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Billet de blog 1 août 2010

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UNE ÉCOLOGIE DE L'ESPRIT POUR UNE POLITIQUE AUTREMENT

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Billet posté le 20-06-10 sur :

http://lemondequenousvoulons.europe-ecologie.net/2010/06/20/une-ecologie-de-lesprit-pour-une-politique-autrement/

À quand remonte la Crise avec un grand C? À 2008 avec le "crash"? À 2006 avec les "subprimes"? À la guerre de 40? À celle de 100 ans? À la chute de l'empire Romain ou à Mathusalem?

Il n'existe pas d'autre enfer que celui que nous créons individuellement et collectivement. La Terre n'offre-t-elle pas toutes les conditions pour que chaque individu, chaque espèce y prospère harmonieusement? Seule la nôtre, avec son cerveau tellement sophistiqué, a réussi ce tour de force d'en faire une foire d'empoigne, un lieu de discorde et de dysharmonie plus souvent en crise qu'en bonne santé. Mais il n'est pas trop tard. Il est encore temps de revenir à nous. J'emploie à dessin ce terme de 'revenir à soi', comme cela arrive après une perte de conscience car c'est bien de cela qu'il s'agit, nous avons perdu conscience. Mais l'avons-nous jamais eue, sauf par éclairs…

ASSEZ DE GÂCHIS!

Ne faut-il pas avoir perdu l'esprit pour avoir, en moins de deux siècles, exténué la Terre et les océans dont nous tirons notre survie? Pour avoir livré des guerres d'extermination à des natifs d'autres continents, des humains comme nous, que nous avons dépouillés pour nous emparer de leurs terres, des richesses de leur sous-sol? Pour les avoir déracinés, amputés de leur culture en leur imposant nos croyances et une modernité qui ne leur laissent que les yeux pour pleurer? Ne parlons pas du Moyen Âge ni du temps de Christophe Colomb, cela se passe encore aujourd'hui sous nos yeux pour les Tibétains ou les Ouïgours. Ne faut-il pas avoir perdu l'esprit pour avoir pollué les éléments dont nous sommes nous-mêmes composés et dont notre existence dépend et pour persévérer dans cette voie sans autre issue que la destruction et la mort? Assez! Assez de gâchis!

QUE VOULONS-NOUS EN SOMME?

Nous voulons tous vivre, respirer un air sain, boire une eau pure, manger à notre faim des aliments qui ne fassent pas de nous des "mutants transgéniques", travailler de nos mains, de notre intelligence, de nos dons artistiques à faire de notre bref passage sur Terre autre chose qu'un désastre. Nous ne voulons pas quitter ce monde en sachant que nos enfants hériteront de notre politique de la Terre brûlée, de rivières, de fleuves, d'océans dévastés, d'un climat dégradé. Nous ne voulons pas de ce film d'épouvante que l'esprit corrompu par l'aveuglement et la cupidité est entrain de produire.

NOUS NE NOUS RÉSIGNERONS PAS!

Nous sommes de plus en plus nombreux à refuser de cautionner cette forme d'esprit pathologique et la misère qu'il engendre pour les populations de tous les continents; à dire non à l'anéantissement des dernières colonies d'aborigènes, des espèces animales et des forêts en voie de disparition, au profit d'un petit lot d'exploitants qui s'enrichissent aux dépends de multitudes qu'ils réduisent à crever de faim. Des complicités politiques, des passe-droits crapuleux, des lois leur ont donné licence de se comporter avec un tel cynisme. Changeons-les. Ensemble, nous pouvons le faire.

NOUS NE POSSÉDONS PAS D'AUTRE MONDE QUE CE MONDE.

Et nous n'avons plus le temps de tergiverser. Plus nombreux nous serons de par le monde à réagir, à suggérer des idées, à nous associer, à constituer des réseaux, à protester, à boycotter, à ridiculiser, à faire pression par tous moyens non violents sur les pouvoirs en place, plus tôt nous redresserons la barre de cette galère en perdition qu'est la société actuelle. Il existe des associations innombrables qui agissent déjà et font un travail remarquable, beaucoup parmi nous sont venus grossir leurs rangs; il a toujours existé des êtres de moralité impeccable, des justes qui ont le sens de la droiture, de l'équité, du respect de soi, de l'amour d'autrui, de la compassion pour les déshérités, soyons de ceux-là; et puisque la mondialisation s'impose, d'un bout à l'autre de la Terre parlons d'une même voix: DÉCLARONS LA PAIX, La LIBERTÉ, L'ÉGALITÉ, LA FRATERNITÉ.

Cette devise et ses mots ne nous font ni peur ni rire. Ne parlez pas de compassion, de fraternité à ceux qui gravitent autour du pouvoir et se font des croche-pieds dans leur panier de crabes, nous savons bien pourquoi ils les ridiculisent.

AGISSONS SANS DÉLAI.

Avec l'ère du foisonnement industriel et technologique du grand capital, favorisé par la rapidité des communications et la circulation des informations en temps réel, un libéralisme outrancier s'est développé: la jungle des affaires avec sa loi sans pitié, la compétition sauvage, la cupidité et l'escalade boursière; en politique, la triche, le mépris et l'abus des classes défavorisées. Dans la foulée, les sociétés du crime organisé en ont profité pour proliférer, infiltrer la société civile, les institutions et diffuser leur esprit mafieux. Inconscients de leur responsabilité, des producteurs de films et de séries exaltent les exploits des "parrains" suscitant l'admiration des jeunes des banlieues et d'ailleurs qui désormais sèment la terreur à la périphérie des villes et vont de plus en plus loin dans l'escalade de la violence et les actes de barbarie.

Sur ce terreau, une forme de dysfonctionnement mental a gagné la plupart des couches sociales parasitant et contaminant la conscience collective. Ni les individus, ni le monde de la politique, ni les divers ordres religieux, ni même certaines associations humanitaires n'ont été épargnés par la contagion.

Il n'existe pas de vaccin, pas de pilule magique pour assainir la psyché du monde. On peut soigner le corps avec des molécules, mais pour décontaminer l'esprit qui régit le corps elles sont impuissantes.

SEUL L'ESPRIT PEUT DÉFAIRE CE QUE L'ESPRIT A FABRIQUÉ.

Ce dont nous avons un besoin pressant, c'est d'une prophylaxie mentale, une écologie de l'esprit indissociable de celle de l'environnement et de l'écologie politique. J'entends par là, une hygiène de la conscience au même titre que celle du corps. N'avons-nous pas appris à nous brosser les dents? À nous laver les mains? Quel soin prenons-nous de ce avec quoi nous gérons notre vie, notre sensibilité, nos rapports familiaux et sociaux? Qu'en est-il de nos comportements? De nos engagements? Sur quels critères les choisissons-nous?

L'écologie de l'esprit s'apprend, comme le reste, et nous avons tout à découvrir dans ce domaine, mais soyons sûrs que si elle était enseignée dés le plus jeûne âge dans les écoles publiques, nous aurions tous à y gagner, les jeunes, les séniors et toute la société. Cependant, tant que ce n'est pas le cas, c'est à nous qu'il revient de l'enseigner à nos enfants. Mais auparavant nous avons besoin de développer et de parfaire notre propre éducation dans ce domaine. Donnons-nous les moyens d'intégrer de nouvelles connaissances.

LE MONDE CHANGE CHANGEONS AVEC LUI

À nous de reconquérir notre autonomie de pensée confisquée par la publicité et les média, de conquérir notre terrain d'études pour nous adapter à ce nouveau monde du XXIe siècle. Créons des Universités Populaires Itinérantes ou fixes, requérons de nos philosophes, de nos scientifiques, des juristes et des économistes, des poètes et des musiciens ayant donné des preuves de leur pratique des valeurs humanistes, qu'ils nous apportent leurs lumières pour transformer nos vieux schémas de pensée. Nos instructeurs pourraient s'appeler Edgar Morin, Annick de Souzenelle, Hubert Reeve, Élizabeth Badinter, Francis Lucille, Éva Joly, Robert Badinter, Ariane Mnouchkine, Giselle Halimi, Pierre Rabih, Charles Juliet, Olivier Messiaen, Christina Pluhar, et tant d'autres potentielles sources d'inspiration dont les noms nous sont plus ou moins familiers.

Ce qu'ils ont à nous transmettre pourrait faire l'objet de conférences publiques, retransmises par exemple sur une "Radio Écologie de l'Esprit", (de l'Humain, ou tout autre meilleur nom à trouver) Nous pourrions voir l'orateur et son auditoire sur un site internet en streaming — c'est peu coûteux— en direct puis en différé afin que tout le monde puisse y avoir accès à l'heure qui lui convient. Il s'agirait:

— D'une éducation laïque, universelle s'adressant à tous et particulièrement à ceux dont le métier est d'instruire les enfants, aux parents désemparés quand à leur éducation et à ceux d'entre nous qui souhaitent s'investir dans des postes de responsabilités politiques.

— D'une mise en question des idées reçues que nous trainons comme de vieilles casseroles rouillées qui lestent notre intelligence, l'empêchent d'envisager des idées neuves et de s'ouvrir à celles venues d'ailleurs, d'autres cultures et d'autres pays.

— D'un entraînement de l'esprit qui reste à développer et à parfaire en y ré-insufflant, parce qu'elles ont été négligées, trois dimensions parmi celles qui nous différencient du règne animal et nous définissent en tant qu'humains :

1. La conscience de l'éthique, ou bien (pour faire court car ce thème est trop vaste pour le développer ici) la rigueur morale impliquant le respect de sa propre dignité, de celle des autres, des droits de chacun et de notre liberté mutuelle.

2. La conscience de l'attention aux autres, qui implique le fait de se sentir concerné par la souffrance d'autrui et d'agir pour l'amoindrir; cela englobe la solidarité, la fraternité sans lesquelles la société et la politique sont déshumanisées.

3. La conscience de l'attention à soi et au Monde, permettant d'éclairer notre compréhension de la relativité et de l'interdépendance de toutes choses; de réaliser que le bien-être de chacun dépend de celui de tous; que toutes choses existant dans le cosmos, du vers de terre à la galaxie, sont liées; que le moindre événement en n'importe quel point de l'univers retentit sur tout le reste et le modifie.

C'est ce que les scientifiques ont appelé l'effet papillon. Que cela nous plaise ou non, nous sommes solidaires les uns des autres ainsi que de toute la création. En outre, l'attention à soi et au Monde nous conduit à prendre en compte les conséquences concrètes et morales de nos actes et à évaluer les dangers encourus lorsque l'on ne se soucie pas de fixer des limites à la soif d'expansion de l'ego. (L'ego? Vous savez? La voix qui parle dans notre tête et nous serine: "Moi, le plus important"...)

— Quoi? Comment? Que venez-vous nous parler d'" éthique", de "compassion", de "conscience"… c'est bien un discours de femme! Ignorez-vous qu'en temps de Crise (Quand La Crise est dans l'air, elle prend un grand C!) on se doit de parler Finance, Bourse, Économie, Relance des Marchés, Abaissement des Retraites et des budgets de l'Éducation Nationale et de la culture?… (Quand la culture est dans l'air elle n'a droit qu'à un petit c!)

S'il vous plait, rengainez vos révolvers, Messieurs, ils sont impuissants contre ce qui anime les Justes, ces gens simples devant lesquels vous vous inclinez, comme nous le faisons tous. Sans doute existe-t-il d'autres méthodes pour redresser la barre, mais je ne pense pas que l'on puisse faire l'économie de celle-ci. Si nous ne nous donnons pas les moyens de la mettre en chantier, toute nouvelle forme de modification politique ou sociale se verra contaminée à son tour par le virus de la corruption qui se greffe sans peine, on ne le sait que trop, sur le cerveau des affamés de pouvoir peu soucieux d'éthique. À l'image des cellules malsaines proliférant dans un corps atteint de cancer, notre grand corps social humain est malade. Il suffit pour s'en convaincre de regarder quotidiennement le journal télévisé et de le voir déraper comme un train sans frein sur une mauvaise pente.

L'humanité souffre également d'une indigestion de messages publicitaires qui nous matraquent en tous lieux, violent à chaque instant nos yeux, nos oreilles et raptent notre attention. Au lieu de faire pression sur les média, nous permettons que nos enfants soient intoxiqués, tout comme nous le sommes par des doses massives de publicités mensongères acharnées à nous convaincre que le bonheur s'obtient par la consommation et les biens matériels. Conditionnés, nos enfants deviennent accros à des films violents et à des jeux virtuels avec ce que cela comporte de risque de confusion entre réel et virtuel, et ce qui est pire, de devenir insensibles à la souffrance infligée à autrui dont on finit par perdre de vue qu'il est un être sensible comme soi.

LA GUÉRISON OU L'EXTINCTION.

Ce défi ultime, d'appliquer avec rigueur une écologie de l'esprit alliée à l'écologie politique et environnementale, il nous appartient de le relever individuellement: chacun se doit de balayer devant sa porte qu'elle soit extérieure ou intérieure et tout le monde s'en portera mieux. Le bien-être, la santé, la survie même de notre espèce dépendent de notre sagesse — bon-sens et attention à notre intuition — et de nos engagements compte tenu des dégâts que nous sommes en mesure de causer avec les armes atomiques dont nous nous sommes dotés.

Quant à la Terre, en vérité elle en a vu d'autres, elle sait réguler son métabolisme et ses quatre grands éléments ont la capacité si nous dépassons les bornes d'éradiquer sans états d'âme notre espèce de sa surface comme la colonie de parasites dangereux que nous serons devenus. Ne poussons pas trop loin le bouchon.

Il semble que de tous temps nous ayons laissé à la religion le soin de développer la conscience de l'éthique, de la compassion et de ce que l'on doit à soi et au monde; mais les églises, rappelons-le, font elles aussi face à la contagion, après tout, elles sont faites d'individus dont certains résistent et il importe de leur rendre hommage, mais d'autres cèdent à la corruption qui assombrit des pans entiers de la société humaine. Il est temps que la transmission de ces valeurs humanistes soit prise en charge par des instances laïques et néanmoins spirituelles. Précisons que ce dernier terme se réfère aux qualités universelles de cœur et d'esprit qui font que, croyants ou non croyants, nous pouvons nous prétendre humains. Où sont nos sages, nos instructeurs? Ils ont du pain sur la planche.

Nous aspirons tous à vivre dans un monde en paix, dans une société plus juste, plus conviviale. Si c'est là ce que nous voulons, nous ne l'obtiendrons pas sans transformer nos comportements au niveau individuel: apprenons à vivre en paix avec nous-mêmes, nos conjoins, les membres de notre famille, nos amis, nos voisins de pallier, nos travailleurs étrangers. N'acceptons pas que quiconque soit maltraité, ne nous rendons complice d'aucune injustice, refusons la corruption; que l'assainissement de notre conscience et une éducation humaniste pour les jeunes, soient parmi nos priorités. Les postes d'instructeurs devraient être confiés à des enseignants rompus à l'écologie de l'esprit, et sélectionnés avec une exigence particulière pour ce qui concerne l'éthique, les qualités de cœur et l'ouverture d'esprit. Fort heureusement, il en existe en France comme partout dans le monde, mais ils ont le bourdon et il y a de quoi! Consultons-les. Donnons-leur la parole. Ils sont bien placés pour savoir ce qui ne va pas dés l'école primaire, au lycée, à l'Université. Nombreux sont les penseurs, les psychologues, les praticiens de thérapies holistiques, les maîtres de yoga et d'arts martiaux, gens de bien suffisamment perspicaces pour pointer ce qui manque à nos enfants pour en faire des adultes équilibrés, responsables et respectueux des valeurs humaines.

Ce billet est le produit de la réflexion que j'ai mené après un tour d'horizon sur la situation sociale du monde actuel. Les propositions qu'il contient sont des suggestions dont la plupart peuvent être mises en application dés maintenant, prises comme base de réflexion, enrichies, modifiées ou mises au panier.

Portez-vous bien et prenez soin des autres comme de vous-même.

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