A voir la mine déconfite au retour du G20 de notre trio conservateur Cameron / Merkel / Sarkozy après avoir essuyé une fin de non-recevoir à une proposition de panacée à la crise, la taxation bancaire, on peut se demander pourquoi ces nouveaux cons européens mettent aujourd’hui tant d’acharnement à vouloir punir l’agent économique qu’ils encensaient hier au point d’y injecter sans compter des milliards censés le sauver de la faillite.
Sans doute faut-il voir là la désignation commode d’un bouc émissaire, le banquier, acteur pourtant indispensable à la croissance, au développement et à l’investissement, un peu comme l’usurier ou le juif au Moyen-Age, les deux allant d’ailleurs de paire, les nouveaux monstres ayant pour nom Madoff ou Kerviel. L’insulte à la mode du café du commerce, n’est-elle pas : « t’as une tête de banquier ! ».
En effet, le projet de taxe bancaire reste flou : taxe Tobin, taxe FMI, nul ne sait vraiment de quoi l’on parle ni ce qu’on veut précisément taxer. Ce ne serait pourtant pas difficile de clarifier les choses et cela ne concerne pas seulement le secteur bancaire mais aussi le marché immobilier, le marché de l’art, le show-business, le sport de haut niveau : la spéculation doit être encadrée dans des limites strictes interdisant les enjeux astronomiques, il faut également proscrire et non encourager les jeux d’argent tels que casinos, lotos, machines à sous, paris sportifs, etc…
Il faut taxer le profit , pas spécialement les banques.
Lincunable, 29 juin 2010