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Billet de blog 23 juillet 2018

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ECOLOGIE: L'ahurissante et pourtant mortelle absence de l' évidence primaire.

Il ne peut y avoir de vraie écologie qui soit acceptée comme juste et normale que dans l'effort de rationnement imposé à tout le monde, et non pas dans la taxation qui permet aux gens riches d'échapper à cet effort de civisme incontournable pour la survie de l'humanité.

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ECOLOGIE: L'ahurissante et pourtant mortelle absence de l' évidence primaire.
Un énième appel de scientifiques le répète s'il en était besoin: nous marchons en toute conscience vers la tombe. Les dégagements de C02 dans l'atmosphère sont absolument démesurés et assurément mortels. Dans un tel état d'alerte, on pourrait s'attendre à ce que l'évidence suivante soit la base élémentaire de la (pourtant) seule politique possible en matière de simple survie: apprécier (au moins grossièrement) le taux de dégagement de CO2 dans l'atmosphère que l'on se permet encore à court terme (en attendant le relais effectif des énergies renouvelables un jour). Apprécier parallèlement (tout se calcule, ou au moins s'approche sérieusement, à l'ère de l'informatique) pour chaque pays, pour chaque groupe social, pour chaque individu la part des besoins primaires incontournables (logement, hygiène, santé...) qui rendent légitimes de consommer les énergies disponibles. A partir de ce premier calcul vital (c'est le cas de le dire, et pourtant inexistant -ou pas assez populaire c'est pareil- à l'heure actuelle!), savoir s'il nous reste encore une réserve de CO2 qu'on peut se permettre de dégager dans l'atmosphère pour des besoins secondaires sans mettre en péril l'avenir de la planète. S'il se trouve qu'il y a sur cette terre,dans notre pays, dans notre quartier, un individu qui n'a pas encore les moyens de se chauffer, de se nourrir, de se doucher, alors qu'un autre à côté (ou ailleurs) se donne le droit de dégager du CO2 pour des besoins secondaires évidents (climatiser un appartement gigantesque au lieu d'une seule pièce,etc...), voire ultra secondaires (car on en est à ce degré d'abjection: qu'on pense à ces gens qui prennent l'avion pour passer la moitié ou plus de leurs week-ends à plusieurs centaines de kms de leur lieu d'habitation!), alors forcément une politique qui prétend placer la survie de l'humanité comme son but prioritaire (et on ne voit pas bien qu'est-ce qui peut être plus prioritaire que la survie) imposera qu'on dégage encore du CO2 pour le premier mais interdira au second ses loisirs de confort qui sont des meurtres déjà anticipés et évitables. Autrement dit, toute politique écologique juste et sincère imposera l'arbitrage suivant: non pas, comme il semble s'esquisser aujourd'hui hypocritement (pour préserver les avantages des riches dans leur ultra bien être et leur non participation à l'effort violent que cette époque nous impose) permettre à quelqu'un de rouler en voiture électrique autant qu'il veut (alors qu'il faut produire l'électricité en amont et donc polluer) et interdire à quelqu'un qui roule rarement en 2CV de l'utiliser. Mais plutôt apprécier si le premier et le second roulent pour des questions vitales et ne leur permettre un usage de loisir que si la survie de l'humanité n'est pas en danger. Tant que cet arbitrage ne sera pas rendu effectif, l'écologie est et sera toujours reçue comme un bluff pour faire périr les pauvres au bénéfice (bénéfice qui risque fort d'être illusoire d'ailleurs) des riches. La survie de l'humanité est à ce prix....Autrement dit, non pas une taxation du dégagement de C02 pour loisir inutile (qui permettraient aux riches qui pourraient la payer de s'extraire de l'effort violent de civisme collectif que nous devons produire tout un chacun), mais un rationnement imposé à tout le monde sur des bases rationnelles (quel niveau de dégagement de CO2 dans l'atmosphère se permet-on?) et justes socialement (priorité à la survie des uns sur les loisirs secondaires des autres). Le comportement écologique de survie auquel nous sommes condamnés ne sera accepté que si personne n'échappe à l'effort qu'il demande: terminé les voyages de loisir des uns si les autres crêvent de chaleur parce qu'ils n'ont pas droit à trois heures de repos à 24 degré maximum par jour (le corps « pompant » de l'énergie au delà de cette frontière minimale définissant le seuil de « canicule » si mes souvenirs sont bons).

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