Auteur de traités sur l’harmonie qui subjuguaient ses contemporains Voltaire, Rousseau, Diderot et d’Alembert, Jean-Philippe Rameau (1683-1764) est probablement l’un des derniers praticiens de la musique baroque qu’il poussa avec brio jusqu’à l’art jubilatoire.
Outre « Platée », dont il a été déjà question dans un billet précédent, son œuvre comprend des cantates, des motets, des pièces pour clavecin et de la musique lyrique.
Les « Paladins » (1) constituent sa dernière comédie lyrique en trois actes, représentée pour la première fois en 1760.
Si le livret peut paraître aujourd’hui désuet (un tuteur garde prisonnière en son château sa pupille qu’il veut épouser, mais celle-ci est éprise d’un jeune homme qui vient pour la délivrer à la tête d’un groupe de paladins déguisés en pèlerins), la fantaisie et l’imaginaire sont tels que transposé en ballet hip hop par Jose Montalvo et Dominique Hervieu (2), on peut passer sans transition de l’opéra baroque au rock acrobatique dans l’enchantement des sens grâce à l’utilisation inventive de vidéos synchronisées avec les danseurs et introduites dans l’espace scénique sous la direction musicale de William Christie (3).
A quand la re-programmation de ce morceau d’anthologie ?
Lincunable, 16 juillet 2009
___________
(1) le paladin était un chevalier errant au Moyen-Âge qui se mettait au service des nobles causes.
(2) codirigent le pôle chorégraphique du théâtre de Chaillot depuis juin 2008.
(3) opéra-ballet créé en mai 2004 au théâtre du Châtelet.