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Billet de blog 4 mai 2012

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Honneur à François Bayrou

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vendredi 4 mai 2012

Il est des moments où l'éthique personnelle doit l'emporter sur ce qu'on croit être des enjeux rationnels et des calculs d'efficacité.

François Bayrou a suivi cette voie exigeante et risquée au détriment de ses relations politiques traditionnelles. Il ne donne pas sa voix à Sarkozy et il a des mots très durs à l'égard de la dérive lepeniste du candidat de la droite.

Les partisans du clan Sarkozy crient à l'incohérence ! Je pense plutôt à l'impératif catégorique de ne jamais succomber aux sons des sirènes du populisme annonçant tous les fascismes.

François Hollande, certes, se félicite du choix de François Bayrou mais s'empresse de dire qu'il n'a passé aucun accord politique avec le leader du Centre. Chacun reste sur ses positions respectives opposées quant à l'économie. L'accord porte essentiellement sur des valeurs fondamentales ;

Je salue cette décision de François Bayrou. Nous attendions une telle attitude d'un responsable politique du Centre ou de Droite depuis longtemps.

Il s'agit en effet d'entrer dans le XXIe siècle qui sera un siècle éthique ou ne sera pas. Ce renouveau éthique, différent du "réarmement moral" qui a fait long feu naguère, est une prise de conscience de la responsabilité personnelle de chacun devant le "vivre ensemble" et les valeurs qui en découlent.

Les propos de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy s'en éloignent de plus en plus en s'infléchissant vers des idéologies noires dont on connaît les retombées en termes de tragédie humaine.

François Bayrou a pesé sa décision. Cela a dû être difficile pour lui, compte tenu de son milieu politique.

On aurait aimé, dès le début du Pacte germano-soviétique, rencontrer un homme socialiste d'une telle trempe en France. Mais il est vrai que nous étions au XXe siècle. On espère que désormais aucun homme de gauche ne sacrifiera son honneur à la recherche de profit personnel ou de clan.

Aujourd'hui, le véritable changement, c'est cette exigence éthique personnalisée, au delà même de l'appartenance de classe, de parti, d'idéologie en ritournelle.

François Bayrou nous fournit le premier exemple d'une véritable transgression liée à cette exigence éthique et digne de l'époque qui s'annonce.

Que tous les hommes politiques en prennent de la graine car les citoyens contemporains ne croient plus en la politique si la dimension axiologique et profondément humaniste est laissée aux oubliettes au profit d'une rationalité calculatrice et sans âme.

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