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Billet de blog 22 mai 2012

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Regretter Sarkozy ?

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Un ami m'écrit :

"Il semble que certains regrettent Sarkozy. Avec lui, tout était plus simple, on pouvait toujours lui tomber dessus, on avait toujours raison."

C'est vrai qu'il y a une joie à la contestation et à la colère. Alors, sur notre lancée, nous n'arrivons pas à nous arréter. Sarko et ses pieds nickelés nous ont fait une overdose de colère et, drogués de colère, nous sommes en manque.

Finalement, nous sommes à plaindre de nous être habitués ainsi à l'état de rage explosive ou contenue.

L'ambiance raciste du pouvoir dont on disait qu'elle était là pour nous faire oublier les vrais problèmes, nous les faisait oublier vraiment. Finalement, le bougre, il réussisait, en partie son coup.

Sauf que la majorité d'entre nous n'a pas supporté ses saillies et celles de ses sbires et voilà, nous l'avons, dans un élan de maturité incroyable, viré, lui et la clique. Notre peuple a fait preuve de maturité. Oui. C'est étonnant, mais c'est vrai.

Mais nous n'avions pas prévu les conséquences affectives et traumatiques du quinquénat qui aurait pu être fatal : nous avions pris plaisir à nous sentir unis dans la réprobation. Et maintenant, nous restons là, sur l'aire d'aterrissage de notre colère et nous lui cherchons des débouchés.

Alors, nous préparerions nous à abattre ceux par qui nous nous sommes, nous mêmes, délivrés ?

Nous sommes comme l'enfant de divorcés qui tente de recréer après la séparation, l'ambiance de guerre qui l'avait précédée.

Mais cette manière de regret n'est pas unanime et les coléreux séquellaires traitent les heureux de naifs.

Car

D'autres sont plutôt aux anges d'avoir laissé tomber la colère, qui les fatiguait infiniment et quotidiennement, chaque mot entrait dans leur chair et ils n'en pouvaient plus.

Ces "naifs" ont bien de la chance.

Alors, la démocratie leur parait une belle et bonne chose, pour tout dire, une merveille...

Un peuple, le notre aurait été capable de chasser le tyran en herbe, car il est plus facile de lutter contre le tyran constitué que contre le tyran en herbe.

Notez, l'herbe était bien haute quand nous l'avons coupée sous ses pieds.

Certains, ces "rêveurs", aiment l'apparente naiveté du code de déontologie des ministres, et aiment qu'ils aient renoncé à 30 pour cent de leur salaire.

Ceux là aiment décidément que cela parte du bon pied, même s'ils gardent l'oeil ouvert.

Ils préfèrent qu'aucune photo du nouveau président ne soit prise en catimini sur son yacht monastique, et cela suffit à les rendre pour le moment heureux.

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