Aujourd'hui était organisée dans toute la France non pas une journée de grève mais une journée d'actions multiples et variées sur les lieux de travail et sur la voie publique (assemblées générales, pique-niques, défilés, etc...) afin de prolonger le mouvement contre la réforme sur les retraites qui n'a été suivi d'aucun effet, l'objectif des revendications s'étant donc changé en mouvement contre la casse générale des acquis sociaux, puisque la loi sur la réforme des retraites a été promulguée.
A Paris, le point de rassemblement était fixé à l'opéra à partir de 12 heures, ce qui laissait le temps éventuellement aux salariés des environs de venir depuis leur lieu de travail sans avoir à déclarer une journée de grève supplémentaire.
Une foule d'un millier de personnes et plus s'était massée sur la place sous les banderoles de divers syndicats mais pas de tous : CGT, CFDT, SUD, Solidaires, FSU, UNSA, tandis que sur les marches du palais Garnier, le théâtre du Soleil avait encore brandi les siennes avec sa fameuse marionnette géante représentant la justice furieuse.
Dans la foule du dernier carré, quelques huiles et personnalités répondaient à des questions devant micros et objectifs photographiques, et notamment Jean-Luc Mélanchon et Benoît Hamon qui se tournaient involontairement le dos. Ce dernier ayant aperçu le premier lui donna une petite tape amicale sur l'épaule et ils se sont salués très rapidement avant de reprendre chacun leurs interviews séparées, preuve que tous les ponts ne sont pas rompus même s'il est difficile de relier des rives.
On était loin bien sûr du million de manifestants de septembre/octobre où l'on pensait encore que ce que la loi faisait la rue pouvait le défaire. Mais symboliquement, il était important à mon sens d'indiquer ici que la promulgation d'une loi inique n'entame en rien la nécessité de la contestation de la casse sociale du Gouvernement.
Lincunable, 23.11.2011