Il fallait bien que cela arrive : je me résigne à la colère. La colère saine et fatalement nécessaire. Celle que m’impose la politique. Cette « politique des insouciances » que nous mitonne depuis déjà longtemps la droite de la droite, qui répugne à s’expliquer véritablement sur l’avenir qu’elle nous autorise à rêver – c'est-à-dire un rêve de néant. Néant face à la montée des populismes, des communautarismes et des « petits arrangements entre amis » qui vont de paire avec une société qui n’évolue pas, ne faisant que conforter la bonne vieille recette du « copinage » pure et simple. On se serre en famille. Fraternellement.
C’est cela que Monsieur Sarkozy ne souhaite pas rompre. Ce n’est pas là qu’il effectuera sa « rupture », mais bien auprès des plus démunis, des plus fragiles : une personne allocataire de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) n’a plus droit à la CMU et n’est pas exempté de la franchise médicale, le « paquet fiscal » ne touche que les plus favorisés, les cités – de plus en plus conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer – deviennent des poudrières alors qu’elles sont si pleines de talent, d’intelligence, d’audace.
Il est possible de mener une autre politique. Bien sûr. Mais il est surtout possible, et nécessaire, de rêver notre avenir plutôt que de l’étouffer. Les solutions sont là : plus de copinage mais de vrais qualifications – avec ou sans diplôme – qui permettent de croire en un avenir meilleurs. En un avenir possible.
Ainsi, ce sont les compétences réelles qui prennent le pas sur la frilosité qu’engendre une nation qui à peur de « laisser les clefs » aux plus jeunes, aux plus ambitieux, aux plus volontaires.