Depuis mardi, enseignants, étudiants, personnels administratifs de l’Université des Antilles en Martinique, tiennent des barrages pour empêcher l’accès à l’établissement aux dirigeants du CEREGMIA, Fred Célimène et Kinvi Logossah. Ils sont mis en cause dans les rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection de l’Education Nationale et du Senat, sur les détournements de millions d’euros de subventions européennes.
Devant l’Université à Schoelcher, les poubelles et autres objets sont toujours là, preuve que la détermination des indignés est la même. Hier jeudi, ils ont rencontré la Présidente de l’Université et la Rectrice, mais faute d’une décision qui garantisse que les dirigeants du CEREGMIA ne reviendront pas tranquillement à l’Université, malgré le dossier accablant des 10 millions d’euros détournés, les barrages seront maintenus.
La gendarmerie et la police sont venus constater que les barrages sont toujours installés, le quotidien local ayant annoncé la fin du mouvement de protestation. Le fonctionnement de la justice reste au centre des discussions, personne ne comprenant qu’aucune mise en examen n’ait été prononcée un an après l’ouverture d’une information judicaire pour détournement de fonds publics et escroquerie aux subventions en bande organisée.
Les étudiants attendent que cette affaire se termine, les examens ne sont pas terminés et ils veulent travailler dans la sérénité. Une future doctorante, Sabrine Ullindah qui vient chaque jour apporter son soutien aux indignés explique sa présence :
https://www.youtube.com/watch?v=14BitsugaYc
Les barrages ont été levés dans l'après midi et aux environs de 18 heures est arrivé la décision attendue par les indignés :
Par arrêté en date du du 29 mai 2015, la Présidente de l'Université des Antilles, Corinne Mencé-Caster a pris une mesure d’interdiction d’accès aux enceintes et locaux de l’établissement, à l’encontre de Messieurs les Professeurs Fred Célimène et Kinvi Logossah. « Une mesure qui vise à rétablir l’ordre public au sein de l’établissement, à assurer son maintien, et à garantir la sécurité des personnes, y compris celle des deux personnes concernées elles-mêmes, et des biens. »
La mesure d’interdiction prise le cadre du pouvoir de police que confèrent à la présidente de l’Université, les dispositions du Code de l’Éducation, est d’une durée de 30 jours. Si une procédure disciplinaire ou judicaire est en cours, la durée peut être prolongée.
Fred Célimène, Kinvi Logossah et Eric Carpin sont convoqués à Toulouse les 9 et 10 juin prochain, pour connaître la décision qui a été prise par l’instance disciplinaire. Le conseil de discipline peut statuer même en cas d'absence des interessés, sauf s'il s'agit d'une raison de force majeure. Il n'y a pas de règle stricte en la matière, le conseil est libre de prendre la décision qui lui semble la plus pertinente.
Lisa David