Monsieur le Président de la République,
Alors que près de 3 millions de manifestants viennent encore de descendre dans les rues pour s’opposer à votre projet de réforme des retraites, je viens de prendre connaissance de votre communiqué laconique d’appréciation (1).
Par ce jugement sans appel, « cause toujours, tu m’intéresses », vous continuez d’afficher un singulier mépris pour des français qui vous entourent et pour le monde qui vous environne à la manière des autruches, voire des autistes pour qui le réel qui dérange n’existe pas.
Je me permets donc de vous mettre en garde contre cette stratégie de l’affrontement qui ne peut que déboucher sur la rupture du pacte républicain et la discorde civile, même s’il est dans vos intentions d’en accélérer le mouvement pour justifier l’exception de la dictature de fait, prélude à toutes les dérives.
J’ajoute que votre révision à la baisse des données objectives est d’autant plus choquante que vous ne tenez pas compte des manifestants prévus qui, pour une raison ou une autre, ont dû se désister au dernier moment, comme ce fut mon cas, ayant été frappé la veille au soir d’une double otite aigue nécessitant le lendemain la recherche d’un bon ORL astreint au servie minimum.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, etc…
Lincunable, 23 septembre 2010
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(1) « Baisse sensible des gréviste : peut-être un signe d‘adhésion à la réforme », prompteur de LCI de ce jour à 16h02.
