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Billet de blog 14 novembre 2025

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La seule politique "écologique" acceptable et incontournable

Le préalable à une révolution dans nos modes de vies qui rendent l'avenir possible est d'abord une révolution sociale puis écologique, et non pas l'inverse mal vécu à juste titre par les classes populaires et moyennes.

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Je pressens que ce texte va majoritairement provoqué deux types de réactions : être ignoré ou moqué. Mais à vrai dire, rira bien qui rira le dernier. Ou plutôt, si nous échouons à faire passer dans les actes (et très vite) le genre de raisonnement défendu ici, pleurera bien qui pleurera le dernier (s’il est encore en vie).
Une première explication sur le pourquoi des guillemets du titre : à la vérité, la politique de la survie dont il va être question dans les lignes suivantes n’est pas essentiellement « écologique, » mais surtout « politique et sociale » d’abord, car la solution aux problèmes de survie de l’humanité que pose le dérèglement climatique (d’évidence mortel au rythme où il progresse) est non pas dans quelques mesurettes ou évolutions technologiques (injustes socialement) prises ici ou là à droite ou à gauche (politique actuelle de nos dirigeants) , mais dans une réorganisation de fond en comble de notre société, de nos modes de vie, et des principes sur lesquels elle repose.
Et pour commencer une analogie. Est-ce que par temps de guerre imposée par une agression extérieure (par exemple Hitler en 1939), on demande l’avis de la population pour savoir s’il faut faire la guerre et si certains peuvent bénéficier de passes droits (par exemple en payant une taxe) pour ne pas la faire ? D’évidence non. Dans ce genre de contexte où il est question de vie ou de mort (et c’est le cas aujourd’hui en matière « écologique »), l’État impose à tout le monde une contrainte civique indivise et uniforme, pesant à égalité (c’est là le point essentiel) sur tout les citoyens, riches ou pauvres, « d’en haut « ou « d’en bas ». Personne n’y échappe.
Or d’évidence nous sommes devant un problème de vie ou de mort à court ou moyen terme (la mort commence déjà à frapper sérieusement certaines régions et certaines classes sociales dans nos régions) qui demande une réaction forte et rapide (se référer aux travaux du GIEC), un changement de direction violent et radical à court terme dans nos modes de « vie » (ou plutôt « modes de mort » si on nommait honnêtement les choses. le GIEC donne trois ans).
Alors examinons rapidement (s’il en était besoin) déjà pourquoi les mesures dites « écologiques » d’aujourd’hui passent à juste raison mal, spécialement pour les classes populaires, qui si elles se laissaient faire, seraient (et sont déjà à bien des égards) sacrifiées dans ces politiques. Et pour cela prenons trois mesures emblématiques de ces politiques : l’instauration de zones à faible émission, les pseudos « aides » du passage à la voiture électrique, et les aides à l’isolation des « bouilloires thermiques ».
Dans ces trois mesures, ce qu’on impose de fait, sachant par exemple que la voiture est aujourd’hui un instrument de travail quasi indispensable, y compris et surtout dans certains « petits métiers » (aides à domicile, infirmières, livreurs…), c’est un tri social du droit de vivre sous un prétexte écologique. sur qui à le droit de travailler (et sans parler du droit aux « loisirs » ) et qui a le droit de vivre dans des conditions acceptables : à vrai dire seulement les gens possédant des revenus bien au-delà du smig (sans parler du RSA) .

« L’écologie » actuelle (et bien trop acceptée par les pseudos « écologistes », militant par exemple pour les zones à « faible émission » punissant pourtant essentiellement les classes populaires) n’est jamais que la guerre des classes (initiée et menée par ceux d’en haut) poursuivie par d’autres moyens. Ce n’est pas pour rien et à juste raison que les classes populaires perçoivent les « écolos » comme des bourgeois qui ne comprennent rien à leurs problèmes.
En effet, les classes populaires qui sont déjà à peine en état de survie physique dans ce pays par leurs revenus (pas de vacances bien sûr, nourriture de basse qualité, logement passoires thermiques…), ne peuvent bien évidemment pas accéder à ces dépenses écologiques, qui, dans l’état épouvantable et invivable de leur revenu actuel, et pour avoir un minimum d’efficacité, devraient être totalement gratuites pour elles (15 % de la population française est en état de pauvreté aujourd’hui ! En passant, merci à l’avènement du « marché libre et non faussé », et à la contribution décisive de la « gauche » pour avoir imposé ce cadre « libéral » aux classes populaires, les renvoyant chercher une compensation chez le RN et sa « vengeance identitaire » pour avoir l’impression d’exister, peser et compter).

On comprends donc le rejet de cette pseudo « écologie » qui renvoie les classes populaires (et même aujourd’hui les fractions « petites moyennes » de la population française) vers l’enfer.

De fait on a là une écologie injuste et socialement à l’envers, qui au lieu de commencer par « punir » (ou plutôt fruster) ceux d’en haut et leurs loisirs satisfaisant des « besoins » non pas secondaires, mais ultra secondaires et extravagants bien ( !!! voyages en fusée pour jeter un coup d’oeil sur la planète vue d’en haut, déplacements motorisés pour un oui ou un non dans des yatchs et jets privés, palaces outrageusement grands et climatisés, voitures surpuissantes, etc... autant de « loisirs » qui accélèrent à grande vitesse le réchauffement climatique…) commence par punir ceux d’en bas sur leurs besoins primaires (salaires ne permettant pas une isolation thermique efficace, des moyen de déplacement pour travailler, nourriture de qualité minimale, etc.... !!!)
Pour que la contrainte écologique soit acceptable, elle doit être bien évidemment commencer par « punir » (ou plutôt simplement frustrer : rire) ceux d’en haut sur leur mode de vie extravagant, puis une fois que ce pallier de loisirs aujourd’hui ultra luxueux et insoutenable est aboli,descendre des loisirs les plus secondaires vers les besoins les plus primaires qui eux, doivent être satisfaits pour tout le monde. Et chaque pallier de loisirs et de besoins secondaires ainsi supprimés ne doit faire l’objet d’aucune exception sous prétexte d’argent, mais doit être une contrainte civique uniforme pesant à égalité sur tout les milieux sociaux (pas de passe droit).
Alors seulement l’effort à produire deviendra acceptable, ce qu’il n’est pas du tout le cas aujourd’hui, car ne peuvent être « écologique » (et encore ça reste à vérifier, car il faut produire l’électricité) que les classes ayant des revenus le permettant.
Bref en deux mots, faire précéder la révolution écologique incontournable par la révolution sociale elle aussi incontournable et première dans la direction vers une société vivable….. Pas d’autre chemin possible.

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