Qui se souvient des grandes éditions du gala de l'Union des artistes ? Lorsque les têtes d'affiche les plus cotées se mettaient en danger loin de leur spécialité en offrant un véritable spectacle ?
Aujourd'hui, le gala existe encore mais sa médiatisation reste confidentielle. L'heure est fixée par la cérémonie des Césars et son pendant théâtral lors des Molière(s)...
Chaque année, nous pouvons assister à une fête de patronage où la médiocrité le dispute à la vulgarité.
Même si la cérémonie américaine des Oscars reste une convention formatée et indigeste, elle continue à présenter un professionnalisme impeccable et une organisation sans faille.
Notre industrie du cinéma propose systématiquement un assemblage de sketches mal écrits, mal joués, indignes du respect revendiqué par la "grande famille" du 7ème Art. Idem pour les Molière(s). Quel numérotation dans la hiérarchie des Arts ? Peu importe...
Nos comédiens et techniciens sont pourtant considérés, souvent à juste titre, parmi les meilleurs du monde. Quid de ces fiascos annoncés et dénoncés par l'interprofession elle-même, édition après édition, sans changement notable, voire une progression dans la pantalonnade et les grosses ficelles de boulevard qui feraient rougir de honte un saltimbanque amateur ?
Un début de piste : nous nous regardons le nombril sans vergogne, nos "stars" sont figées dans un système en vase clos qui illustre bien la petite France des ces trente dernière années. Autre début de piste : peut-être que le cérémonial de l'auto-congratulation a fait long feu dans une société qui prime la forme au détriment du fond, jusqu'à -paradoxalement- mépriser la forme la plus élémentaire.
Mépris de soi ? Mépris de classe ? Mépris tout court ?
Si ces manifestations persistent à s'engluer dans une telle vanité, qu'elles restent d'audience privée.
Ca fera trois lignes dans les journaux et les spectateurs pourront à loisir rêver de cinéma et de théâtre hors toute mise en abîme.