"When the bee drinks , I drink Dew.
I lie in the cup of a cowslip flower.
I Sleep there when the Owls hoot.
I Fly on a bat's back
Following the Summer Around the Globe.
Happily, happily I Will Live now
Under the Blossom that hangs on the bough... ( Shakespeare )
Non, Jean d'O, votre icône n'est pas disparue ! Seulement " In Nubia"...
Pas plus tard que ce matin, lorsque j'ai appris que Trump avait obtempéré pour réaliser le déplacement ( ô combien symbolique !) du siège de l'ambassade Américaine de Tel Aviv à Jérusalem, oui, face à ce geste on ne peut plus lourd de délocalisation ( délocalisare/ dislocare ), j'ai ouïe comme tombée du ciel la petite voix aigrelette à la couleur timbrique parfois très haut perchée propre aux enfants:
"It's Not A Lovely Day ? "
Accompagnée d'un sourire qui sonne entre les notes: " His Mother Tricks Still Him In Bed "
Voilà. Oui, qu'on le veuille ou non, vous êtes bien présent nimbé de cette gracieuse frivolité gravée dans vos gènes. Cette nature quasi impalpable, very soft, smoothy qui vous tenait en laisse certes mais que votre tournure avait douée du chatoiement du fameux cordon d'argent...
Non, à vos côtés pas de croisières en haute mer. Seulement ce doux chaloupé de l'embrun. Surfant sur ce "Grondement Post Mortem" de Mozart tout simplement en "effets d'atmosphère"... Les appels transcendantaux d'un Bach ou d'un Beethoven, vous ont effleuré avec la grâce légère de l'hirondelle rasant l'étang et les coulées de lave du souffle Shakespeariens vous ont laissé "À quai". Même si les visions d'Hildegarde de Bingen ou de Ste Thérèse sont restées une vois sans issue, même si l'âme d'un grand capitaine ne vous a jamais habité, même si les profondeurs quasi mystiques d'une "madeleine " n'a opéré cette transsubstantiation chère à Proust, vos mignardises sont la chair même d'un charme.
Et c'est "Ad Libitum" que vous en avez joué de ce " je ne sais quoi, ce presque rien", non sur le mode" babylonien ", avec comptage mais sur le mode "Doodling" d'un V.Jankélévitch, entre hébraïque ou Égyptien" et "Grec". Sauf que... On n'est pas au même étage de la fusée.
Pourtant... Quel ambassador plus brillant que vous pour illustrer la sagesse d'un Montaigne: " Jouir loyalement de son Être"?
Quid de cette volupté d'être sans ÊTRE, sans connaitre les brûlures quasi mystiques de" l'Ex-ister" heideggerien ?
Oui, même si le souffle des Géants n'a fait que vous effleurer, à défaut de LA grâce, vous nous avez divertis de vos mille et une grâces.
Même si le ciel d'Isle de France pleure souvent, quelque part vous étiez là. Là pour nous faire croire à cette lumière méditerranéenne qui, vous comblant, nous comblait.
Même si "Lumen" n'est pas "Lux ", votre cœur d'enfant faisait le reste. Alors on entendait :" Singing In The Rain"!
Ce n'est que vers le dernier virage de votre passage ici bas que les Phares profilés certes depuis toujours, ont pris PLUS de matière.
THE question, s'est imposée.
Tenu à distance, vous avez eu l'élégance de n'en retenir que le scintillement. Votre témoignage aussi humble fut il s'inscrivait dans le palimpseste du SACRÉ par son authenticité. Ainsi vous disiez:
" Là où existe encore quelque chose , là règne déja le changement et la contradiction".
Dont acte. C'est là où nos chemins divergent. C'est là où impitoyablement se dessinent vos limites. À chacun son champ de conscience.
André Breton dans son second manifeste du surréalisme l'avait bien vu !
"Il y a un endroit de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d être perçus CONTRADICTOIREMENT ". ( cf: mon billet " BEYONDER ").
Oui, le chaos ne règne qu' À UNE CERTAINE ÉCHELLE. À PLUS HAULT-SENS, comme l'avait bien vu RABELAIS, c'est l'harmonie qui GOUVERNE.
La "MÉLODIE SECRÈTE" ( Trinh Xuan Thuan) ou "l'ÉNERGIE SECRÈTE DE L'UNIVERS " ( CHI " Chinois ) etc etc...
D'Isis vous n'avez pu (ou su ) LEVER LE VOILE. À moins que... Une certaine pudeur ou élégance inscrite dans votre ADN aristocratique ne vous l'ait autorisée...
Animée de cette fureur du chercheur à séquencer le génôme d'un homme "sorti de nulle part", je m'écharbote les méninges à creuser.
Alors ce charme? Cette présence impalpable et pourtant bien là, ne va t'elle pas se dissoudre telle la rose dans la Pensée d'un Nicolas de Cuse:
"LA ROSE EST SANS POURQUOI" ?
Laissez nous croire que "De la Lyre d'Apollon" vous êtes une corde. Là, nous retrouvons SHAKESPEARE :
"This is THE tune Of Our Catch, Play'd By The Picture Of Nobody"...
"On A day -alack the day !
Love, whose month is Ever May
Spied A Blossom Passing Fair
Playing In The wanton Air :
Trough the velvet leaves the wind
All Unseen 'gan passage find;
That the Lover, sick To Death,
Wish'd Himself the Heaven's Breath."
Merci Jean d'avoir été tout simplement, tout espièglement, tout LOVELYLY là !
Linden Blossom