Nous sommes bien seuls, en vérité. Et il est rare que ces instants de solitudes intenses nous donnent à prier. Prier pour l’avenir de l’Homme, autrement que dans la perdition de ses tourments les plus difficiles, prier pour que demain ne mène le monde vers un présent plus sanguinaire encore, prier pour que les femmes et les enfants morts sous les bombes de la connerie du monde, de ce monde, ne soit pas tourmentés dans leur grand sommeil. Car quand le désespoir est là, il reste la prière. De cette prière qui justement ne vient que dans le désespoir, là où il nous semble que tout disparaît, que tout s’en va loin du bonheur, de notre bonheur. Alors pourquoi ne pas s’en remettre au seul Seigneur, Roi des rois, et nous abandonner, enfin, entre les mains de l’Amour, de la Paix, de la Sagesse due, malgré tout aux ignorants de notre espèce. Oui, c’est l’ignorance qui nous caractérise. Et accepter cette ignorance c’est d’une part reconnaître que nous ne serons jamais parfais et que le temps vient où de nos faiblesses viendra le repentir duquel découle cette émerveillement qui fait que nous vivons : Dieu nous a aimé avant que nous ne le connaissions. Ici, une simple attente suffit. Une attente en tout point salvatrice.
Billet de blog 20 mai 2008
L'attente
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