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Billet de blog 28 février 2015

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Sous « Je suis Charlie » les cris de la différence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Enseignant-chercheur à l’Université des Antilles, Olivier Pulvar est sociologue. Il s’intéresse aux activités d’information et aux phénomènes de communication. Après les attaques terroristes qui ont touché la France en janvier dernier et la déferlante « Je suis Charlie », nous avons évoqué avec lui ce qui à ces moments là, éclaire notre différence. 

Après les attaques terroristes de Janvier à Paris et à Montrouge, qui ont fait 17 victimes catholiques, juives, musulmanes ou athées, les réactions d’indignation ont été immédiates. Quatre millions de Français, affichant « JE SUIS CHARLIE » ont participé à une marche républicaine pour dire non à cette violence.

Contre le meurtre des journalistes au siège de Charlie-Hebdo et des policiers qui les protégeaient, contre le meurtre dans la rue de la jeune policière municipale martiniquaise à Montrouge, contre les meurtres des personnes qui se trouvaient dans le libre service casher à Paris, dans la France entière, des citoyens ont manifesté.

L’unité nationale affichée n’a pas duré bien longtemps et gare à celles et ceux qui osent dire « je ne suis pas Charlie ». Très rapidement on s’est rendu compte que cela rendait suspect. Dire qu’on n’accepte pas qu’on réponde aux stylos, aux crayons, par des kalachnikovs, ne suffit pas. Il y a eu des personnes qui ont dit « je ne suis pas Charlie », tout en  condamnant les meurtres, mais qui n’acceptent pas les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Ces nombreuses personnes de confession musulmane se sont senties insultées dans leur foi. D’autres, n’étant ni musulmans, pratiquant d’autres religions ou simplement des athées, ne se sentent pas Charlie, pour des raisons multiples.

La réalité est là, plus d’un mois après les attaques à Paris, il ne faut surtout pas oser dire « je ne suis pas Charlie ». Le débat a enflammé les réseaux sociaux, mais aussi les radios et télés. Les jeunes des banlieues françaises ont été montrés du doigt, accusés de ne pas montrer la même indignation.

Celles et ceux qu’on qualifie de « minorité ethnique ou  de « diversité », ont  surtout exprimé leur sentiment d’être les rejetés de la communauté nationale.  Nous avons pu constater que les propos tenus par des jeunes de banlieues notamment sur les réseaux sociaux, pour expliquer leur point de vue différent, ressemblent à ceux exprimés par des jeunes Français de l’Outre-mer. Comme si, dans ces Départements lointains de la France, le sentiment de faire partie de cette minorité discriminée, éloignait de cette communauté nationale.

Olivier Pulvar : « Je suis Charlie » qui nous est tombé dessus, de façon impromptue, a permis de radicaliser les positions. Soit on doit être Charlie et si on ne l’est pas, on n’est pas du bon coté. Dans cette affaire, malheureusement, il y a beaucoup de confusion. Evidemment personne de normalement constitué ne peut souscrire d’abord à cette violence, et ne peut se féliciter de la mort de personnes, surtout de la façon dont cela s’est passé.

Par contre, je crois qu’au delà de l’émotion, on peut avoir une vision pragmatique des choses. Pourquoi on s’identifie par exemple aux protagonistes de ces attaques ? Au delà du fait qu’on peut comprendre la douleur des familles, on peut s’interroger : pourquoi c’est arrivé ? pourquoi comme ça ? pourquoi à ce moment là ?

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