Dédé à chanté notre empoisonnement au Chlordécone, l’injustice qui l’accompagne.
Le chouval bwa et de nouveaux titres savoureux en paroles et musique ont levé le public qui, avec les distances de sécurité sanitaire bien respectées par la direction de l’Atrium (1 siège inoccupé), a trouvé un espace propre au vréyé monté.
Quand Dédé a chanté « Le cri » qui aborde le drame de ces milliers de migrants qui cherchent à vivre et qui périssent noyés dans la Méditerranée comme si « les tirailleurs Sénégalais n’avaient pas existé », les gorges se nouaient, on retenait ses larmes.
Dédé chante, exprime nos maux, invite à l’unité, à l’amour de nous même.
Les musiciens, les chanteuses en coeur et l’artiste dans une communion de talent ont fait bouger les cœurs et les corps.
Il n’a pas oublié de souligner notre chance de pouvoir assister à des concerts pendant que dans de nombreux pays dans le monde, le Covid a emprisonné les vies...
Nous pouvons ajouter que nous avons aussi la chance d’avoir Dédé Saint-Prix. Notre Dédé national, universel... Un immense Martiniquais qu’il faut honorer de son vivant, lui dire qu’il est précieux...
Oui nous avons cette chance d’avoir de talentueux artistes. La chance dans la même semaine d’avoir en concert un jeune et talentueux pianiste Martiniquais, Maher Beauroy qui met en musique les mots, l’esprit de Frantz Fanon et Dédé Saint-Prix un tambour, un cri...
Notre malheur reste, l’empoisonnement au chlordécone qui ronge les corps avec les cancers.
Il nous reste encore à chanter, à danser, à savourer la joie qui nous habite naturellement, mais aussi à nous lever pour la justice...
Hier soir dans l’Atrium du bonheur artistique, on ne pouvait être sourd aux murmures de douleur qui appellent notre unité, nos actes de résistance.
Merci Dédé Saint-Prix, de dire les mots et les maux que les musiciens ont su amplifier pour nous pénétrer et nous inviter à nos lendemains de nous-mêmes.
Lisa David