14-10-25. USA, RÉSISTANCE À PORTLAND: DU JIU-JITSU CULTUREL
"révéler le ridicule de la tyrannie sous une boule à facettes".
Face à Trump et ses freaks installant à grande vitesse un régime autoritaire fasciste, les formes de résistance se multiplient et se diversifient.
Maintenant Media avait décrit la "bataille de Chicago" (résumée ici
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Et puis il y a Portland et sa résistance contre ICE, volontairement colorée, joyeuse, foutraque, représentant la vie même, face à l'esthétique sombre, morbide, rigide du fascisme.
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"Ils sont venus avec des costumes, pas des armes. Tout a commencé avec la Grenouille de Portland, et maintenant la ville la plus étrange d'Amérique se déguise et se mobilise pour combattre (et ridiculiser) les sbires de Trump.
On a tous vu la photo : une grenouille verte géante fixant une rangée de policiers anti-émeute en armure.
Mais maintenant, il est de retour et il a amené des amis. Derrière lui : une licorne avec un pistolet à bulles. Un raton laveur en rollers. Un homme déguisé en poulet, cape au vent, se pavane devant des soldats en tenue anti-émeute, le regard impassible. Quelqu'un déguisé en capybara (animal rongeur) fait du Cha-Cha Slide devant le bâtiment de l'ICE.
Voici Portland 2025. C'est hilarant, étrange et profondément provocateur. Le désormais célèbre Portland Fog – de son vrai nom Seth Todd – a commencé à apparaître lors des manifestations, en costume à 30 dollars, après que Trump a qualifié Portland de « zone de guerre ». « La meilleure façon de montrer que nous ne sommes pas des extrémistes violents », a-t-il déclaré, « c'est de porter un costume de grenouille. »
Il est désormais rejoint par une ménagerie d'animaux gonflables, dansant, faisant des bulles et célébrant même des mariages, sous les yeux d'agents fédéraux en tenue anti-émeute.
Le génie de Portland réside dans son absurdité. Elle transforme l'esthétique fasciste, les uniformes noirs, l'ordre rigide et les bottes de marche, en un théâtre burlesque. L'autoritarisme se nourrit de la peur. Portland réagit donc avec joie.
La ville qui affichait autrefois des autocollants « Keep Portland Weird » (Aidons Portland à rester bizarre) a évolué vers quelque chose de plus radical : Keep Portland Human (Aidons Portland à rester humaine). Car le contraire du fascisme n'est pas le chaos. C'est la créativité. Chaque mariage de licornes, chaque pistolet à bulles, chaque grenouille se dandinant devant des stormtroopers disent la même chose : on ne peut pas définir ce qu'est la résistance.
Il y a là quelque chose de profondément américain, un rappel que la protestation n'a pas toujours besoin de rugir ; elle peut parfois s'énerver. Ce qui se passe devant le centre de détention de l'ICE de Portland n'est pas seulement de l'humour, c'est du jiu-jitsu culturel. Il s'agit de retourner l'image du pouvoir contre lui-même, révélant le ridicule de la tyrannie sous une boule à facettes.
Lorsque l'histoire de cette époque sera racontée, les gens se souviendront non seulement de la cruauté de ceux qui ont imposé la volonté de Trump, mais aussi du courage et de l'humour de ceux qui les ont accueillis avec des grenouilles, des bulles et l'imagination débordante d'une ville qui refusait de renoncer à sa joie.
Keep Portland Weird !
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