lionel goutelle (avatar)

lionel goutelle

enseigant

Abonné·e de Mediapart

60 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 octobre 2023

lionel goutelle (avatar)

lionel goutelle

enseigant

Abonné·e de Mediapart

terroriser la raison au nom du terrorisme?

Il est un usage politique et terroriste des affects pour intimider, voire terroriser la réflexion et empêcher la raison d'émerger. Cet usage politique des affects vise à interdire une chose pourtant logique et juste: incriminer les fauteurs du problème,

lionel goutelle (avatar)

lionel goutelle

enseigant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Terroriser la raison au nom du terrorisme ?
Il est des circonstances particulières (ici en l’occurrence la guerre Hamas Israël) qui projettent une lumière crue sur la fonction politique (à peine) implicite que se donnent les journalistes des médias mainstream de ce pays: non pas prioritairement informer les citoyens ordinaires sur les causes d’un problème , mais les noyer et les focaliser maladivement sur les conséquences émotionnelles et dramatiques (pourtant évidentes) de celui-ci, avec une quasi interdiction parallèle de se mettre à raisonner et à chercher à remonter aux causes du problème aux conséquences si néfastes (attitude pourtant élémentaire et incontournable pour qui prétend ne pas supporter les conséquences dramatiques et évidentes du dit problème).

Le but (fort mal) masqué est en effet que les affects submergent l’auditeur (ou le lecteur) pour que de lui-même il s’interdise de raisonner pour se contenter de réagir «moralement» à l’affaire. Une attitude certes normale dans un premier temps, mais largement insuffisante, et qui devient vite contre productive quand elle s’arrête là. Et malheureusement, elle s’arrête quasiment toujours là. Et elle transforme alors l’indignation morale (souvent ostentatoirement mis en scène) en mauvais paravent de la satisfaction à laisser le problème perdurer et à masquer quelques intérêts malsains dans la survie de celui-ci, que de fait l’on protège et nourrit. Ceci-dit ne soyons pas naïfs: même dans ce registre malsain de la «couverture de l’horreur» à laquelle se réduit majoritairement la plupart de nos médias, la sur-représentation de l’horreur dans un camp peut accompagner la sous-représentation de l’horreur dans l’autre bien sûr. A nombre de morts équivalents, voire supérieurs, on insistera sur l’horreur d’un missile russe dans la guerre d’Ukraine et on passera dans une brève une «erreur» des armées occidentales ayant bombarder «accidentellement» un village en Afrique ou ailleurs, là où le monde occidental prétend exporter sa «démocratie», attitude souvent perçu comme un paravent de sa domination géo-politique. Il suffit d’ailleurs pour prouver ce biais intéressé de mettre en parallèle le nombre de morts des deux camps et le nombre de reportages consacrés aux uns et aux autres pour s’apercevoir déjà combien la « couverture » de la violence des médias est souvent orientée et partie prenante...Mais passons aujourd’hui sur ce problème qui n’est pas le coeur de celui que nous voulons soulever aujourd’hui.
Ce combat politique par utilisation d’affects interposés, c’est à dire ce combat pour interdire de politiser un problème pourtant d’évidence aux racines historiques et politiques, est particulièrement criant aujourd’hui dans les évènements tragiques et insupportables ayant lieu en Israêl.
Alors que ces évènements donnent rétroactivement (et malheureusement ! Est-il besoin de le dire!) dramatiquement raison aux organisations dites « pro palestiniennes » (une appellation fallacieuse dans la mesure où le principe de leur combat est non pas un droit exceptionnel pour les palestiniens, mais une reconnaissance en égalité. Elles mériteraient plutôt l’appellation « pro-égalité du droit des peuples») ayant depuis longtemps alerter sur la situation impossible faite aux palestiniens, à la non application du droit international à ceux-ci (rappelons que la première résolution de l’ONU contre l’occupation des territoire palestiniens, dite résolution 242 date de 1967 ! que les USA ont toujours opposé leur véto à la reconnaissance des droits des palestiniens, etc, etc…), sur la folie de la politique de l’état d’Israël depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin persistant dan la surenchère de réponses militaires en force, alors donc que ce diagnostic pessimiste s’est avéré dramatiquement confirmé, il est des personnes (à commencer par Darmanin voulant interdire des organisations qui se permettent d’user de ce droit normalement élémentaire dans une démocratie d’avoir un point de vue différent de la doxa qu’il veut seule recevable : à savoir qu’ il est interdit d’aller jusqu’à oser soutenir que les politiques qui se sont succédé à la tête de l’état d’Israël ont jeté de l’huile sur le feu en toute connaissance de cause et qu’il serait normal d’incriminer autant ces responsabilités là que les autres), Il est donc des personnes qui, cherchant à renverser l’évidence de la faillite annoncée de la réponse en force d’Israël, veulent faire passer ceux qui les ont averti du résultat probable de leur politique pour des soutiens des méthodes terroristes du hamas!!! Bref, ceux qui ont nourri le moteur du désespoir palestinien avec le résultat que l’on voit (avec la complicité des extrémistes islamistes bien sûr qui ne pouvaient pas rêver mieux comme ennemis tombant dans le piège de la spirale de la violence qu’ils essaieraient en vain de mettre en place si Israël et les occidentaux auraient eu la sagesse de reconnaître l’état palestinien comme une chose normale) accusent ceux qui les prévenaient que le chemin qu’ils prenaient les mèneraient au pire, d’être eux même les responsables de la situation. Le messager est la cause du malheur annoncé dans leur message. O n en est là. A faire passer Mélanchon et Panot qui invoquent l’ONU, le droit international pour des terroristes parce qu’ils ne donnent pas dans la surenchère de la stupéfaction affective sans suites, mais se permettent d’aller prioritairement aux causes du problème sur lesquelles il faudrait agir pour avoir quelques chances de faire baisser la violence. A quand une reconnaissance officielle et un mea culpa de notre responsabilité à nous les occidentaux dans les mains libres donnés à un état qui comptait (et visiblement compte toujours) sur la force comme moyen d’imposer des choses anormales du point de vue du droit international depuis des lustres ? Des lois que pourtant l’occident invoque quand il veut mener ses guerres qu’il prétend légitimes (Irak Libye …)

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.