soutenu par l’Ump ! Et tant de manoeuvres du PRG de Bastia...qui finalement échouent sur le fil. LE PARTI SOCIALISTE RENONCE, A PARIS, A EXCLURE E. de GENTILI. En effet, après la terrible et injuste exclusion cet automne de François Tatti du PRG, ce même Parti Radical de Gauche bastiais a tenté, la semaine dernière à Paris, d’éjecter E. de Gentili du PS première secretaire fédérale PS de Haute-Corse. ! Elle est Conseillère Exécutive de Corse, chargée des Programmes Européens, Présidente de l’Office Hydraulique et ex Adjointe à l’Urbanisme du maire sortant Emile Zuccarelli. Pour corser le tout : Gilles Simeoni a été accusé d’être un "irrédentiste" au "service de Mussolini…" Mais rue de Solferino, au siège parisien du PS, deux ministres d’Etat, soutiens habituels de E. de Gentili, ont fermement engagé le gouvernement à ne pas perdre Bastia et peut-être même Ajaccio... Donc exit l’option exclusion. REPUBLIQUE FRANCAISE OU SEPARATISME ? E. de Gentili précise : « la victoire de notre liste, c’est plus de République et pas moins de République ! Nous construisons une Corse paisible, nous travaillons à faire émerger nos spécificités insulaires pour une intégration mieux comprise au sein de la République Française. » François Tatti 2e Adjoint ( ex Adjoint aux Travaux, Conseiller Territorial, Pd du Syvadec ) confirme: « Soyons clairs. Gilles Simeoni est de sensibilité autonomiste et pas indépendantiste. Il a tiré un trait sur les questions de la violence clandestine. Moi je suis originaire de Sardaigne, région autonome italienne, parfaitement intégrée à l’Europe. L’autonomie peut faire peur, mais c’est un mode de gestion intéressant. En Corse ce n’est pas l’orientation que je prends aujourd’hui mais je suis favorable à des responsabilités politiques supplémentaires pour notre île. Et à Bastia il n'y a pas de phagocytage possible, nous sommes à l’équilibre via un pacte de gestion où chacun conserve ses options politiques, ses propres convictions. Je suis républicain, et je suis pour que la Corse reste une région française dans un cadre national et européen, qui va évoluer aussi, et je suis très favorable aux transferts de responsabilités pour notre île ».
GILLES SIMEONI MAIRE DE BASTIA : « Les Bastiais ont fait ce choix et maintenant nous allons travailler car nous avons ce chemin à ouvrir et nous allons dialoguer avec d’autres sensibilités politiques. On a construit une plate forme politique pour Bastia pour son développement économique. Tout cela est devant nous. Notre projet ? Respecter et défendre les personnels de la ville et de la CAB pour éviter tout favoritisme, ingérence, chantage à l’emploi, pour protéger les personnels dans leurs compétences et respecter strictement la liberté de conscience et d’opinion. Autres orientations : gérer le bien public de façon équitable et transparente, faire vivre la démocratie participative, évaluer l’action publique et nos engagements, conduire des chantiers structurants pour améliorer le présent, préparer l’avenir. Le logement est une priorité absolue, en s’inscrivant dans un projet de renouvellement urbain durable et en luttant contre l’habitat indigne, en favorisant l’accès à la propriété, en rétablissant l’exonération de taxe foncière pendant 2 ans. Et puis, langue, culture et patrimoine sont des atouts inestimables."
Ce soir, lors du direct télévisé de Médiapart , Edwy Plenel expliquait : "il y a une démocratie venue d'en-haut , mais il y a aussi partout , et dans les quartiers et ailleurs , une démocratie qui s'impatiente et qui désespère..." . Voilà peut-être la problematique de la nouvelle équipe élue de Bastia et c'est tout le sens de cette alternance politique.
Liliane Vittori.