Des recherches et de futurs traitement sont annoncés contre la xylella ainsi que des contrôles renforcés dans les ports en Corse et en Europe. En attendant, faut-il un embargo total sur les importations de végétaux en Corse et ailleurs contre cette peste végétale multi souche qui circule et traverse les frontières depuis des decennies ? La xylella fastidiosa bactérie ultra dangereuse sévit déjà à Taïwan, au Canada, au Mexique, en Argentine, au Costa Rica, au Paraguay, au Venezuela, au Brésil (agrumes). Après la découverte d’un plant infecté à Propriano en Corse-du-Sud… que fait la Commission Européenne ? A Bruxelles, Henri Malosse, Président du Conseil Economique et Social Européen a initié des appels à projet pour la recherche antixylella et en Corse, les militants du Culletivu antixylella réclament un embargo total sur les importations de végétaux. Faut-il attendre les hypothétiques mesures européennes ou combattre dès à present la xylella par le blocus phytosanitaire ? Le Culletivu antixylella a participé ( une première ) au Conseil d’Administration de l’Odarc ( Office du Développement Agricole) à Bastia. Christophe Mirmand Prefet de Corse y a révélé que 5 nouveaux foyers de contamination à la Xylella F. ( une " souche multiplexe") sont détectés en Corse (Golfe d’Ajaccio : Albitreccia, Bastelicaccia, Peri, Porticcio, plus Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio.) et toujours sur des plantations de polygale et suite aux appels de particuliers vers le numéro vert de la Préfecture de Région Corse, mis en place depuis le 24 juillet. A Ajaccio la cellule de crise de la Préfecture se réunit 3 fois par jour "une gestion continue depuis le 20 juillet", et les opérations géantes de desintectisation se poursuivent tout le week-end à Propriano.Tous les autres tests sur les autres végétaux insulaires restent à ce jour, négatifs. La mobilisation s’accèlère et la combativité du Culletivu antixylella est intacte. Il y a urgence : en Italie plus de 200 000 hectares d’oliviers, de vignobles et d’agrumes qui sont passés, très vite, de vie à trepas depuis 2013 ! La souche italienne locale "xylella fasitidiosa pauca" s’attaque à 30 espèces végétales. Autant dire la ruine absolue pour des milliers d’agriculteurs italiens. En Corse, le Collectif réclame des moyens exceptionnels de blocage des importations de végétaux ainsi que l’action concertée des 2 ministères concernés l’Environnement (Ségolène Royal ) et l’Agriculture ( Stephane Le Foll). Comme le souligne dans Le Parisien la journaliste Emmanuelle Vibert : « la question n’est plus de savoir si xylella va envahir d’autres régions, mais à quelle vitesse ? Demain, elle défigurera peut-être le bassin méditerranéen. Recherche sans moyens, lenteur des décisions politiques, accélération des échanges: pour proliférer, la bactérie se nourrit des faiblesses de notre système. Jusqu’où ira-t-elle ? » . Toujours selon Le Parisien 200 agents du ministère de l’Agriculture auraient sillonné récemment le territoire français (482 prélèvements) découvrant un caféier infecté en avril à Rungis mais « en réalité, une douzaine de ces pousses, vendues comme plantes d’ornement et importées du Costa Rica, se sont révélées infectées depuis début 2015 ! » José Bove comme les militants insulaires demandent donc un blocus total pour l’importation de végétaux en Corse. Un point de vue plus nuancé pour Henri Malosse Président à Bruxelles du Conseil Economique et Social Européen (CESE). Informé à Corté par le Collectif antixylella dès décembre :il a lancé de nombreuses alertes vers la Commission Européenne « tres lente à la détente ». Néanmoins il affirme que le sauvetage ne pourra être mené que dans la dimension européenne, pour la recherche comme pour les subventions de compensation aux exploitants dont les oléiculteurs. « La xylella est un problème global européen, pas seulement italien, français ou corse. Il faut avoir un esprit étroit pour espérer que l’on va trouver une solution unique en Corse. La bactérie n’est pas arrêtée par les douaniers, elle est arrivée en Italie via le port de Rotterdam et venant d’Amérique du Sud. De plus la surveillance phytosanitaire sur les végétaux est une compétence européenne et il y a une politique agricole commune. Si il y des arrachages d’oliviers, c’est l’U. E. qui accordera les aides compensatoires. Une quarantaine stricte en Corse ? Les plants de polygale infectés sont arrivés en 2010 et l’incubation peut durer de 5 à 15 ans. Il faut restreindre et limiter toutes les importations de végétaux en provenance des zones contaminées.» Le calcul est simple et la perspective effrayante : « mais la xylella peut entrer en Corse via les emballages, les meubles, les chaussures des voyageurs et on ne peut pas passer chaque touriste en chambre froide. Alors, outre le multiplication des espèces plus robustes, la vraie solution c’est de trouver le remède contre ce qui s’apparente à une maladie! La Commission Européenne lance une série d’appels à projets pour les programmes de recherches antixylella. Deux scientifiques évoquent la piste sérieuse d’un antibiotique puissant qui traverse l’écorce des arbres et atteint la bactérie avant qu’elle ne fabrique un antidote à cette vaccination. Une autre méthode est à l’étude, le rayon laser qui tue les bactéries sans détruire les arbres. J’observe qu’aucune solution n’a été proposée par St Le Foll avant -hier et que les solutions passent par la coopération d’équipes scientifiques européennes financées par des fonds européens. »
LV
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