Lincunable

Abonné·e de Mediapart

134 Billets

1 Éditions

Billet de blog 8 novembre 2009

Lincunable

Abonné·e de Mediapart

La fête du Mur, une fête de la Bastille ?

Lincunable

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est aujourd’hui la veille du 9 novembre 2009, 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin dont les commémorations sont célébrées non seulement en Allemagne mais aussi en France et sans doute un peu partout en Europe (2), voir dans le monde entier. Tel n’était pas le cas il y a 20 ans où une certaine inquiétude régnait alors dans les chancelleries devant la nouvelle instabilité naissante. Qu’allait-il en sortir ?

Typhaine Samoyault s’interroge à juste titre dans Mediapart sur le sens à donner à l’unanimisme de façade qu’on tente aujourd’hui d’inculquer (1). Il est vrai que le rôle attribué à François Mitterrand dans l’enchaînement des évènements de l’époque parait surdimensionné alors qu’il refusa par exemple de participer aux cérémonies de réunification à Berlin mais s’était invité en RDA juste avant pour faire entendre la voix de la modération (1).

Dans les jardins de la Cité universitaire à Paris, aux pieds de la fondation de l’Allemagne, où la maison Heinrich Heine a élu domicile en fêtant par ailleurs ses 50 ans cette année, les parisiens étaient invités, avec le soutien de la mairie de Paris, à venir faire tomber à nouveau le mur de Berlin (10 m de long sur 2 m de haut environ), comme une réponse à l’interrogation légitime de Typhaine Samoyault (3). L’entreprise était originale, en ce sens que l’initiative en revenait à des étudiants d’écoles de commerce d'une moyenne d'âge comprise entre 20 et 25 ans et donc à peine nés en 1989 qui se sont emparés d’un projet collectif sans trop savoir ce qui pourrait bien en sortir au bout d’une semaine : ils ont trouvé des financements, contacté une société de travaux publics à Düsseldorf et acheminé par camion quelques tonnes de matériels en parpaing qu’ils ont assemblés et décorés sur place grâce à la mobilisation d’autres étudiants, des Beaux-Arts cette fois. Après un concert de Bach le matin, ce fut une exposition de l’œuvre l’après-midi, puis, des discours officiels où l’on ne manqua pas d’évoquer « tous ces autres murs qui ne sont pas encore tombés », et pour finir, des échelles furent apposées et l’on détruisit le mur, pierre après pierre, à coup de pression humaine avec la permission d’en emporter un morceau si l’on souhaitait ou si l’on pouvait car il pesait tout de même un certain poids.

La cérémonie se termina par une distribution de bières fraîches au son d’une fanfare très jazzy. Notre prise de la Bastille n’a rien à envier à cette chute du Mur !

Lincunable, 8 novembre 2009

_____________

(1) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/081109/vingt-ans-apres

(2) http:/http://www.touteleurope.fr/fr/histoire/dates-cles/1985-1991/presentation/1989-2009-20e-anniversaire-de-la-chute-du-mur-de-berlin.html

(3) http://www.evous.fr/Demolition-party-a-la-Cite,1114194.html

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.