Tout mot traduit à la fois un signifié et un signifiant. Si l'on pouvait avoir à l'esprit en toutes circonstances ce principe de base, on se comprendrait sûrement mieux en évitant de nombreux contre-sens ou faux-sens, causes de conflits entre les personnes.
Ainsi, l' « e-mail » né dans la culture anglo-saxonne (mot-à-mot « courrier électronique ») devient en français « courriel ». Il ne doit pas être confondu avec « mél » ou adresse électronique comme « tél » est l'abréviation de « numéro de téléphone » et non d' « appareil téléphonique ».
Le passage d'un mot d'une langue à une autre se fait souvent par euphonie sans réflexion sur sa signification mais par transcription de ce qu'on croit percevoir à l'oreille. Ainsi, « salamalec » = « urbanité excessive, politesse exagérée » en français, ne correspond pas à son origine arabe de salut mais sans excès particulier : « salam aleikum » auquel on répond par « aleikum salam », ce qui donne à tort l'impression d'un excès révérentieux de salutations qui n'en finissent pas.
Pour éviter ce type de bévues, une commission générale de terminologie et de néologie est chargée d'officialiser la traduction de vocabulaires exportés correspondant au bon usage et publiés au Journal officiel de la république française.
La dernière liste publiée concerne le vocabulaire des sports (1).
On y trouve quelques exemples de traduction à partir de la langue anglaise qui relèvent de l'exploit dans l'art du mot juste :
adventure race : raid sportif
bicycle motocross : bicross
free-style : figures libres
snorkelling (UK) mais snorkeling (USA) : nage avec palmes, masque et tuba ( = nage PMT)
skyrace : course de dénivelés (mot-à-mot « course jusqu'au ciel »)
etc...
Lincunable, 20.12.2010
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