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Billet de blog 15 novembre 2010

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Mais où est donc passée l'identité nationale ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On a beaucoup glosé sur les conséquences politiques du Gouvernement Fillon bis : jeu de chaises musicales entre restants, vases communicants entre partants et entrants, prise de français pour des cons après six mois de suspense et un week-end d'enfer, mise en ordre de marche pour les présidentielles 2012 au pas de charge, fin de l'ouverture à gauche, perte du centre droit, entrée d'un couple non marié au sein d'un même Gouvernement (une première dans les annales de la République), à savoir : Michèle Alliot-Marie et Patrick Ollier, etc...

A mon avis, la nouveauté de ce remaniement ne tient pas à la fausse sortie fracassante de Jean-Louis Borloo, ni même à la vraie sortie sur la pointe des pieds d'Eric Woerth, mais à la disparition pure et simple de l'identité nationale dans le casting présidentiel.

Dès lors, trois hypothèses : ou bien Nicolas Sarkozy a considéré que le grand débat qui n'a pas abouti était bien un faux débat et qu'il n'y a plus lieu de l'afficher dans l'intitulé d'un ministère, ou bien il a tiré les leçons du 7/9 de France Inter qui a vu s'affronter à l'avantage du second par K.O. deux visions opposées de la maison commune, l'une n'ayant de cesse d'invoquer l'enseignement de la France quand on est grassement payé aux frais de l'Etat (Henri Guaino), l'autre ne pensant qu'à préserver l'Histoire de son instrumentalisation rance (Nicolas Offenstadt) (1), ou bien encore, ce qui semble le plus probable, le président, avec sa désinvolture habituelle, signifie que le sujet n'avait en lui-même aucune importance mais était uniquement destiné à capter l'attention des français car il est toujours, lui, le chef d'orchestre incontournable , le Deus ex Machina, des sujets à débattre ou à rabattre (les retraites, ça suffit, ma réelection ça commence).

Reste donc l'immigration, puisque l'intégration aussi passe à la trappe.

Jusqu'à présent, on pouvait caresser l'espoir que les problèmes d'immigration, si tant est qu'elle pose problème, seraient regardés d'un point de vue non seulement juridique (papiers réguliers ou non, voire absence de papiers) mais aussi d'un point de vue économique et social (flux d'entrée et sortie, adéquation de l'offre à la demande, prise en charge des soins et de la scolarisation, etc...). Désormais, on est fixé : l'immigration relève exclusivement de la sécurité publique en étant rattachée au ministère de l'intérieur.

Qu'on se le dise !

"Surveiller et punir", comme disait Michel Foucault.

Lincunable, 15 novembre 2011

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(1) http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/lincunable/131110/cours-de-rattrapage-pour-l-eleve-guaino

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