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Billet de blog 5 mars 2024

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Punir (enfin!) la malhonnêteté et l'inhumanité du journalisme dominant

une pétition pour imposer un vrai pluralisme dans les médias dominants sur le conflit israélo-palestinien

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Punir enfin la malhonnêteté et l’inhumanité du journalisme dominant.
Le conflit israélo-palestinien a été une nouvelle fois l’occasion pour les médias dominants de chercher à nous éduquer à faire des différences entre les vies humaines. Omar Sy nous avait déjà fait remarqué qu’il était des guerres et des morts que nos médias ignoraient ostensiblement, alors que ceux ci faisaient un scandale lorsque les conflits engageaient des intérêts occidentaux plus ou moins directement. Cette tendance déjà présente dans nos médias dominants a pris un tour encore plus caricatural dans la façon de « couvrir » (ou plutôt de « recouvrir » tant le travestissement et l’explication des choses a été particulièrement malhonnête) le conflit israélo palestinien. Si la violence du Hamas a été à juste titre dénoncée, par contre la violence et les massacres de l’armée israélienne sont implicitement justifiés (Israël ne pouvait pas faire autrement) , minorés (on jette le doute sur les chiffres des morts sous prétexte qu’ils viennent du Hamas alors qu’ils risquent d’être au contraire sous estimés), ou carrément passés sou silence (Par exemple Nicolas Demorand et France Inter qui ne sont pas les pires dans cette couverture malhonnête des évènements, ont arrêtés de compter les morts des deux camps à partir du moment où il devenait clair qu’Israël se livrait à son tour à un massacre gigantesque et aveugle).
Mais la malhonnêteté et cette « éducation à l’envers » du public ne s’est pas arrêté là. Elle a aussi consisté à faire comme si ce conflit vieux d’au moins cinquante ans si ce n’est plus, commençait hier avec l’attaque du Hamas qui prenait pourtant la suite d’une longue série de conflits antérieurs et d’injonctions de l’ONU à Israël à respecter le droit international que ce pays bafoue ostentatoirement (alors qu’on fait la guerre à la Russie pour cette même raison, ce qui fait dire aux pays non occidentaux qu’on respecte le droit seulement quand nos intérêts de grande puissance géo-stratégique sont en jeu : « un poids, deux mesures », c’est devenu une évidence criante pour le reste du monde). Ainsi par exemple « nos » médias, à qui l’auditeur de base, ne disposant pas d’autres sources d’ informations que ceux-ci, fait malheureusement confiance (quoique de moins en moins), ont ils passé sous silence que dans la seule année 2023 avant le 7 octobre, plus de 800 palestiniens avaient déjà été tués ! (source : Le Monde Diplo) . Bref, on passe ostentatoirement sous silence la violence israélienne, pays pourtant en situation objective de pays colonisateur imposant par la force la non reconnaissance de leurs droits aux palestiniens depuis au moins cinquante ans (et ce qui est la cause la plus déterminante du conflit), et, tout en les décontextualisant historiquement, on met en vitrine les réactions violentes des palestiniens, spécialement si elles sont l’oeuvre de stratégies terroristes particulièrement odieuses. Si la violence du Hamas doit être incriminée et punie, il faut aussi et surtout punir et rendre inopérante la cause des révoltes souvent désespérés des palestiniens. Comme le dit Julien Salingue (sociologue), quand une femme battue se défend en donnant des coups de pieds, il ne viendrait à l’idée à personne d’honnête d’incriminer les coups de pieds comme la cause de la violence. C’est pourtant ce que font « nos » médias dominants la plupart du temps !

Nous exigeons donc que l’honnêteté et un vrai pluralisme soit imposés dans les médias dominants par l’Arcom. Que des points de vue comme par exemple ceux du Monde Diplo (par exemple Alain Gresh) soient médiatisés dans des conditions normales de prise de parole et (au moins) à égalité d’intervenants avec le point de vue pro-israélien sur représenté dans nos médias (ne serait-ce qu’à travers la composition des plateaux ou le point de vue palestinien -ou plutôt pro égalité de peuples devant le droit international- est à un contre trois la plupart du temps quand il arrive qu’on lui donne un droit de parole. Ou quand il n’est pas déjà massacré par la présentation orientée du journaliste comme l’a analysé acrimed dans une émission réputée pourtant « sérieuse » comme « C ce soir » :cf la revue acrimed, janvier mars 2024, page 9).
Inversement, le non respect de cette honnêteté élémentaire doit entraîner une punition réelle et dissuasive de tels comportements anti- professionnels.

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