Après avoir misé sur le lâchage d’une partie de la droite républicaine face au renforcement du discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy, force est de constater qu’il n’en est rien d’après les derniers sondages (1).
Bien sûr, on peut toujours douter de la valeur objective d’un sondage dont le choix des questions et la manière de les poser influent sur le résultat des réponses. Il n’empêche : l’enfermement de la pensée dans un cercle vicieux délinquance/immigration/expulsion/question de la nationalité semble plutôt profiter au président en exercice dont on vend un peu vite la peau de l’ours.
Inversement, le parti socialiste, 1ère force d’opposition, se met curieusement en retrait adoptant une attitude de quasi-mutisme là où on l’attendrait montant au créneau de manière systématique, au motif qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la polémique permanente tendu par Nicolas Sarkozy, ce qui donne une impression d’absence d’alternative réelle faute de stratégie commune clairement définie pour la reconquête du pouvoir (2).
Côté mouvement écologiste, 2ème force d’opposition, l’union sacrée Eva Joly/Cécile Duflot, main dans la main dans une communion quasi eucharistique, semble se faire dans le dos de Daniel Cohn-Bendit, écarté de toutes les tractations, ce qui n'est pas très sympa pour lui. Mauvais procès, puisqu’il ne veut pas et ne peut pas être candidat étant allemand et qu’il a clairement fait savoir qu’il ne briguait pas l’investiture, contrairement à Eva Joly, française par mariage. Un petit geste de transparence aurait montré que l’accord Europe-Ecologie et Verts était autre chose qu’une incantation. Encore une occasion manquée.
Reste l’extrême-gauche. Mais où est-elle ?
Lincunable, 22 août 2010
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(1) http://lci.tf1.fr/filnews/politique/sarkozy-gagne-2-points-a-34-selon-un-sondage-csa-6031504.html
(2) http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Le-PS-seduit-de-plus-en-plus-215294/